Le Cujas (87)

Chapitre 10 – Dashiell Stiller
Vingt-et-unième (et dernière) partie

— (…)Ben, c’est pas que j’ai tellement le temps mais, un Américain qu’a fait la guerre chez nous, qu’est-ce que je peux lui refuser ? Faites voir encore, cette photo. C’est quoi votre nom, déjà ?

— Stiller, Dashiell Stiller.

— Bon, allons-y, Stiller ! Moi, c’est Marteau, Marcel Marteau, né le 12 octobre 1882 à Ivry sur Seine, artisan ébéniste. Ça va faire trente-huit ans que j’ai ma boutique au 49 rue Monsieur le Prince. C’est moi, là, sur la photo. Je suis au bar, à moitié caché par la vitrine. La patronne l’avait rabattue contre le…

*

Je me réveille en nage malgré le froid. J’ai dormi comme j’ai pu, dans mon manteau, entre deux cauchemars. Les phares sont revenus, encore et encore. Une fois, c’était Isabelle qui conduisait la Jeep, mais souvent, c’était moi. Parfois, Engen était là et il riait quand la voiture plongeait dans le vide. Une autre fois, c’est mon taxi qui est tombé entre les roues de la machine de Marly. Engen était encore là, qui riait.

Il est trois heures du matin. Il n’est pas question de me rendormir. Je suis bien trop énervé. Je me lève pour faire chauffer de l’eau avec la petite résistance électrique que j’ai achetée au bazar de la Rue Le Goff. Il n’y a plus de café, mais j’ai encore un peu de thé et du faux sucre.

Je revois l’étrange scène du balcon de tout à l’heure. Elle a mis fin à une rencontre bien plus étrange encore.

Il avait dû bien s’amuser, Engen. Il m’avait pratiquement forcé à monter dans sa voiture avec son gorille taciturne ; il m’avait attiré à Bougival pour pouvoir faire fouiller ma chambre par ses sbires ; il s’était arrangé pour que je doive rester chez lui toute la nuit et toute la journée suivante ; il m’avait fourni tout un tas d’informations plus surprenantes les unes que les autres, mais il avait pris bien soin de les noyer dans des récits de voyous nordiques ou dans des histoires de coucheries entre gens sans importance ; il avait continuellement soufflé le chaud et le froid, passant d’une camaraderie joviale à un rapport de force menaçant. Chaque fois que ça lui avait paru nécessaire, il avait montré ses muscles en évoquant la puissance de son organisation. Et surtout, à la machine de Marly, il m’avait clairement menacé. Je m’étais fait manœuvrer du début jusqu’à la fin, incapable de réagir.

Il faut dire que le personnage était hors du commun. Les heures passées avec lui avaient été difficiles, mais toujours intéressantes, et surtout fructueuses. Certes, je ne sortais pas glorieux de cette rencontre, mais quelle importance ? J’avais amassé une quantité incroyable d’informations ; l’écriture de mon roman s’en trouvait relancée.

Sans Engen, je n’aurais rien su du calvaire de Sammy ; je n’aurais jamais eu de copie de son journal. D’ailleurs je décidai d’en faire un point fort du Cujas. Je le placerai dans un chapitre à part, tel quel, sans correction, sans explication, comme un pavé dans l’histoire. La simplicité du récit ferait sa force… Il faudrait peut-être que je rencontre Goldenberg pour lui demander son accord… à moins de considérer que j’avais l’accord tacite du Suédois et que c’était tout ce qui comptait.

Je regarde par la fenêtre. Une lueur blanche vient d’apparaitre. C’est la lune. La neige a cessé et les nuages ont disparu ; on dirait qu’il fait de plus en plus froid ; ça ne me gêne pas ; depuis mon hiver 44 dans les Ardennes, j’y suis devenu presque indifférent. Je sors sur le balcon en remontant le col de mon manteau. Je me sens bien mieux, réveillé, à peine fatigué, mais je commence à avoir faim. Cinq heures ! Il est beaucoup trop tôt ; il n’y a encore rien d’ouvert ; il faudrait que j’arrive à retrouver ce café des Halles… ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre… Nous y étions allés un matin avec Isabelle, à l’aurore, pour un petit déjeuner au milieu des marchands.

