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Restez chez vous !

Morceaux choisis

Voici pour commencer un court extrait du très léger et tout dernier livre de Philippe Delerm : New York sans New York.

« Il y a eu une époque où pouvoir se targuer d’un périple lointain vous conférait un prestige. Aujourd’hui, même un mot aussi miraculeux que Taj Mahal a perdu son pouvoir poétique. Tout le monde imagine à l’avance ces queues dans les aéroports et ces longs retards humiliants, ces désœuvrements peu gratifiants, ce désir entravé, essoufflé, teint brouillé, posture avachie, tee-shirt de fraîcheur matinale devenu avant même le départ relâché, douteux, uniforme ennuyeux des riches pauvres»

Si je publie cette chose, ce n’est pas que je la trouve particulièrement réussie sur le plan littéraire, c’est parce qu’elle contribue à me conforter dans mon opinion sur le tourisme et les voyages.
Mais je n’ai pas attendu de lire le New York sans New York.de Delerm avant-hier soir pour avoir les voyages touristiques et le tourisme en horreur. Je pense que ça m’est venu très vite, très tôt dans ma désormais longue existence. C’était sans doute une tendance naturelle que n’a pas manqué de renforcer l’expérience acquise au cours des ans et la lecture des grands anciens.

Ah ! les Grands Anciens ! Par exemple, tenez ! Louis-Ferdinand Céline, lapidaire :

Le voyage, un petit vertige pour couillons…

 et Samuel Beckett qui confirme :

 On ne voyage pas pour le plaisir. On est con, mais pas à ce point-là !

 Car il ne peut y avoir de satisfaction véritable dans le tourisme, et Cesare Continuer la lecture de Restez chez vous !

La reconversion de Coupy et Coupot

temps de lecture : 9 minutes 

Avant, j’étais agriculteur. J’avais une toute petite ferme, vingt hectares que je louais et vingt autres bien à moi. Chaque année, j’élevais une dizaine de veaux pour la viande ; j’avais une vingtaine de poules pour les œufs et un potager pour le reste. Quelques pommiers aussi, pour le cidre. Mais pas de femme. Vécu plus de quarante ans comme ça !

Mais ça, c’était avant. Avant que je prenne ma retraite.
Maintenant, je suis touriste.
J’ai vendu mes terres, mes bêtes et mon matériel à Derry, mon voisin. Je lui aurais bien vendu aussi mes poules, mais il n’avait plus d’argent, alors je les ai vendues à mon autre voisin, Dieudeville. Bref, j’ai tout vendu, sauf la maison, la 207, la machine à laver le linge et les congélateurs.
Et je suis devenu touriste.
Enfin, pas tout de suite. D’abord, je suis allé à Château, chez Leclerc Continuer la lecture de La reconversion de Coupy et Coupot