Piéton, où est ta victoire ?

 Alors, voilà.
C’est en 2016 que j’avais écrit cet essai en deux parties et un addendum que je rediffuse aujourd’hui, 8 années plus tard. Si vous avez le courage de lire ou relire cet interminable article, vous pourrez vous rendre compte que je ne dis pas que des bêtises. (Je suis quand mes diplômé du CERC ( Centre d’étude et de recherche sur la circulation routière), promotion 1969 et fus un temps spécialiste des plans de circulation ; mais c’était un temps où l’on cherchait à améliorer la circulation, pas à la ralentir !)
Considérez par exemple un instant le désert que sont devenues la rue de Rivoli et, à certaines heures, le Boulevard Saint Germain, au point qu’on peut se demander parfois si nous ne sommes pas sous couvre-feu ; considérez aussi le nombre de magasins qui ont fermé pendant la crise du Covid et n’ont pas rouvert depuis, et demandez-vous si tout cela n’est pas lié au succès de la politique forcenée d’Annie Dingo : parvenir par les embouteillages à dissuader les automobilistes de venir dans Paris, avec la mort de commerces du centre-ville pour conséquence automatique.

Piéton, où est ta victoire ?

 Première partie : La piétonisation

Il n’y a pas si longtemps, je vous avais parlé de mon impression de l’aménagement piétonnier de la partie de la voie sur berge rive gauche qui a été interdite à la circulation. J’avais pris toutes les précautions oratoires pour que mon billet d’humeur ne soit pas considéré comme une critique bornée de la piétonisation des voies de circulation.

Mais ledit billet était paru en pleine polémique sur le projet fermeture définitive des voies sur berge rive droite. Alors, selon la théorie reconnue du biais cognitif de Bacon, et selon la théorie contestée de la carte-écran radar de Ravault, certains ont cru y lire une dénonciation de ma part de la décision de la mairie de Paris de procéder à cette fermeture. Erreur, qui exceptionnellement confirme la théorie Ravault conte laquelle je lutte depuis des années (mais autant lutter contre les vagues éternelles du fond du Bassin d’Arcachon), erreur qui tient sans doute à une lecture trop rapide, ou bien à une lecture biaisée par les sentiments du lecteur, ou bien erreur due à une transpiration irrésistible des véritables sentiments de l’auteur à travers un texte qui se voulait purement esthétique et politiquement correct.

Après cette introduction alambiquée, vous vous demandez sans doute : « Mais que pense-t-il donc de la fermeture des voies sur berge rive droite à Paris, et même de la piétonisation des voies de circulation en général ?  » Ou bien vous en foutez-vous comme de votre première contravention ?

Dans cette première partie, je commencerai par un retour historique et géographique sur la piétonisation, suivi de quelques considérations sur la tendance actuelle et l’avenir qui nous attend, dont le caractère visionnaire ne vous échappera pas.

1)La piétonisation est un truc dangereux.

C’est dans les années soixante que les premières rues piétonnes ont été aménagées en France sur l’exemple malheureux de quelques villes nouvelles et lugubres de l’Angleterre et des Pays-Bas.

La Rue du Gros Horloge à Rouen,
C’est elle qui eut l’honneur d’être la première. Et je dois reconnaître que ce fût une réussite. Il est même possible que, si je me renseignais, je reconnaisse que ce succès perdure aujourd’hui. Pourquoi ? Mais parce que cette rue est exceptionnelle par sa situation en ville, par son architecture, par son ambiance historique et par la présence de nombreux commerces.
Cette réussite a donné des idées à bien des mairies irréfléchies, et toute une série de rues piétonnes n’ont pas tardé à être aménagées. Je ne les connais pas toutes, mais citons celles-ci :

La Rue de la Huchette à Paris
Devenue rapidement, et restée depuis, invivable pour les habitants et infréquentable pour les autres. Le brouillard qui y règne ne vient pas de la Seine toute proche, mais des cuisines des restaurants grecs et turcs qui y voisinent malgré leur hostilité héréditaire. On ne peut s’empêcher d’éprouver quelque pitié pour les malheureux que leur autocar a déposé là tandis que leur guide leur annonçait une « typical parisian street« . Le Théâtre de la Huchette et sa Cantatrice Chauve sont les seuls vestiges du temps où le Quartier Latin était digne de ce nom.