Isabelle… Comment ai-je pu être assez stupide pour tomber amoureux d’Isabelle ? Comment ai-je pu être assez idiot ? Bien sûr, elle, elle ne m’aime pas. Oh ! Ce n’est pas qu’elle connaisse la vérité ; je ne lui ai rien dit de la mort d’Antoine. Mais elle ne m’aime pas, ou plutôt, elle m’aime bien… et c’est pire ! Et je dois vivre avec mon mensonge, dans cette étrange relation amis-amants, nonchalante, épisodique, peut-être même terminée…  Est-ce que j’arriverai un jour à dire lui la vérité ? Jamais, probablement ; ce serait perdre pour toujours le peu d’elle qu’elle me donne.

« Les gens ne disent jamais la vérité vraie », m’avait dit Engen. Engen… c’est vrai que, sans lui, je n’aurais jamais rien su des petits et des gros mensonges des personnages de ma photo, l’artisan, l’Auvergnate, la prostituée, le petit voyou, le ministre…Mais est-ce qu’Engen n’avait pas menti lui aussi ? Un peu ? Beaucoup ? Comment le savoir ? Fallait-il le croire lui plus que les autres ? Et pourquoi n’avait-il rien dit du meurtre de Momo ? Et pourquoi ne voulait-il pas que j’aille à Cannes  rencontrer Goldenberg ?

Le plaisir qu’avait pris Engen à raconter ses aventures était évident. Mais c’est un homme intelligent, sa réussite dans le monde des voyous le prouve suffisamment. Alors, comment croire qu’il ait raconté tout ça dans le seul but de se faire valoir ? Et, qui plus est, aux seuls yeux d’un étranger sans intérêt comme moi ? Le Suédois devait poursuivre un but, c’était certain, peut-être plusieurs.

Voulait-il nuire à Cambremer pour le punir de n’avoir rien tenté pour Sammy ? L’affection du chef de bande pour le petit voyou était évidente mais, quand on se rappelait qu’il n’avait rien fait contre Casquette qui l’avait dénoncé aux Allemands, l’amitié ne semblait pas être un motif suffisant pour que le Suédois se donne tant de mal.

Ce qui motivait Engen devait relever d’un intérêt plus personnel : il voulait se venger de quelqu’un ou bien s’en protéger, et ce quelqu’un ne pouvait être que Cambremer.

Si ce qu’avait dit Engen était vrai, il devait être assez fragile, Cambremer. Je lisais les journaux parisiens depuis assez longtemps pour avoir compris que dans le monde de la politique, celui de Cambremer, ni ses compromissions avec Vichy ni ses trafics avec les voyous n’avaient beaucoup d’importance, mais à la condition qu’ils restent ignorés du public. La période de l’épuration avait beau être achevée, la seule évocation dans la presse qu’un homme politique, ministre de surcroit, puisse avoir collaboré suffirait à déclencher un scandale, et le scandale, une enquête. Le bel avenir tout tracé de Cambremer n’y résisterait pas ; au mieux, il serait retardé de dix ans. Pour Engen, risquer d’avoir Cambremer à un poste de Ministre de l’Intérieur ou de Président du Conseil, ce n’était pas rassurant au moment où il se lançait dans des affaires légales. Il avait donc tout intérêt à l’éliminer ou, plus subtilement, à fournir les éléments qui permettraient à ses amis de le faire. Un récit, un roman à clé, basé sur des faits réels, racontant les vicissitudes passées d’un personnage de premier plan pourrait lui nuire énormément, même si ce roman était écrit par un journaliste étranger… Non !  … surtout s’il était écrit par un journaliste étranger, souvent jugé plus impartial car désintéressé. Il suffirait de le publier au bon moment, sans oublier de distiller la liste des clés. Il aurait bien plus de retentissement qu’une dénonciation de Cambremer par Engen ou par l’un de ses hommes de paille. Voilà ce que cherchait Engen : faire tomber Cambremer et pour ça, se servir de mon roman. Le reste, il s’en fichait pas mal.

