Go west ! Le come back !

Alors, voilà ! L’été, c’est fini ! C’est déjà l’automne et il faut retourner au boulot, retourner au jardin, au bistrot et autres lieux propices à la création. Il faut s’y remettre.

Et c’est là le problème. Depuis la mi-novembre de l’année dernière, j’avais entrepris de développer régulièrement l’autofiction de mon été 1962. Après avoir collé de près à la réalité pendant de nombreux épisodes, le récit a commencé à se permettre quelques pas de côté, hors du sentier de la vérité. C’était plutôt amusant à écrire et, j’ose l’espérer, plus intéressant à lire. Pourtant, ces premiers écarts demeuraient mineurs et, pour la plupart, dans la droite ligne de l’histoire véritable : on permutait deux personnages, on changeait l’ordre de deux évènements, on effaçait un ou deux jours vides, on créait une coïncidence, on imaginait une répartie… Rien de grave, en tout cas rien que l’on puisse qualifier de fieffé mensonge. Mais la description de la découverte véridique de l’Amérique sauvage, généreuse, profonde, riche, laborieuse, ségrégationniste, entreprenante, déconcertante, ça finit par lasser le lecteur exigeant et volatile. Or il ne faut pas lasser le lecteur, exigeant ou pas, sinon il zappe. Alors vaut mieux le tenir en haleine, le lecteur, et la véracité parfois doit céder le pas à la créativité. 

C’est ainsi que, dans mon récit, je fus amené à faire intervenir, directement ou indirectement, des personnalités de premier plan, des administrations  tout ce qu’il y a d’officiel et des organisations secrètes au plus grand désespoir des historiens et à la  plus grande joie des amateurs d’histoires de people.

La créativité c’est chouette, mais ça demande autrement plus de boulot que lorsque l’on raconte ses vacances à Agadir,  croyez-moi. Du coup, pour employer une fois de plus et à tort cette vilaine expression bien trop répandue, du coup donc, la production ne put suivre le rythme des publications et l’auteur, honteux et confus, dut prétendre avoir prévu un entr’acte alors qu’en réalité, il n’avait plus rien ou pas grand chose à envoyer aux typographes. « Ces événements nous dépassent, comme disait Francois Hollande. Feignons d’en être l’organisateur, comme dit Olivier Faure »

Donc, entr’acte il y eut, le 6 juin. Presque quatre mois, c’est long et pendant ce temps, j’aurais pu – j’aurai dû – prolonger, sinon achever ce récit, en tout cas le conduire sur le chemin d’un dénouement inattendu. Mais, vous savez ce que c’est, les J.O. et les J.P., la campagne et son manque de bistrots, la plage et son sable dévastateur de prise USB, tout ça ne facilite pas l’écriture. Alors, je n’ai rien foutu de l’été et me voilà avec à peine deux épisodes devant moi en même temps que l’obligation morale de remplir de temps en temps quelques colonnes dans le JdC. Contrariant, non ? 

Pour ajouter à mon embarras, je crains que le chômage technique auquel j’ai contraint mon héros ne lui ai donné de mauvaises habitudes et qu’il ne soit devenu incontrôlable. J’ai peur qu’il ne se mette à vivre sa vie, qui est quand même un peu la mienne, et qu’ainsi, il ne m’entraîne dans une spirale infernale et regrettable.

Mais comme le pire n’est pas toujours certain, les épisodes de Go West ! vont reprendre prochainement. Au hasard, Balthazar ! Quitte à s’arrêter dans quelques semaines pour un nouvel entr’acte.

3 réflexions sur « Go west ! Le come back ! »

  1. Philippe me demande d’éclaircir mon commentaire et je le fais bien volontiers. Oscar, de son vrai nom Oscar Fingal O’Flahertie Wills Wilde, cependant plus connu sous le nom d’Oscar Wilde, est un homme de lettres, philosophe, brillantissime, originaire d’Irlande, vivant sans aucune modération (« chose fatale ») et sans entraves. Réputé de nos jours surtout pour ses aphorismes plein de vérité et de bon sens. Wikipedia vous en apprendra plus que moi qui pourtant en est un grand admirateur. Je recommande aussi l’excellent livre de Xavier Darcos qui avait tout à fait raison en l’intitulant « OSCAR à toujours raison ».
    Ah oui, pourquoi Oscar le Sauvage? Ce surnom m’est venu ce matin spontanément en citant Oscar, car Oscar l’était un peu au regard d’une société de la fin du 19ème très puritaine. Wild = sauvage.

  2. Merci Jim de m’avoir fait découvrir Oscar le Sauvage, personnage ignoré de Google et même de Wikipedia. Finalement, c’est ChatGPT qui m’a renseigné. Peut-être pourrais-tu éclairer les lecteurs du JdC qui, comme c’était mon cas il y a encore quelques minutes, n’en ont jamais entendu parler ?

  3. Le chemin des paradoxes est le chemin du vrai. C’est pas de moi, c’est d’ Oscar le Sauvage.

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