La Rue Saint-André des Arts à Paris
Cette rue est un exemple intéressant d’échec temporaire : mise en voie piéton, elle a ressemblé très vite à sa voisine, la rue de la Huchette, avec restaurants odoriférants, commerces éphémères de babioles touristiques, vendeurs à la sauvette et chanteurs de rues. Les riverains se sont rapidement regroupés en association et ont obtenu la réouverture à la circulation. Depuis, cette rue a retrouvé son calme, son cinéma d’art et d’essais, ses commerces et ses restaurants ordinaires.

Le Quartier de la Grand Place à Lille
Plutôt réussi, avec peu de rues vraiment piétonnes, mais des places assez grandes, mais pas trop, interdites à la circulation. L’espace y est très propre, les cafés y sont nombreux mais pas trop, avec des espaces bien délimités et un minimum de bonne tenue.

Le Centre de Bordeaux
De cette ville, je connais surtout l’aéroport. Pourtant, il y a quelques années, je m’y étais rendu spécialement pour la visiter, tant on en avait vanté les nouveaux aménagements. Il faut dire que, à l’exception de l’aspect circulation, tellement complexe que je n’ai jamais pu accéder à mon hôtel de que j’ai dû en changer, c’est plutôt réussi. Il y a là-bas quelques très beaux palais qui ont été mis en valeur par la piétonisation et l’aménagement de belles places. Pourtant, je me souviendrais longtemps de l’impression que j’ai eue lorsque, sur une immense place piétonnière, absolument déserte de toute population, j’ai vu apparaître tout au bout un monstre d’acier, silencieux, qui avançait vers moi inexorablement. Dire que j’ai eu peur serait exagéré, mais dire qu’un certain sentiment d’inconfort, pas très éloigné d’une légère angoisse, m’a envahi ne serait pas mentir.

Le Centre-Ville des petites et moyennes agglomérations
Là est le plus grand danger. Personnellement, je ne suis pas concerné. Je suis un peu comme Jean Yanne, ce grand philosophe et moraliste, qui n’allait jamais sur les routes départementales. Moi, je ne vais jamais dans le centre des villes petites et moyennes. Je ne suis pas concerné, mais je ne me fiche pas du tout du sort de ceux de mes concitoyens qui n’ont pas la chance de vivre à Paris, où à la rigueur dans une grande ville. Dans les villes petites et moyennes, plein de bonne volonté et d’ardeur, surestimant notablement le capital architectural de sa bonne ville, le conseil municipal, de retour d’une visite à Rouen par exemple, décide de la piétonisation de la Grand-rue. Certaines, plus rationnelles que d’autres, en confient l’étude de sa faisabilité à un bureau spécialisé. Peut-on raisonnablement penser que ce bureau, dont c’est la raison de vivre, conclura de temps en temps que le projet n’est pas raisonnable ? Et voilà donc le projet parti, présenté avec enthousiasme dans le bulletin municipal, repris textuellement dans la page locale de la presse régionale, et accepté par la population, à l’exception de quelques grincheux mis à l’index pour manque de civisme, de conscience écologique et de réalisme économique. Et le projet est mené à mal. Un an passe, parfois deux, et les éléments de la proche catastrophe pointent leur nez : désaffection du centre-ville devenu inaccessible au profit des zones commerciales périphériques, bien desservies par la route et fournies en places de stationnement, mort progressive et exponentielle des commerces, tentatives désespérées, tardives et vouées à l’échec de la municipalité imprudente pour réactiver le centre en rachetant les fonds de commerce pour une bouchée de pain et en les affectant à des œuvres sociales ou à des espaces socio-culturels.

Bien sûr, ce scénario n’est pas systématique. Il arrive que certains projets y échappent. Il s’agira dans la plupart des cas de centres ou de quartier de petites dimensions, ayant un fort attrait touristique et surtout, surtout, commercial. Dans les cas de réussite, on trouvera de larges parcs de stationnement, généralement gratuits ou quasi-gratuits, préférablement en plein air et à toute proximité de la zone interdite aux voitures.