Mon roman… Il était bien ébauché à présent. Il suffirait de reprendre un peu l’écriture des témoignages, de changer certains noms de famille et de lieux et l’affaire serait dans le sac… On aurait bien ce que je voulais au départ : les histoires mêlées de neuf personnages autour d’une photo.

Mais peut-être faudrait-il trouver un sens à tout ça, une leçon de vie, une morale… ? Et quelle pouvait être cette leçon ? Que la guerre est une absurdité ? Banalité ressassée… Que les gens ne disent jamais la vérité ? Évidence geignarde… Que l’amour mène le monde ? Que l’argent, la vengeance aussi… ? Et puis quoi encore… ? Que le soleil se couche chaque soir ? Ne suffisait-il pas de raconter une histoire, du mieux possible, avec, comme disait Meg mon ex-femme, des messieurs et puis des dames, avec des vivants et des morts, avec un peu de choses drôles et de choses tristes, un peu d‘émotions, un peu d’amour, de lâcheté, de mensonge, un peu de courage, un peu de chance… ? Pourquoi faudrait-il nécessairement donner un sens a priori à un roman ? Pourquoi ne pas écrire et voir venir, laisser flotter les rubans ? Écrire et laisser l’histoire se développer d’elle-même, laisser les personnages vivre leur destin selon leur caractère et leur chance ; écrire et laisser le lecteur y trouver peut-être un sens. C’est pourtant bien comme ça, l’existence. On vit et, de temps en temps, on s’arrête et on regarde si tout cela a un sens. Parfois, c’est à la fin. Parfois, c’est trop tard.

Mais moi, pourquoi voulais-je écrire ce roman-là ? Pourquoi l’histoire de ces gens du café Cujas ? Je n’avais pas à réfléchir longtemps pour admettre que c’était pour me punir de la mort d’Antoine. Je voulais exposer ma faute au monde entier pour que le monde entier me pardonne. Mais le monde entier se fichait bien de la mort d’Antoine et de ses circonstances. Ce n’était pas son pardon qu’il fallait obtenir ; c’était celui d’Isabelle, et pour cela il faudrait lui avouer… lui avouer que j’étais responsable de la mort de son mari.

Mais en avouant cela, j’avouerais du même coup lui avoir menti chaque jour depuis le premier jour de notre rencontre en lui cachant que j’avais connu Antoine, qu’il m’avait tout raconté de leur histoire, depuis leurs amours d’adolescents jusqu’à sa dépression et sa fuite dans le maquis. Comment pourrait-elle me pardonner de ne pas lui avoir dit que la guerre avait changé Antoine, qu’il l’aimait à nouveau et qu’il allait revenir ? Comment pourrait-elle accepter auprès d’elle un homme comme moi, capable d’une telle hypocrisie ? Comment pourrait-elle accepter de vivre avec le meurtrier de son mari ?

Choisir d’écrire cette histoire sous une forme à peine déguisée était sans doute pour moi un autre moyen de lui faire mes aveux, un moyen plus lent, moins définitif, une confession qui, quand elle l’aurait lue, donnerait à Isabelle le temps de réfléchir avant de me maudire et de me jeter dehors. C’était aussi s’en remettre au hasard, à plus tard : si le Cujas devait paraitre un jour, serions-nous encore ensemble ? Et si nous l’étions, le lirait-elle ? Le Cujas ?  Une bouteille jetée à la mer avec l’espoir qu’elle coule…

Il y a du bruit dans le couloir. C’est mon voisin qui part travailler. Il fait grand jour. Je sors sur le balcon. Devant moi, un soleil éblouissant vient d’émerger de derrière la coupole du Panthéon et sur ma gauche, les toits de la ville ondulent… une vaste plaine enneigée, percée de loin en loin par les beffrois de Notre-Dame, la flèche de la Sainte Chapelle ou la tour Saint Jacques et dominée par les formes éclatantes et molles du Sacré-Cœur.

