POINTS DE VUE (Extrait)

Point de vue n°3

Dès l’aurore, je me décidai à rejoindre mon troquet habituel, Le Week-End. Vous savez, le petit rade qu’est en haut de la rue Gay-Lussac ! Je m’étais à peine installé en terrasse que l’église d’à côté s’est mise à sonner le tocsin. Onze coups ! Y m’ont résonné directos dans le ciboulot. Y savent quand même bien que j’ai le réveil délicat, les curetons ! Je m’en vais lui causer du pays, moi, au sacristain. « Mais bon, que je me suis dit, calme-toi, Dico, — mes potes les affranchis m’appellent Dico parce que j’ai du vocabulaire — calme toi, il fait beau, il est que onze heures, t’es en avance sur ton planning et t’as tout le temps de prendre deux-trois ballons d’aligoté pour t’éclaircir les méninges avant d’aller rejoindre Le Doulos vers les trois plombes à Vincennes ». C’est qu’il vaut mieux avoir l’esprit bien dégagé sur les oreilles quand on va aux courtines. J’étais donc là tranquille, peinard, bien carré devant mon premier godet de la journée, à regarder passer les gisquettes qui ondulaient du valseur sur le trottoir d’en face pour descendre au turbin quand, tout à coup, un obstacle est venu s’interposer — s’interposer ! Je vous l’avais bien dit que j’avais du vocabulaire — est venu s’interposer entre mézigue et les jolies gambettes des frangines.

Je lève les yeux : c’est un horrible bahut qui vient livrer de la bière. D’abord, la bibine, c’est pas mon truc. Plutôt une boisson de gonzesse, vous trouvez pas ? Enfin, bon, c’est pas le sujet. (…)

Ces quelques lignes sont extraites de l’une des nouvelles qui composent mon dernier recueil publié depuis quelques jours chez Amazon.fr sous le titre « Les trois premières fois et autres nouvelles optimistes ». 

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