Les zones fortement touristiques
Mais même cette réussite ne sera pas sans danger. Dans ces villes à fort potentiel, les zones ainsi réservées se transformeront rapidement en quartier spécialisé dans le tourisme de masse, la déambulation de troupeaux de Panurge entre deux rangées de Celio, H&M, Gap et de marchands de glaces. La vie de quartier disparaitra et les habitants s’en iront, cédant leurs appartements aux boutiquiers qui en feront des réserves de fringues ou de chaussures.

Regardez ce que sont devenus la Place du Tertre, les Champs Élysées, le centre d’Aix en Provence, et ce que vont devenir très vite le Marais, Saint Germain, etc…
C’est peut-être vrai que la voiture en excès étouffe la ville, mais je trouve que ce qui est encore plus certain, c’est que l’absence de circulation la tue encore plus surement, en tout cas pour ceux qui voudraient y vivre.
Peut-on souhaiter habiter une ville musée ou, pire, une ville hypermarché ? Voudriez-vous vivre dans une ruelle du Mont Saint-Michel, rue de la Huchette ou même au cœur de Venise ou, pire, dans une allée de chez Auchan ?

Seconde partie : La fermeture de la voie sur berge rive droite à Paris est un truc idiot.

Si la piétonisation des centres villes est un truc dangereux, la fermeture de la voie sur berge est un truc idiot.

Tout d’abord, entendons-nous : le long de la Seine, il y a les quais et les berges, les quais en haut, les berges en bas. Sur les quais, il y a les commerces, les cafés à terrasse, les restaurants, les théâtres, les musées et les arbres. Il y a les piétons, les voitures, les taxis, les camions, les motos, les bus et les vélos. On y circule, et piétons et automobiles se trouvent au niveau des autres rues et des ponts, ce qui leur permet de changer facilement de quartier.
Sur les berges, quand elles ont été viabilisées, il y a des voitures, beaucoup de voitures, des milliers de voitures, des camions, des taxis, des motos et pas de piéton. Essentiellement, c’est la voie Georges Pompidou, un brave type celui-là, créée il y a une quarantaine d’années. Déjà ? Eh oui, déjà ! Sur les berges non viabilisées, il y a des épluchures, des crottes, de chien pour la plupart, des vieux matelas et des promeneurs.
Les voies sur quais et les voies sur berge charrient leur lot de véhicules dans le même sens, grosso modo d’Ouest en Est. Je suis obligé de préciser tout ça parce que, contrairement à ce que vous croyez probablement, tout le monde n’habite pas Paris.
Toutes ces voies qui vont dans le même sens sont notoirement insuffisantes en capacité. Il suffit de passer par là n’importe quand entre 8 heures du matin et 8 heures du soir et n’importe où entre les guichets du Louvre et Sully-Morland pour en ressortir épuisé et convaincu.
Bon ! Depuis des années, la Mairie de Paris mène une lutte autant acharnée qu’idéologique, car les luttes idéologiques sont les plus acharnées, contre l’automobile. Après tout, c’est son droit, elle a été élue et quand on a été élu, on fait ce qu’on veut. C’est ça la démocratie. Enfin, pas que ça, mais quand même.
En supprimant rive gauche le passage souterrain qui permettait d’éviter de croiser le flux venant du pont du Carrousel (?), elle a fait remonter les encombrements jusqu’à la Gare d’Austerlitz, ceci sans gagner un seul mètre de chaussée pour les piétons et dans l’unique but, d’ailleurs avoué, de créer ces embouteillages. En supprimant la circulation sur la voie sur berge à partir du Pont Royal, elle a créé une congestion permanente du Quai Anatole France, auparavant tellement calme que François Mitterrand y avait installé sa fille cachée. Et sur la berge ainsi récupérée, la Mairie a installé ces pauvres aménagements que j’avais décrit précédemment.
Eh bien, la lutte finale contre l’automobile n’étant pas finie, les voies sur berge rive droite, occupées par des transats pendant l’été comme chaque année de gauche, n’ont pas été ré-ouvertes à la circulation. C’est un essai temporaire, dit-on. Aussi temporaire qu’une taxe est exceptionnelle, dirai-je.
Que va entraîner la suppression de plus de 50% de la capacité de cet axe Ouest-Est ?
Probablement, après quelques embouteillages monstrueux, l’abandon de l’automobile par quelques banlieusards, qui réduira le trafic de 10 ou 15% au grand maximum.
Où vont donc aller les 85% restant ? 70 d’entre eux resteront sur leur itinéraire habituel, dont la capacité aura été réduite, rappelez-vous, de moitié, et 15 en chercheront un autre.
Y a-t-il d’autres itinéraires de substitution que le Boulevard Saint-Germain ? La Rue de Rivoli ? Elle est dans l’autre sens. La Rue Du Faubourg Saint-Honoré ? Non mais, vous plaisantez ! L’enfilade des boulevards des Invalides, Montparnasse, Port Royal et Saint Marcel ? Impossible, le dernier de ces boulevards ayant été totalement et volontairement figé par la régulation des feux rouges et la complexité des croisements !
Il ne reste que le Boulevard Saint Germain, qui a déjà du mal, beaucoup de mal, à supporter son propre trafic, et qui sera désormais complètement pris en masse. A ces problèmes, on ajoutera l’augmentation du franchissement de la Seine par le Pont de la Concorde, avec ses répercussions sur la Place, et par le Pont de Sully.
On verra l’asphyxie se répandre de façon centrifuge et à grande vitesse du centre vers les boulevards extérieurs, et à très faible vitesse, les automobilistes renoncer peu à peu à leur voiture, ou peut-être même  à Paris.

