Les trois, mon Général !

Il y a trois ou quatre jours, j’avais écrit un article intitulé « La brute, le brutaliste et la baudruche ». Il devait paraitre ce matin et traiter en trois parties distinctes 1) de la Brute orange, 2) du film du même titre et 3) d’une certaine baudruche. Compte tenu du spectacle de télé-réalité que nous a donné la Maison Blanche l’autre soir, j’ai décidé de reporter à plus tard le Brutaliste et la Baudruche. J’ai décidé aussi d’augmenter le texte de la partie qui devait révéler quelques aspects supplémentaires de la brutalité présidentielle d’outre-atlantique. Aux paragraphes «La Brute (1) : Baiser les USA ? » et « La Brute (2) : Presse autorisée, ligne éditoriale contrôlée » j’ai ajouté « La Brute (3) : Les trois, mon Général »

La Brute (1) : Baiser les USA ?
Trump dit que l’Europe a été construite pour baiser (screw) les USA et qu’elle y a réussi pendant des années. Mais maintenant, etc…etc…
Trump n’a jamais été aussi brutal avec la Chine, et encore moins avec la Russie.
On a le sentiment très fort que l’Union européenne est l’ennemi à abattre. Même le député de Corrèze s’en est aperçu.
Depuis 1848 et depuis Lord Palmerston on sait que « Un grand pays n’a pas d’amis. Il n’a que des intérêts ». Bon, OK, d’accord !
L’intérêt de Donald Trump est double : affaiblir un concurrent commercial et faire plaisir à  (ou céder au chantage de) son ami Poutine. Mais quel est celui des USA ?

La Brute (2) : Presse autorisée, Ligne éditoriale controlée.
Donald Trump n’aime pas beaucoup les journalistes, surtout ceux qui posent des questions difficiles ou compliquées.  Alors, il a décidé d’entreprendre le contrôle de la presse. Cela a commencé il y a quelques jours avec l’interdiction d’accès à la Maison Blanche pour les journalistes d’Associated Press. Pour suivre la même ligne, les journalistes accrédités à suivre le Président ne seront plus désignés par le Syndicat de la presse mais par Trump lui-même. Ça continue avec la nouvelle politique éditoriale du Washington Post qui, sur ordre express de son propriétaire Jeff Bezos, qui est allé faire allégeance à Canossa-lago, va limiter ses tribunes à la défense des « libertés personnelles » et de l’économie de « marchés libres ». On sait ce que « libertés personnelles » et « marchés libres » veulent dire désormais aux USA.

La Brute (3) : Les trois, mon Général !
Depuis la campagne électorale américaine de 2015, je me pose une question à propos de Trump, une question que certains se sont posées bien avant moi, et que d’autres devraient bien se poser après les derniers développements de l’affaire ukrainienne. Cette question, c’est : Trump est-il sous affinité, sous influence ou sous contrôle de Poutine ?
La réponse à cette question apparait de plus en plus clairement. Et cette réponse, c’est « les trois, Mon Général !« 

Sous affinité :
Donald affecte la virilité, Vladimir exhibe la sienne.
Poutine admire la force et ne comprend qu’elle. Trump admire la force de Poutine et ne comprend rien.
Poutine déteste l’Europe et veut la détruire. Trump vient de se découvrir les mêmes sentiments.

Sous influence :
Pour Poutine, le monde ne peut fonctionner que sous la loi du plus fort. Pour Trump, c’est sous la loi du plus riche et, aux USA, c’est à présent la même chose.
Pour Poutine, selon cette loi, tous les moyens que peut utiliser le plus fort sont justifiés, la corruption, le chantage, le racket, l’emprisonnement, l’assassinat… Pour Trump, il semble qu’il se soit pour l’instant limité au stade du racket contre l’Ukraine, l’emprisonnement de Zelenski ne dépendant pas de lui (mais peut-être bientôt de Poutine).
Trump vise au pouvoir absolu, sans partage, sans contrainte, sans limite. Poutine a déjà tout ça.

Sous contrôle :
Depuis plus de trente ans, les fonds soviétiques ou russes, qu’ils soient maffieux ou quasi-officiels, ont sauvé les malheureuses affaires de Trump de la débâcle.
Depuis vingt ans, les idées politiques de Trump ont continuellement évolué vers celles de la Russie.
Depuis dix ans, Trump ne cesse de célébrer son amitié pour Poutine et de louer ses qualités.
Depuis quelques semaines, il a totalement aligné ses positions sur celles de Poutine.

Alors ? Les trois, mon général !

Une réflexion sur « Les trois, mon Général ! »

  1. La citation de Palmerston, d’ailleurs reprise par Churchill, est: » L’Angleterre n’a pas d’amis ou d’ennemis permanents, elle n’a que des intérêts permanents ». Elle s’applique évidemment à l’Amérique qui veille depuis toujours à ses intérêts égoïstes, il n’ y a là rien de répréhensible et chaque pays ou confédération de pays doit faire de même. Mais l’Amérique d’aujourd’hui, celle de Trump/Vans, décide que ses ennemis d’avant étaient maintenant ses amis et que ses amis d’avant, dont les pays d’Europe, étaient maintenant ses ennemis. À bas l’Amérique, honte à l’Amérique, honte à sa traitrise! J’espère quand même, peut-être bientôt et peut-être même avant la fin du mandat Trump/Vans, que ses nouveaux ennemis redeviennent ses amis d’autrefois, y compris l’Ukraine intégrée à l’Europe, tout en maintenant peut-être un modus vivendi avec son nouvel ami Russe putinien. La providence réserve parfois des surprises.

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