Dans le monde de l’édition (8)

temps de lecture : 5 minutes papillon

Pour ceux à qui le dernier commentaire de René-Jean aurait échappé, le voici reproduit in extenso :

« En tant que lecteur et commentateur du journal de ta famille je me sens interpellé!
Or, j’ai déjà donné… guère apprécié sinon engueulé pour perception différente de l’œuvre de l’auteur! Et surtout pas le moindre renvoi d’ascenseur par une simple lecture pour retour de commentaire perso entre 2 amis (je me fous des flagorneries publiques)!
Les lecteurs et surtout commentateurs ne sont jamais AUX ORDRES de l’Auteur!
Un lecteur n’est ni un employé répondant à son BOSS ni un trouffion répondant à son adjudant CHEF!
Si l’écriture est ta seconde branche, tu te dois de respecter la liberté absolue d’éventuels lecteurs!
Let it be! Qué séra séra! qui chantaient! Toute œuvre littéraire est une bouteille à la mer! »

Eh bien !  Quelle leçon de savoir vivre ! Et en lettres majuscules, s’il vous plait ! Et quelles sentences péremptoires et définitives « Toute oeuvre littéraire est … » « les lecteurs ne sont jamais … » ! Et quelle engueulade ! Et publique en plus ! J’en suis encore tout énervé.

Ainsi donc, après un retour tout en douceur dans le JdC, il n’aura pas fallu longtemps,en fait moins de deux mois, à René-Jean pour revenir dans ses commentaires à ses habitudes anciennes dont l’agressivité verbale est l’une des composantes historiques. C’était inéluctable, je l’avais prévu, j’en avais même parlé à quelques amis, sans savoir bien sûr quel en serait ni la date ni l’occasion.

Disciple, prosélyte et pratiquant de la théorie selon laquelle c’est le lecteur et non l’auteur qui donne son sens au message — « Tout lecteur crée le sens du texte en fonction de ce qu’il est et de ce que ses préjugés le poussent à croire» — RJR a été sans doute poussé à prendre ma récente injonction au premier degré, c’est à dire personnellement et de travers. J’aurais dû m’en douter.

Qu’il réponde au premier degré également est donc logique et ne devrait pas me surprendre plus que ça. Mais quand même ! On aurait pu souhaiter qu’une telle violence lyrique reste cantonnée aux échanges privés et que l’indispensable commentaire public qu’appelait sa révolte soit rempli d’humour ou, en l’occurrence, bien plus probablement d’ironie. Mais non… une leçon de vie est toujours bonne à donner, pas vrai ?  « Tu te dois de respecter la liberté absolue…» (C’est noté, RJR, c’est noté.)

Que le petit texte que j’ai publié récemment ait pu en agacer certains, je m’en doutais un peu. J’ai hésité un instant au moment de le publier, mais je me suis dit que je m’adressais à des gens qui lisent le JdC depuis des années et que ceux-là, sauf un peut-être, comprendraient le sens du message qui leur était adressé, d’autant plus que son but leur avait été expliqué dans plusieurs articles précédents. Habitués de longue date au ton que j’utilise dans la plupart de mes histoires et de mes commentaires,  je savais que les mêmes, leur agacement passé, prendraient l’injonction qui leur était faite non pas comme une quelconque et imbécile sollicitation  de louanges, mais comme une pressante et amicale demande de participation à l’amorçage de la pompe Amazon au moyen d’indispensables avis positifs, qu’ils soient sincères ou de complaisance. 

Je profite, puisque je le peux, de ma position d’éditeur du JdC pour répondre à RJR non par le biais d’un commentaire comme le voudrait l’usage, mais par celui d’un article de l’après-midi. C’est peut-être inique, mais je préfère encore cela à utiliser des lettres capitales, ce qui, selon les usages des nouveaux moyens de communication, revient à crier ce que l’on écrit.