La Mairie aura alors atteint son rêve idéal : une ville de piétons fatigués, de vélos imprudents, de motos bruyantes, de scooters fous, de patinettes branchées et autres moyens de transports individuels pour acrobates. Abandonnée par les parisiens actifs empêchés de se déplacer et les banlieusards actifs ou inactifs interdits d’accès, Paris deviendra bientôt un lieu de prédilection pour fonctionnaires, oisifs, étudiants et vieillards que les touristes viendront observer dans leur milieu naturel du haut de leurs autobus à impériale. Car on aura conservé les autobus qui verront leur vitesse augmenter, mais pas leur fréquence de passage, quinze à vingt minutes aux heures creuses. Mais y aura-t-il autre chose que des heures creuses dans une ville sanctuaire ?

Dans ce projet autoritaire, on peut aussi se demander quel sort, quelle utilité, quelle activité seront réservés aux tunnels dont la fermeture est prévue dans le projet. À quoi pourra bien servir ce énorme investissement des années passées ? De garage à vélos, de lieu de réunions branchées, de dépotoir ou de lieu de perdition ?

Maintenant, pour démontrer mon ouverture d’esprit à une Mairie qui semble en être dépourvue, je vais lui faire une suggestion : s’il fallait absolument, avant que la municipalité actuelle ne soit éconduite, fermer des voies de circulation sur cet axe Ouest-Est, pourquoi ne pas faire l’inverse ? Pourquoi ne pas laisser libre la circulation sur les voies sur berge, et l’interdire ou la restreindre sur les quais ?
En bas, la circulation, augmentée comme on l’a dit plus haut, s’écoulerait avec moins de difficultés sur une artère de type voie express que sur un quai encombré de feux de circulation et de véhicules arrêtés pour livraison. En haut, les piétons pourraient profiter de la vue bien mieux que du niveau de la Seine. En même temps, ils pourraient bien mieux profiter des terrasses de café et des magasins. Mais attention, dans ma suggestion, il ne serait pas question d’interdire toute circulation de façon bornée et totalitaire. Une voie serait à aménager, permettant la circulation lente des voitures et l’arrêt pour quelques minutes des véhicules de livraison.
Il n’est pas nécessaire de faire une enquête pour connaitre l’avis de tous les riverains, commerçants et cafetiers sur cette alternative.

