Archives par mot-clé : Rome

Ah ! Les belles boutiques – 19

Oenoteca Corsi
Via del Gesu 87 – Roma

Voici un restaurant-cave à vin que l’on ne peut que recommander chaudement à ceux qui veulent déjeuner au calme et pour pas cher dans le Centro Storico de Rome. Corsi n’est pas une de ces œnothèques récentes qu’un commerçant branché a déguisé en établissement ancien et patiné. On sent bien que Corsi est là depuis très longtemps. La maison semble être tenue par toute une famille, au service, à la caisse, à la cuisine, partout. Le restaurant offre une salle traditionnelle, mais ce n’est pas là qu’il faut choisir sa table. Il faut arriver assez tôt pour pouvoir trouver une table dans la boutique où sont exposées et stockées les bouteilles de vins sur des rayonnages qui recouvre tous les murs sur plus de trois mètres de hauteur. La cuisine y est banale, mais bonne, comme presque partout à Rome. Pour les vins, vous aurez le choix en regardant autour de vous.
Nous y avons déjeuné souvent, parfois entourés de deux autres touristes discrets, ou d’un Monsignore accompagné de deux ou trois prêtres, ou d’employés d’un ministère voisin.

La série « Ah ! les belles boutiques »
L’objectif : rendre hommage aux commerçants qui réussissent à conserver l’aspect traditionnel de leur façade de magasin, et les encourager à persévérer.
Le contenu : une photo de la devanture d’un magasin, avec si possible l’adresse et, très éventuellement, un commentaire sur la boutique, ou son histoire, ou son contenu, ou sur l’idée que s’en fait le JdC.

 

ET DEMAIN, LE SECRET DE LA REUSSITE

Rome, unique objet

Si vous me demandiez de vous dire un lieu d’adoption, un lieu que j’aimerais particulièrement à cause des souvenirs qui s’y attacheraient, un lieu dont j’aurais tant reçu que je lui en serais éternellement reconnaissant, un lieu qui…, un lieu que…, alors, je vous dirais : ça, c’est Paris !
Paris, j’y ai vécu la plus grande partie de ma vie, je l’ai quittée un temps, c’est vrai, mais j’ai fait beaucoup pour y revenir, y compris changer de vie.
Mais Paris, j’y suis né. C’est ma ville mère, pas ma ville d’adoption.

Alors s’il fallait quitter ma ville, quitter ma mère, en trouver une nouvelle, alors ce serait Rome.

Pourtant, quand j’y suis arrivé pour la première fois, après quelques semaines Continuer la lecture de Rome, unique objet

Octobre au Trastevere

Piazza Santa Maria In Trastevere, Rome

Soleil, ombre et fraîcheur. Calme.

La place est carrée, pas trop grande, et seulement quatre rues étroites y conduisent. Comme presque toutes les places de la ville, elle réunit les époques et les couleurs de Rome : une fontaine romaine, une église médiévale, un palais presque renaissance et deux ou trois immeubles XVII et XVIIIème.

L’endroit n’est pas très fréquenté par les groupes de touristes : pratiquement inaccessible aux autocars, il n’y a que deux restaurants, un café, un kiosque à journaux, et pas un seul commerce.

Pourtant, quelques touristes isolés croisent Continuer la lecture de Octobre au Trastevere

Post it n°12 – Piazza Navona

Étrange va et vient sur cette grande place de Rome. Les pakistanais semblent tenir le commerce des lunettes de soleil et des rallonges à selfies tandis que les sénégalais tiennent celui des sacs contrefaits.

Assis au soleil sur mon banc de marbre qui fait face à la fontaine de Neptune, je les vois arriver par vagues d’une dizaine. Ils tournent lentement sans but apparent, comme s’ils s’ennuyaient. Ils ont l’air innocent, mais l’œil aux aguets. Les uns tiennent jeté sur leur épaule un balluchon de toile gonflé d’on ne sait encore quoi. Les autres portent le long du corps un carton d’emballage marqué made in China. NAVONA
Le carton est aplati. Il laisse voir des trous rectangulaires découpés pour servir de poignées. Après un regard autour d’eux, les sénégalais étendent leur toile à terre pour y présenter les sacs Vuitton et Longchamp qu’elle contenait. Pendant ce temps, après le même coup d’œil et d’une secousse du poignet, les pakistanais déploient leur boîte en carton qui devient aussitôt un support pour le présentoir à lunettes qu’ils cachaient derrière la boîte repliée.

Moins de cinq minutes plus tard, regardant tous dans la même direction, ils replient leurs boutiques éphémères et s’éloignent à regret, du même pas hésitant ou ennuyé qu’ils avaient eu pour venir. Arrivent alors près de mon banc deux carabiniers –costume bleu, casquette blanche, un homme, une femme– qui passent lentement d’un côté de la fontaine en discutant entre eux et en regardant par terre, tandis que les « abusivi » la contournent, faisant en sorte de garder Neptune entre la loi et eux.

Telle est la règle.

Sur la Piazza Farnese

11 mars 2015

Sur la Piazza Farnese, c’est une belle fin de matinée de mars, fraiche et ensoleillée. Pour la centième fois depuis que nous venons à Rome, nous avons erré un peu sur le Campo dei Fiori dans les allées du marché au milieu des fruits, des fleurs, des bouteilles d’huile, des pâtes multicolores, des olives en vrac, des épices en sachet, des bruits, des odeurs et des triporteurs abandonnés.

Et puis, pour la centième fois, nous avons pris la Via dei Baullari, cette ruelle qui nous amène à chaque fois, bouche bée, sur la grande Piazza Farnese, entre les deux fontaines, juste dans l’axe de l’Ambassade de France. D’ordinaire, hormis une demi-douzaine de touristes et un carabinier devant la porte de l’ambassade, la place est pratiquement déserte. Mais aujourd’hui, elle n’a pas son aspect Continuer la lecture de Sur la Piazza Farnese