Quel Shakespeare moderne, quel Jarry contemporain, quel Brecht actuel nous donnera un jour un MacTrump, un Donald III, un Ubu Président, un Arturo Trump ?
Quel courageux biographe racontera la résistible ascension de ce vrai fils-à-papa, ce faux milliardaire, ce businessman véreux, cet agent russe, cette brute épaisse, cet égotiste forcené, ce menteur invétéré ?
Quel auteur audacieux écrira le drame de ce pays malade de la peste populiste ?
Quel dramaturge héroïque montrera la tragédie de cette démocratie mourant de s’être donnée deux fois à un autocrate amoral et stupide ?
Quel Cicéron impatient dressera la liste des mensonges, fraudes, escroqueries, forfaits, abus, délits, basses œuvres et hautes trahisons de ce Catilina maffieux ?
Quel humoriste casse-cou exposera le ridicule de ses forfanteries, coups de mentons, déclarations ineptes et promesses contradictoires ?
Qui ? Je ne sais pas. En tout cas, ce ne sera pas aujourd’hui car le monde semble frappé de stupeur. Pourtant, il faudrait le faire vite, tant que c’est encore permis, parce que ça ne va pas durer.
Parmi les grandes manoeuvres et les petites tactiques qu’il met en pratique afin de pouvoir lâcher définitivement l’Ukraine , Trump utilise à présent l’insulte envers son président, la qualification de dictateur et l’accusation permanente de mal traiter les Américains, particulièrement en refusant de céder aux USA, définitivement, exclusivement et sans contrepartie la moitié de ses richesses.
Il espère sans doute ainsi déclencher un retour, une parole vexante ou désagréable de la part de V.Zelisnki, ce qui serait pour lui un prétexte de plus pour rompre encore plus définitivement avec le président de l’Ukraine sans se déconsidérer auprès de son électorat le plus solide, le plus viril, le plus redneck.
Mais je dis n’importe quoi : la Brute orange n’a besoin d’aucune raison particulière pour insulter les gens.
Je remarque quant à moi que Trump prononce le mot de dictateur à propos de Zelensky, de même sa fascination pour Putin, un dictateur avéré, et même encore pour Xi Jipping comme pour Kim Jung Un, et je me demande s’il ne s’agit pas d’une manifestation psychanalytique de projection de son ambition, être un dictateur, sans avoir à se poser la question, à lui même (comme Macbeth) comme à personne, et pourquoi donc faire des élections? Bien sûr que j’en suis sûr, Trump est un dictateur dans l’âme, et cela, Mesdames et Messieurs, se passe en Amérique. Cela fait réfléchir, non?
Oui, bien sûr, on peut attendre des créateurs qu’ils s’intéressent un jour à notre période de crise profonde de la démocratie, mais cela prendra du temps. Rappelons nous que les drames de William Shakespeare se passent toujours dans des périodes reculées par rapport à son siècle, qu’Alfred Jarry a écrit une dystopie comique et que Bertold Brecht n’a écrit son Arturo que longtemps après qu’Hitler se soit transformé en dictateur cataclysmique.
Avons-nous le temps d’attendre tout ce temps ?
Actuellement, les chroniqueurs comiques de SNL et des talk shows américains se délectent avec les folies de Trump&Musk Unlimited, mais ils ne font rire que 25% de la population alors qu’ils déchainent la fureur de 55% de la même population. C’est effectivement très drôle SNL et les Talk shows, mais cela relève du même sytème que celui qu’a utilisé K.Harris, la critique et le mépris des comportements de Trump et de ses supporters, ce qui nous a amené là où nous en sommes. On attendrait des déclarations fortes d’hommes politiques US assez forts pour ne pas craindre Donald Trump. Y en a-t-il chez les Démocrates ? Des Républicains oseront-ils le faire ? Jusqu’à présent non. Personne n’est plus intouchable aux USA, tout le monde craint la foudre de Zeus.
Après la sidération et le dégoût, moi aussi j’espère de tout cœur qu’un ou plusieurs auteurs talentueux se révéleront rapidement pour sensibiliser le monde entier et tous les publics sur les manœuvres puantes de Trump et de ses nervis dégénérés ou exaltés (Musk, Vans, etc). Tous les styles et moyens adéquats de sensibilisation seraient les bienvenus, la littérature bien sûr, le cinéma, plutôt comique genre Le Dictateur de Charlie Chaplin, le théâtre dramatique ou comique comme ceux cités en titre, et moi je verrai bien un opéra populaire génial genre West Side Story. L’important est de réveiller les endormis et surtout les consciences avant que le mal devienne incurable, ou le traitement trop coûteux.