Mais où sont les neiges d’antan ?

Ce poème nostalgique a été publié pour la première fois le 16 février 2017. Quand parfois je réalise qu’avec l’âge et le réchauffement climatique, le ski pour moi, c’est bel et bien fini, voilà que le spleen me reprend. 

TIGNES LE LAC

À Jean-Louis
À Patrick
À François

Vous souvenez-vous, mes amis,
Aujourd’hui devenus bien vieux,
Quand nous allions faire du ski,
O combien c’était merveilleux.

Nous partions de très bon matin,
C’est à dire vers neuf heures et demi
Tandis que je rongeais mon frein
A attendre ce bon vieux Jean-Louis.

Je dressais le programme du jour.
Jean-Louis finissait son loto.
Patrick et François, pleins d’humour,
M’app’laient aussitôt Bénito.

C’était bien souvent vers la Daille

Que se dirigeaient nos spatules
Et très tôt nous faisions ripaille
Sans avoir peur du ridicule.

La Grande Motte, le Fornet, Tommeuses,
Nous voyaient toute la journée
Sans parler de toutes ces skieuses
Qui, muettes, nous admiraient.

 

Le soir, autour de la table,
Courbatus, fatigués, contents,
Nous jouions, c’était remarquable,
Au truc qui monte et qui descend.

Ne vous y trompez pas, infâmes!
Car ce jeu était innocent.
Il n’impliquait aucune femme,
Mais des cartes et très peu d’argent.

Ne regrettons rien, c’est fini,
Mais comprenez-vous à présent
Que nous vivions de notre vie
Parmi les meilleurs moments ?

 

12 réflexions sur « Mais où sont les neiges d’antan ? »

  1. Onze commentaires, bigre! on avait perdu l’habitude d’en voir autant. Du coup, j’apporte un indispensable toilettage au mien malpropre:
    Ô Lamartine! Ô jérémiades! Ô temps ingrat!
    Tu nous alpague les heures propices
    Dont le cours s’accélère vers un précipice
    En forme de chute embrumée du Niagara.

  2. Y a que le ski qu’est fini pour toi ? Veinard !

  3. Le truc qui monte et qui descend, c’est quoi ?

  4. La vieillesse, c’est quand ta lassitude du monde rejoint celle de ton corps. Ou l’inverse.

  5. Oh rage oh désespoir oh vieillesse ennemie. le ski c’est bien fini
    Conficius un

  6. Ouais, j’suis bien d’accord avec Rodrigo. Le temps vole notre capital de jours à vivre et le cours en bourse de nos heures propices ne fait qu’augmenter. Le temps nous ruine et se gave des bons crus millésimés que nous sommes. Ô Lamartine, comme je partage tes jérémiades méditatives.

  7. Oh rage oh désespoir oh vieillesse ennemie le ski c est fini
    Confucius

  8. Ouais ! Ben, y serait temps qu’il commence à suspendre une peu son vol, le temps !

  9. « Ô temps, suspends ton vol! et vous, heures propices,
    Suspendez votre cours:
    Laissez-nous savourer les rapides délices
    Des plus beaux de nos jours!  »
    Lamartine (ses méditations poétiques).

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