Épuisé, je rentre dans la chambre et commence à me déshabiller ; il faut que je dorme… mais, écrire ? ne pas écrire ?… avouer ? ne pas le faire ?… Une nuit entière à réfléchir, une nuit comme les précédentes, une nuit d’indécision…

Je suis trop fatigué, trop énervé et je sens qu’il me sera impossible de m’endormir. Je me rhabille. Il est surement trop tard pour le petit déjeuner de l’hôtel et je décide d’aller marcher : je traverserai les Jardins du Luxembourg et j’irai prendre un petit déjeuner au soleil, à la terrasse des Deux Magots. Avec un peu de chance, je tomberai peut-être sur Isabelle.

*

En sortant de l’Excelsior, Dashiell a rejoint la rue Soufflot qu’il a descendue vers le jardin du Luxembourg, mais les gardes n’avaient pas ouvert les grilles à cause de la neige. Il a pris la rue de Médicis en pensant à Isabelle. Il ne l’avait pas vue depuis trois jours et elle lui manquait. En passant devant le Sénat, il s’est demandé encore une fois s’il fallait tout lui dire. Il a pris à droite la rue de Tournon et puis à gauche la rue Saint-Sulpice. Le garçon du Café de la Mairie était en train de dégager un passage dans la neige accumulée sur le trottoir. Devant l’église, Dashiell s’est arrêté quelques instants et, face au soleil, il a compris qu’il ne pourrait pas supporter de perdre Isabelle. Il a décidé de jeter son roman au feu.

Il a pris la rue des Canettes. Quand il a débouché sur la petite place qui termine la rue des Ciseaux, il a découvert l’église Saint Germain des Prés dans toute sa gloire, avec ses toits étincelant sous le soleil, et il a su qu’Isabelle serait aux Deux Magots.

Et elle était là, seule, dans la première salle, près de l’entrée, sous le bouquet de fleurs qui chaque jour accueille les clients, penchée sur une liasse de feuillets, studieuse, ravissante, merveilleuse.

— Mon Dieu, qu’elle est belle !

C’est ce que Dashiell n’avait pu s’empêcher de murmurer en poussant la porte vitrée et qu’elle n’avait pas entendu. Elle a levé les yeux vers lui, et elle lui a adressé un sourire joyeux en lui disant :

— Tiens ! Dashiell ! Je pensais justement à vous !

Dashiell s’est senti léger, confiant, heureux. Jamais, jamais il n’avouerait….

— Vous prenez un café avec moi ? Je pensais à vous parce que j’aimerais vous faire rencontrer quelqu’un. C’est un vague cousin de cousins encore plus vagues, mais vous savez comment nous sommes. Pour les gens comme nous, la famille, c’est ce qu’il y a de plus important ! Après l’honneur, bien sûr ! Ce cousin de cousin de cousin est militaire, colonel je crois. Il est nommé à l’ambassade de France à Washington et il part là-bas la semaine prochaine. Il n’a jamais mis les pieds en Amérique. J’ai pensé que vous pourriez lui parler de votre pays. Ce soir chez moi, vers neuf heures, pour une dinette tout ce qu’il y a de simple… Ça vous va ?

Ça lui allait très bien.

— Parfait ! continua Isabelle. Je ne l’ai jamais rencontré, mais on m’a dit que c’était un homme très bien élevé… Colonel de Varax… Jean de Varax… Il a fait la guerre avec Leclerc, dans la 2ème DB… comme Antoine. Peut-être pourra-t-il nous parler de lui…

Fin

Bientôt publié

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9 Août, 07:47 Le Cujas – Chapitre 10 -Dashiell Stiller (texte intégral)

 

4 réflexions sur « Le Cujas (87) »