Je ne compte pas m’expliquer en public sur les raisons qui m’ont amené à ne pas commenter la thèse de PH.D. en Mass Communications de RJR  («SOME POSSIBLE ECONOMIC DYSFUNCTIONS OF THE ANGLO-AMERICAN PRACTICE OF INTERNATIONAL COMMUNICATIONS, A THEORITICAL APPROACH » – The University of Iowa – 1980 – 547 pages) contribuant ainsi à l’alimentation de sa rancoeur. Mes raisons, il les connait, je les lui ai exposées clairement et en détail dans un message privé, dix jours  avant qu’il ne reprenne vie dans les commentaires du JdC.
Je ne compte pas engager à nouveau avec lui un interminable dialogue de sourds par voie de commentaires sur le JdC à propos de qui a dit quoi et pourquoi et comment.  Je l’ai fait pendant quelques années, les lecteurs anciens en ont été témoins, c’est épuisant et ça va comme ça.
Je ne compte pas non plus donner de leçon de vie à qui que ce soit et  surtout pas à RJR, mon presque jumeau en âge. Nos vies sont faites et il est bien trop tard pour que nous changions nos façons respectives de voir les choses.  

Sous les réserves habituelles de décence, je publierai bien sûr ses futures réactions éventuelles comme celles de qui que ce soit d’autre à cet article, mais en ce qui me concerne, et sauf cas de force majeure, je ferme le ban. 

Pour passer maintenant aux choses sérieuses, je profiterai encore une fois de ma position de Rédacteur en chef pour vous annoncer la très prochaine parution sur Amazon d’un recueil de nouvelles, LA MITRO, qui sera mis à la vente à un prix certes supérieur (env.5€) à celui de Blind dinner mais cependant modique. Sans vergogne, et je dirai même de façon éhontée, je vous engage très vivement à l’acheter et à le commenter  sur Amazon.fr et, sur mon élan, j’ajoute pour finir : « Honni soit qui mal y pense ou qui n’y comprend rien ! » 

 

20 réflexions sur « Dans le monde de l’édition (8) »

  1. @Lorenzo. « L’œuvre est belle parce qu’elle a été bien construite » . Si, j’ai donné un exemple hier: Salieri qui explique dans Amadeus la construction instrumentale du requiem de Mozart pour comprendre son génie et la magnificence de son requiem. En résumé, moi je vois une corrélation à établir, chacun pour soi, entre aimer et comprendre (et non l’inverse bien sûr, comprendre pour aimer). J’arrête là, j’ai tout dit.

  2. @Lorenzo. Je n’ai pas 500 CDs, je ne connais rien au solfège, je ne sais pas jouer Au Clair de la Lune au piano, mais je sais que j’aime tout Bach, cantates, oratorios, concertos, variations, etc, interprétées par Glenn Gould, Jacques Lousier ou Olivier Latry à l’orgue de Nore-Dame (c’était avant l’incendie), et je sais pourquoi. Je ne réduis pas la musique à une mélodie ou à une berceuse, je connais toutes les sonates de Schubert ou celles pour piano de Beethoven, j’apprécie le jazz, la musique classique, l’opéra, la chanson, « you name it » comme disent les ricains, mais je sais distinguer celle que j’aime de celle que je n’aime pas et pourquoi. Si j’aime écouter parfois le dimanche matin Christian Merlin c’est parce qu’il m’aide à comprendre les mystères de la composition, telle ou telle harmonie créée par telle combinaison d’instruments, interprétée par tel ou tel orchestre avec tel ou tel chef. Non! je ne me laisse pas guider par tel ou tel directeur de conscience pour apprécier telle ou telle peinture (celle rupestre d’il y a 5000 ans ou celle d’aujourd’hui), sculpture, littérature ou musique, j’obéis à mes sens et à mes émotions, mais je me demande ensuite pourquoi, sans analyse psychanalytique. Je ne chanterai pas comme Jean Ferrat (grand interprète des poèmes d’Aragon) « aimer à en perdre la raison, aimer à n’en savoir qu’en dire », j’aime raison garder, savoir dire pourquoi j’aime ou j’aime pas.

  3. « Ce n’est pas la compréhension de la « construction » d’une œuvre d’art qui la rend belle… »

    Bien sûr que non !
    Je préfère dire que je me suis mal exprimé que dire que tu ne m’as pas lu avec assez d’attention.

    Une oeuvre est belle parce qu’elle est perçue comme telle par celui qui la contemple. À sa vue (son audition, sa lecture, etc…), qu’il soit badaud ou éclairé, l’amateur ressent du plaisir.
    Pour le badaud, le plaisir s’arrête là.
    Pour l’éclairé, la compréhension de la construction (la personnalité de l’artiste, sa condition physique, sa culture, son passé, son humeur, son rapport aux autres, ses oeuvres antérieures, etc…) lui apporte quelque chose d’autre, un plaisir supplémentaire et d’une autre nature.