Addendum

Novembre 2016, Mardi, 17 heures
Le temps est gris mais plutôt doux. Sur le quai du Louvre, la circulation automobile est prise en masse depuis environ une heure.  Les clients des cafés, des marchands de graine et des bouquinistes s’asphyxient, tandis que les automobilistes, résignés, écoutent Laurent Ruquier et Pierre Bénichou échanger leurs propos scatologiques habituels.
Depuis un mois environ, la voie sur berge Georges Pompidou est définitivement fermée à la circulation et de l’état de purgatoire, le quai du Louvre et ses affluents sont passés à l’état d’enfer. Mais la Mairie de Paris nous a rassuré en nous resservant la vieille théorie de l’évaporation. Selon cette théorie, quand on rend plus difficile la circulation sur un axe routier, une partie du trafic ne manque pas de s’évaporer, c’est-à-dire de disparaître, réduisant d’autant les embarras de circulation. Comparer la circulation à une casserole d’eau qui bout, c’est une belle métaphore, mais qui ne parle qu’aux esprits simples. En effet, si on la file un tant soit peu, c’est à dire que l’on regarde ce qui se passe si on continue à chauffer l’eau de la casserole, on constate qu’elle continue inexorablement de s’évaporer jusqu’à disparition complète. On sait ce qui se passe si on continue à chauffer une casserole sans eau : en général, ce n’est pas beau à voir. Mais poursuivons la métaphore : selon les lois de la thermodynamique, et plus particulièrement en vertu du principe de Watt, l’eau évaporée viendra se condenser immanquablement sur les parties plus froides du réseau. Autrement dit, et c’est ce que l’on peut constater actuellement, une partie du trafic s’est déplacée (évaporation – condensation) sur le Boulevard Saint-Germain, qui en ce mardi vers 17 heures se prenait en masse à son tour.  La prochaine étape, en cours de réalisation, consistera en un déplacement du trafic actuel du quai du Louvre et du Boulevard Saint-Germain sur le Boulevard Montparnasse, puis sur le Périphérique, puis sur la Francilienne.
Quand toute l’eau du réseau routier intra-muros se sera évaporée, on pourra enfin faire du vélo, de la trottinette et du beach-volley dans les rues, à moins que Paris ne soit mort avant, de soif, pour poursuivre la métaphore.
Et pendant ce temps-là, les promeneurs gambadent sur la voie Pompidou libérée.
J’en ai bien compté quatorze …

Alors oui, piéton, où est ta victoire ?
Toi qui dans tes rêves les plus oniriques (eh oui !) imaginais une ville apaisée où chacun se déplacerait à sa guise, c’est à dire à l’heure souhaitée par le moyen voulu, et en sécurité dans un centre vivant d’une vraie vie citadine, c’est à dire active et pas seulement, surtout pas, de tourisme et de fringues, voilà dans quoi tu es condamné à tenter d’exister le reste de ton âge :
— une jungle dans laquelle tu serais au bas de l’échelle alimentaire, proie des motards rugissants, des vélos agressifs et des trottinettes perfides.
— un parcours du combattant dans lequel, pour seulement survivre, tu dois avoir l’œil de la mouche domestique, l’agilité du singe capucin et les réflexes du moineau des villes.
—une agglomération gigantesque dans laquelle les bus ne passent jamais pendant les heures creuses et sont bloqués pendant les heure d’affluence.
— une ville entière devenue centre festif et commercial, ressemblant à zone Duty Free tant par le décors que par les passants.
— une ville que, si tu veux vivre sereinement, tu réduiras à ton quartier, à distance de marche à pied, revenant ainsi aux usages de village que tes ancêtres avaient quitté pour pouvoir vivre un peu, nom de Dieu ! 

Belle victoire, en effet !

Une réflexion sur « Piéton, où est ta victoire ? »

  1. « En quelque endroit que j’aille, il faut fendre la presse
    D’un peuple d’importuns qui fourmillent sans cesse ».
    Qui sont ces importuns qui détruisent la paix et créent l’enfer? Ce sont tous les autres bien sûr, chacun pour soi, les autres piétonistes, les automobilistes, les scootéristes, les motocyclistes, les trottinetistes, les anarchistes municipaux, les manifestationistes, et pour couronner le tout, les touristes.

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