  1. Je découvrirai cette nouvelle, Sacrée soirée, avec plaisir d’autant plus qu’avec l’expérience je pense que ton imagination et ton style s’associent bien à une nouvelle, courte ou longue pourquoi pas. Pour ma part, j’apprécie un court roman que j’assimile à une nouvelle plus longue que la norme (si elle existe). Au sommet de l’art par exemple, je place « Chronique d’une mort annoncée » de Gabriel Garcia Marquez.
    Quant au Cujas, le (« quoique ») que j’ai ajouté dans mon commentaire c’était parce que le terme de l’histoire m’a laissé entrevoir une suite possible, une postface en quelque sorte. Mais, au cours des 87 épisodes mes pronostics pour la suite ont souvent été déjoués, alors je m’abstiendrai d’en faire un autre. En tout cas, j’ai bien aimé cette toute dernière pirouette inattendue.

  2. Cher Philippe,

    J’ai lu avec intérêt, avec plaisir aussi, parfois avec enthousiasme, le Cujas. Bravo ! J’ai trouvé ton roman remarquable. Je me suis surpris à guetter avec impatience la suite annoncée, avec agacement quand elle tardait trop. Cela a pu ressembler à une addiction.

    J’attends Sacrée soirée avec impatience.

  3. Merci pour ce commentaire.
    Il y a pour moi dans l’histoire occidentale trois grands hommes, hommes d’État et écrivains à la fois, Jules César, Charles De Gaulle et Winston Churchill et le moindre rapprochement, même de loin, même limité à la sensation que fait naitre la dernière phrase que l’on écrit, avec l’un de ces trois bonshommes est un grand plaisir.
    Belle citation de W.C. pleine de style et de vérité. Je l’adopte volontiers dans tous ses termes. J’y ajouterai la sensation de vide ressentie après la dernière relecture, la dernière correction.
    Sensation de vide suivie d’une envie d’écrire une suite pour continuer à faire vivre les personnages qu’on a fait naître. Envie non suivie d’effet et vide de courte durée, car je me suis lancé dans un court roman, disons plutôt une longue nouvelle, un peu grinçante, un peu trop bavarde. Elle paraitra prochainement en épisodes, dans les mêmes conditions que le Cujas, c’est à dire inachevée au moment de la première parution. C’est une manière de repousser aux fesses.
    Le titre provisoire en est « Sacrée soirée ! »
    A bientôt.

  4. « Écrire un livre, c’est une aventure. Au début, c’est un jouet, un divertissement ; ensuite, cela devient une maîtresse, puis un maître, puis un tyran. Arrive alors la dernière phrase, juste au moment où l’on est sur le point d’accepter sa servitude : celui où l’on tue le monstre ».

    C’est ce qu’expliqua Churchill en recevant le prix littéraire du Times à la suite de la parution de l’un des 6 tomes de ses Mémoires sur la Deuxième Guerre Mondiale. Bien que Churchill reçu en 1953 le Prix Nobel de littérature, ce ne fut pas pour ces Mémoires mais plus globalement pour « sa maîtrise de la description historique et biographique ainsi que pour ses discours brillants pour la défense exaltée des valeurs humaines ». Churchill fut en effet un écrivain prolifique, vivant de sa plume (bien secondée tout de même) une bonne partie de sa vie (au-dessus de ses moyens d’ailleurs), et un orateur infatigable, combatif, perspicace, visionnaire, souvent plein d’humour, ou sarcastique si nécessaire.

    Après avoir lu « la dernière phrase » du Cujas, je cite l’explication de Churchill écrite ci-dessus car elle me semble appropriée. J’espère que Philippe partagera cette explication churchillienne. J’ai lu avec plaisir je ne sais plus combien de matins (87 semble-t-il) les épisodes du Cujas égrenés au fil du temps, une lecture qui me baladait comme un promeneur solitaire parti à l’aventure, avec des surprises souvent, d’autres totalement inattendues comme l’apparition de Varax en toute fin qui impose un terme (quoique…), et toujours avec l’intérêt de la découverte. Pour son auteur, l’obtention d’un prix littéraire quelconque, humble ou prestigieux, n’est peut-être pas pour tout de suite, au moins recevra-t-il aujourd’hui celui de mon admiration amicale.

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