Archives mensuelles : mai 2015

Celui qui réconforte

Morceau choisi

Et s’il me faut vous dire encore une chose, que ce soit celle-ci : celui qui s’efforce de vous réconforter, ne croyez pas, sous ses mots simples et calmes qui parfois vous apaisent, qu’il vit lui- même sans difficulté. Sa vie n’est pas exempte de peines et de tristesses, qui le laissent bien en deçà d’elles. S’il en eût été autrement, il n’aurait pas pu trouver ces mots-là.

Rainer Maria Rilke
Lettres à un jeune poète

Bonjour, Philippines ! Chap.8: Douglas et moi

Pour les chapitres précédents de Bonjour, Philippines ! cliquez ci-dessous

Chapitre 1- Un ptérodactyle sur fond d’azur

Chapitre 2 – Des méfaits de l’air conditionné

Chapitre 3 – Mitraillette, champagne et taille-crayons

Chapitre 4- Un soir au Monte-Carlo

Chapitre 5 – La fièvre monte à Mindanao

Chapitre 6 – Retour à Manille

Chapitre 7- Un diner à O.K. Corral

Résumé des chapitres précédents :
Au Philippines depuis quelques semaines pour une étude routière, Philippe a rencontré quelques personnages intéressants : Gérard Peltier, éternel optimiste jovial et jouisseur, Robert Robertson, sympathique Ecossais qui transporte avec lui son monde britannique partout où il se rend, sans oublier André Ratinet, râleur, casanier, paranoïaque et malchanceux.
Il a aussi découvert quelques particularités de ce bout d’Asie du Sud Est : la présence permanente des armes et de la violence, la fièvre dengue, les casinos clandestins, les « femmes non accompagnées », le squash impérial, le bowling et ses ramasseurs, le jai-alai et ses danseurs sur mur.
Dans le chapitre qui suit, Philippe retourne à Mindanao. Tout devrait bien se passer, car Ratinet est resté à Manille. Tout commence au cinéma Rizal de Cagayan de Oro…

Cette fois, c’est du sérieux et il va falloir se colleter avec la dure matière. Dans l’avion qui vole vers Cagayan, je fais le point avec Pacifico, mon counterpart. Tout ce qui pouvait être préparé pour l’enquête depuis Manille semble prêt: la méthode, la durée de l’enquête, l’emplacement des postes, les nombres d’enquêteurs à chaque poste selon les moments de la journée et de la nuit. Les questionnaires, les manuels d’instruction et les badges ont été chargés dans deux caisses en soute. Les matériels de signalisation et d’éclairage nous serons fournis par le DPWH de Cagayan de Oro. Nous atterrirons dans une heure et je pense que c’est la première opération de cette envergure que je vais réaliser: un mois d’enquête en continu, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, trois cents kilomètres de route côtière, trois villes importantes, une multitude de croisements de pistes qui grimpent vers la montagne à travers la jungle. Pour que le moins possible de déplacements échappent à l’enquête, deux douzaines de postes ont été définis. Nous avons calculé qu’il nous faudrait plus de deux cents personnes pour les tenir. On m’a assuré qu’il n’y aurait aucun problème pour trouver Continuer la lecture de Bonjour, Philippines ! Chap.8: Douglas et moi

Les bons et les méchants

Morceau choisi

La plupart des hommes ne sont ni vertueux ni mauvais, ni bons ni méchants. Ils sont un peu de ceci et un peu de cela et ne sont rien de ceci ou cela très longtemps : indignes médiocrités.
Mais quelques hommes restent toujours fidèles à un caractère extrême : ce sont les hommes qui laissent la plus forte marque dans l’histoire, et je les classerai en quatre catégories.
D’abord, il y a les scélérats au cœur de pierre, dont Macro, le commandant des gardes sous Tibère, et Caligula étaient des exemples remarquables.
Ensuite, viennent les hommes vertueux avec un cœur de pierre, dont Caton le Censeur, ma mouche du coche, était un exemple remarquable.
Dans la troisième catégorie se retrouvent les hommes vertueux avec un cœur d’or, comme Athenodorus et mon pauvre frère Germanicus.
Et en dernier et moins nombreux, on trouve les scélérats au cœur d’or, et de cette catégorie, Hérode Agrippa était le plus parfait exemple qu’on puisse imaginer.

Robert Graves
Claudius the God and his wife Messalina
(c) Robert Graves Vintage International Editions
(c)2015 Philippe Coutheillas pour la traduction française

Post it n°10 – Ecrire

Ecrire, c’est comme photographier.
Une fois que le goût en est pris, on ne voit plus les gens ni les choses de la même façon.
On se met à ressembler à ces touristes qui ne voient le pays dont ils rêvaient qu’à travers l’objectif de leur appareil.
On ne vit plus sa vie, on est sur le qui-vive, à l’affut du sujet et tout devient gibier : une dispute dans la rue, une marée qui descend, une femme qui téléphone, un instant, un mot.

Ecrire, c’est comme photographier; c’est être absent de sa propre vie.

Le rédacteur en chef vous parle:
Bonjour. Il y a quelques jours, j’ai supprimé la page POUR LES NULS, sorte de manuel d’utilisation du JdC pour gens normaux. Hé bien, aux questions qui me sont parfois posées, je réalise que cette suppression était probablement prématurée. Je vais donc reprendre d’une manière plus acessible (Je ne m’énerve pas, j’explique).
Vous voyez ces mots imprimés en lettres capitales au dessus de ce message ? Oui, ceux-là : TEXTES 2014, COLLAGES 2015, À PARAÎTRE, etc..
Hé bien, cela s’appelle un onglet. Et si vous cliquez sur un onglet, une page s’ouvre. Par exemple, l’onglet COLLAGES 2015 ouvre la page qui vous montrera tous les collages publiés pendant l’année indiquée. Vous suivez ?
De la même manière, cliquer sur l’onglet TEXTES 2014 fera apparaître une liste des textes parus cette année-là avec les liens qui permettent d’y accéder directement. Pratique, non ?
Mercredi prochain, nous réviserons le « dépôt de commentaire ».
Bon week-end et à la semaine prochaine.