Jordan Bardella, bien conseillé, continue son entreprise de séduction destinée au électeurs républicains de droite et de centre-droit. (Je ne pense pas que ceux du centre et du centre gauche puissent être atteints par la manoeuvre RN). Il recule ou temporise sur les mesures les plus couteuses de son programme, il annonce la dissolution des organisations violentes, tant d’ultra droite que d’ultra gauche. Raisonnable, impartial, voila comment il tente de se présenter.
Par ailleurs, il annonce qu’il ne sera Premier Ministre que s’il dispose d’une majorité absolue.
Moi qui clame depuis un mois ou plus que Bardella ne sera pas premier ministre, avec ou sans victoire du RN, je commence à me demander s’il n’est pas en train de reculer devant la tâche, tant celle-ci a de quoi effrayer n’importe qui, et particulièrement un homme si jeune et si peu formé.
De l’autre coté du ring, le NFP adopte la tactique inverse. A l’initiative de LFI, il radicalise son programme économique, ses positions sociétales et ses nominations électorales. Ce qui est étonnant, mais explicable, c’est qu’il entraine dans ce mouvement ses alliés du NFP sans qu’ils protestent le moins du monde. Cette tactique ne peut que repousser vers le centre les plus modérés de ses sympathisants et conduire à l’échec global du NFP. Dans cette alliance où il apparait de plus en plus que chacun des membres souhaite intimement l’échec de ses alliés, il devient aussi de plus en plus évident que cette alliance ne sera jamais un accord de gouvernement mais restera un simple accord électoral. Dans ces conditions, que le LFI veuille affaiblir le NFP parait normal, puisque seule sa partie la moins gauchiste sera affectée par la tactique LFI, donnant ainsi à LFI un poids relatif plus important dans l’alliance.
Sur le ring, à mon extrême droite, un homme qui recule et, à mon extrême gauche, un boxeur dont le bras gauche frappe sur le bras droit. Aucun des deux ne semble donc vouloir remporter la coupe de France. Drôle de situation.
Pour s’en sortir, une seule solution : voter pour l’arbitre, au centre.
1.000.000 procurations !
Ah ! Quand même ! Il y a des gens qui lisent le JdC !
Bardella n’est qu’une chiffe molle. Dire que Bardella se voyait déjà premier ministre et parlait comme tel, quelle rigolade! Ça a bien marché jusqu’à présent, mais la baudruche se dégonfle. MLP va se retrouver nue. C’est tant pis pour elle.
Quant au NFP, n’oublions pas que le LFI, Melanchon et consorts, Sandrine Rousseau, Bompart, etc, ne militent que pour une 6ème République populaire, non à deux tours de façon à la rendre ingouvernable par une représentativité démocratique ce qui ferait le jeu de sa dictature (autrefois on aurait ajouter « du prolétariat » mais cela n’a plus court).
Soyons patients, attendons le matin du 1er juillet pour voir ce que le bon peuple de France essaie de nous dire dans sa confusion, mais en réalité attendons le 8 juillet pour voir s’il souhaite une gouvernance démocratique, une fois les inévitables arrangements politiques entre partis raisonnables établis, ou bien une gouvernance par des soviets de gauche ou de droite. Les français sont des râleurs, mais trop indépendants pour se faire gouverner par des soviets.