Pourquoi assommè-je les gens avec mes interrogations, mes affirmations, mes anathèmes, mes colères et mes lamentations sur ce qui se passe ?
Pourquoi ? Parce que je suis dans un état de rage qui me ramène brutalement et irrésistiblement à l’exutoire de mon clavier plusieurs fois par jour.
Pourquoi ? Parce que, sur une initiative incompréhensible, un vote censé être européen a déjà bouleversé l’équilibre national, alors qu’il ne changera pratiquement rien à l’équilibre pré-existant à l’Assemblée européenne.
Pourquoi ? Parce que je suis furieux que moi, vous, nous, les autres et mon pays tout entier soyons conduits au choix qui se dessine, le choix entre extrême droite et gauche révolutionnaire.
Pourquoi ? Parce que ça me rend fou que ce pays qui fut si longtemps celui de la raison (réfléchissez avant de ricaner, s’il vous plait) se trouve aujourd’hui divisé en deux parties presque égales et aussi irrationnelles, sectaires, et bornées l’une que l’autre, laissant si peu de place à une troisième partie qui devrait entre les deux représenter l’humanisme, la tolérance, la modération.
Pourquoi ? Parce que ça me révolte de voir un ancien président socialiste, aussi mauvais qu’il ait été, s’afficher avec des gens comme Messieurs Mélenchon, Poutou, Arnault, respectivement stalinien, apologue du terrorisme et fiché « S ».
Pourquoi ? Parce que, bientôt, dans quelques semaines, j’aurais honte que moi, vous, nous, les autres et mon pays tout entier soyons dirigés et représentés aux yeux du monde par ceux qui s’annoncent.
« Tu vas finir par ennuyer les gens, m’a dit quelqu’un. »
En fait, ce que quelqu’un a dit, c’était plutôt : « Tu commences à emmerder le monde, tu sais ? »
C’est possible que je l’emmerde, le monde… mais ce n’est rien à côté des emmerdements qui l’attendent.
Je dis surtout qu’il faut voter au premier tour, voter utile, voter pour le mieux placé pour battre le RN et/où le NFP, que ce mieux placé soit LR, UDI, REM, RENAISSANCE, ou autre MACRO-Compatibles, la question du vote ou de l’abstention ne se posant qu’au 2ème tour.
(Je savais bien que tu ne resterais pas silencieux très longtemps)
Dans le climat pluvieux détestable actuel, mieux vaut apprécier les rares raisons de rire. La blague qui circule est que McKinsey a dit à Macron au soir du 8 juin qu’il n’avait que dix solutions lequel a compris dissolution. Ha ha ha!
Déjà je romp mon souhait, pour dire mon vieux Philippe, comme tu l’écris sans relâche, qu’il faut voter, s’abstenir n’est pas une option citoyenne, la pêche n’est pas une option car les poissons sont en grève depuis qu’ils ont appris que Anne Hidalgo prétendait être une sirène, et il n’y a pas à choisir entre NFP et RN, la peste ou le choléra, même un bulletin d’un blanc immaculé est un choix préférable.
Mes convictions à moi sont tout aussi anciennes. Mais mon problème actuel est que je ne sais pas comment, le moment venu, je pourrai me décider entre le RN, le NFP et la pêche en rivière, que je n’ai d’ailleurs jamais pratiquée. (Je parle tout aussi bien de la vraie pêche que de l’abstention)
En attendant. J’essaie du haut de mon petit journal de décider quelques abstentionnistes potentiels à aller voter en leur foutant une trouille de tous les diables.
Par ailleurs, ça me fait toujours plaisir de taper un peu sur Hollande ou Mélenchon. J’ai fait une trêve toute provisoire avec Annie Dingo, mais je doute qu’elle respecte ses obligations : arrêter de faire de trous dans Paris.
Comme Horace l’a fait des Curiaces, il faut prendre ses ennemis dans l’ordre des urgences, c’est à dire de la proximité, aussi bien temporelle que géographique. Alors, voici mon classement :
1er exaequo : NFP et RN
2eme : Poutine
3eme : Donald Trump
4eme : Anne Hidalgo
Concernant cette élection à venir et la campagne électorale, je m’abstiendrai de commentaires jusqu’au 1er juin, ou mieux jusqu’au 8 juillet. Mes convictions sont faites depuis longtemps, mes espoirs et mes craintes aussi, mon choix est fait, mais il s’agit d’une élection démocratique, républicaine, donc j’attends fébrilement de connaître le résultat final avant d’exprimer une opinion, soit un soulagement, soit une résignation, soit un dégoût profond, soit une colère énorme, je ne sais pas, on verra! L’élection de novembre outre-Atlantique m’interpelle tout autant. Nous vivons une époque non pas formidable mais diablement incertaine. Imaginez ce que Churchill, avec ce qu’on sait de lui, exprimerait aujourd’hui.