Brèves de mon comptoir (20)

7/12- Petit tour de pas de Pass

Le Tourne Bride, rue Mouffetard

Comme vous le savez, je fréquente pas mal les cafés, surtout le matin, sous le prétexte d’écrire (voir toutes mes publications précédentes). Je me sens donc concerné par le niveau de mise en œuvre des mesures sanitaires des établissements que je fréquente (Voir ma Brève de mon comptoir n°19)

Voici donc l’embryon d’un guide du consommateur que je me propose d’éditer. Pour des raisons budgétaires, le guide se limitera pour le moment à la région parisienne et même, plus précisément, à la Rive Gauche.

ENSEIGNE emplacement Pass demandé ? Serveurs masqués ?
LA CREPERIE rue Soufflot NON ALEATOIRE
LES EDITEURS Carrefour de l’Odéon OUI OUI
LE COMPTOIR DU PANTHÉON rue Soufflot ALEATOIRE ALEATOIRE
LE LUCO bd St Michel OUI A MOITIÉ
LE ROSTAND rue de Médicis OUI OUI
LE SÉLECT bd du Montparnasse OUI OUI
LA CLOSERIE DES LILAS bd du Montparnasse NON NON
LE TOURNEBRIDE rue Mouffetard NON NON
CAFE DE LA MAIRIE place Saint-Sulpice NON A MOITIÉ
L’ÉCRITOIRE place de la Sorbonne NON A MOITIÉ
À suivre

Ça rassure, non ?

Peut-être pourriez vous m’aider à compléter ce guide ? Je ne peux pas tout faire tout seul, quand même !

P.S. A l’heure où, depuis la salle du Rostand, je mets la dernière main à cette « brève de mon comptoir », une femme, masquée et encombrée de paquets, rejoint à une table un couple qui est arrivé il y a quelques minutes, également masqué. Le couple se lève pour accueillir le nouveau masque et tout le monde se congratule. Il y a de l’anniversaire et du cadeau dans l’air. Et puis la question fatidique :

– On se fait la bise ? demande la nouvelle venue à travers son masque.

Chacun hésite, aucun n’ose répondre, de peur de vexer les autres, d’encourir le ridicule ou de passer pour un peureux, un pusillanime, un précautionneux, bref, de passer pour un.e enquiquineur.se.
Finalement, la femme démasquée éclate d’un rire mondain, ôte son masque et lance :

-Allez ! On s’embrasse !

Et tout le monde se baise, deux fois. L’homme du couple me fait face et je vois bien qu’il est gêné. Mais par galanterie et/ou pour les raisons citées plus haut, il s’exécute et baise à son tour.

Alors, comme je le disais l’autre jour : « à quoi ça tient, la contagion ? »

 

14 réflexions sur « Brèves de mon comptoir (20) »

  1. Vous faites allusion à ma réflexion concernant la mémoire qu’a publié Lorenzo. Le lapsus duquel je parle est une image et ne fait aucunement mention d’un lapsus de vos amusements intéressant du reste sinon je ne prendrais pas le temps de lire. Tous ce que vous décrivez à propos des SMS permet de constater que l’on communique mais on ne sait pas de quoi il s’agit tant il n’est pas conséquà ent et comparable à une échange orale et en face à face. Les nuances se perdent dans le bruit lorsqu’un jeune plus habile de ses pouces transmet un message précédant une rédaction que nous transmettons et qui passe sans affecté quoi que ce soit de notre élocuteur. De cet façon on ne voit plus la perspective qu’un avis différent puisse apporté.

    Les chambres d’écho exploite cette brèche de la communication, et à mon avis il n’y a pas de modérateurs qui puissent arriver à empêcher ces brèches de causer ces dommages colatéraux. Je pense que si il y a ces chambres d’échos sociales, ce n’est que le reflet de l’écho intérieur des individues. Cet écho intérieur peut créé des lapsus en prenant la tangante ou l’on croit que la communication va. Cet individuation de la communication donne un éclairage rasante et met en relief le fait que l’on a beaucoup de moyen de communiquer mais on ne sait pas ce que l’on communique.

    À la différence d’un roman ou d’un conte les échanges au quotidiens ne rendent pas toujours le potentiel de ce qui est communiqué. Sauf excepetion pour ce que l’on remarque ou qui nous questionne. On peut conclure que l’ignorence nous façonne en nous faisant rencontré l’inconnue.

    Et au passage j’ai 67 ans et homme au sens large.

  2. Claude, qui est, je crois, femme et canadienne, n’est pas cet ami qui lui ne s’appelle pas Claude, n’est pas canadien mais vit là-bas et qui a consacré une bonne partie de sa vie à étudier et enseigner la science de la communication.
    Néanmoins, si Claude souhaite donner son avis, elle connait le chemin pour le faire.

  3. Quelqu’un a dit : « Aujourd’hui, ce sont les SMS et les mails rédigés à la va-vite et d’un seul trait qui créent l’ambiguïté.  »
    Ô combien !

  4. Cet ami, qui est universitaire à la retraite depuis plusieurs années a développé et nuancé (à la réflexion, peut-être pas ) sur 500 pages ce qui a toujours été pour lui une évidence et pour moi un accident.

  5. Ce qu’a dit notre ami du Canada (qui doit être très jeune, lui) mérite d’être nuancé. Dans le passé, on se faisait très bien comprendre lors d’une conversation orale, même téléphonique, ou dans une lettre manuscrite réécrite à plusieurs reprises. Aujourd’hui, ce sont les SMS et les mails rédigés à la va-vite et d’un seul trait qui créent l’ambiguïté. J’avais envoyé des photos à un ami qui m’a répondu par mail : « Steve n’a pas aimé, moi, si ». J’en avais conclu que sa femme s’appelait Steve. Or il parlait de Steve Mac Curry dont il venait de voir l’exposition de photos au Musée Maillol.
    PS : d’après mon psy, il n’y a ni lapsus ni acte manqué …

  6. Comme quoi mon ami du Canada avait raison : c’est celui qui reçoit le message, et non celui qui l’envoie, qui lui donne son sens.
    On ne peut qu’en conclure que toute communication est impossible ou illusoire.

  7. Je voulais dire que dix cafés en une semaine seulement (et pas : seulement dix cafés en une semaine), c’est une jolie performance, surtout à ton âge …

  8. Si l’honorable commentateur veut dire que l’échantillon ne comporte que peu de cafés, il faut savoir que pendant une partie de la semaine, je n’étais pas à Paris. S’il veut dire que ces reportages manquent d’intérêt, c’est sans doute vrai, mais c’est d’utilité publique.

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