    Ce plaisir supplémentaire, moi badaud musical, je ne le ressens pas mais, quand j’entends sur France Culture (ou France Musique, je ne sais pas) cette émission dont je ne connais pas le titre au cours de laquelle quelques critiques écoutent et commentent l’interprétation du même morceau par une demi douzaine de chef d’orchestres ou de solistes différents, il m’arrive de percevoir quelque chose qui me donnerait presque envie de pouvoir en faire autant.
    Dans le même ordre d’idée mais dans un autre domaine artistique, l’émission de télévision « D’Art d’Art » de Frédéric Taddei, qui en quelques minutes analysait et expliquait un tableau, à moi presque Béotien, m’a souvent apporté quelques instants d’intelligence avec l’artiste. Un peu de compréhension en plus, ça ne refuse pas.

  4. Ce main, le coq est de mauvais poil … Je suis assez d’accord avec René-Jean sur le point suivant : la beauté de l’œuvre naît de la culture de celui qui la regarde ou l’écoute. Il est des œuvres musicales que j’aime et dont je possède plus d’une vingtaine d’interprétations différentes. Je me suis aperçu qu’en fonction de mon humeur ce n’était pas forcément toujours la même que je préférais.
    Le coq badaud et de l’aile.

  5. Ce n’est pas la compréhension de la « construction » d’une œuvre d’art qui la rend belle, c’est même à mon avis l’inverse : l’œuvre est belle parce qu’elle a été bien construite.
    Dommage qu’on ne puisse pas donner des exemples …

    signé : l’amateur badaud (soit, mais c’est rude, mais soit).

  6. @Jim. Tu dis : Pour ma part, j’aime comprendre …. Et moi je ne comprends pas ce que cela signifie à propos de l’art parce que justement je crois que l’art exprime l’inexprimable. Il y a des différences entre les compositions très complexes de Poussin et celles d’Yves Klein ou de Soulages. Je ne suis pas certain que les explications de ces derniers t’aideront, non pas à comprendre l’œuvre et ce qu’ils ont voulu faire, ce qui me semble une évidence, mais à la trouver belle. Les artistes contemporains que je connais ne disent pas pourquoi ils ont fait ainsi leur peinture. L’art non figuratif en est d’ailleurs la meilleure preuve puisque que c’est toi qui va y voir ce que tu as envie de voir et, en général, cela ne correspond pas du tout avec ce que le peintre voit dans sa peinture. En art, il me semble que comprendre et aimer ne sont pas corrélés. On peut comprendre et apprécier Guernica sans avoir envie de la mettre dans son (très grand) salon.

  7. @Tous et Lorenzo en particulier. Je n’ai aucune intention d’entrer dans un combat de coqs à propos d’art et d’art musical en particulier. Non! mais la lecture de certaines phrases à l’emporte pièce me laissent souvent perplexe du type « l’art n’est pas une chasse gardée réservée aux intellectuels », « j’ai pleuré donc c’est beau », « comprendre une composition musicale ne permet en aucun cas de mieux apprécier une mélodie ». Si je comprends bien il suffit d’aimer sans se poser de question. Est-ce pour l’art seulement que s’applique cette certitude ou bien pour toute réaction de ses sens en toutes circonstances? Pour ma part, j’aime comprendre car pour moi comprendre est le propre de l’homme, comprendre ses sentiments, ses émotions, comprendre aussi ce que pensent les autres. Et pourtant je ne suis pas un intellectuel. Je préfère le mot « pourquoi » à « j’m’en fous », aussi bien si j’aime que si je n’aime pas. C’est tout!

  8. En voilà une discussion qui, si elle n’est pas nouvelle, peut être interessante. Largement entamée par le biais de quelques commentaires précédents, à peine caricaturées et beaucoup résumées, les positions des coqs en présence sont les suivantes :
    1- En art, les analyses ne servent à rien, c’est le ressenti qui importe.
    2- En art, le ressenti compte mais aussi la connaissance des éléments qui composent l’œuvre.
    Ceux qui ont lu les commentaires précédents savent où chacun se situe.

    Pour me faire une idée sur un sujet ou pour l’approfondir, j’aime bien poser les idées les unes après les autres, sans y avoir vraiment réfléchi auparavant. Par cette méthode, souvent, les idées se clarifient et les positions se consolident en se précisant.
    Mais avant de commencer, je crois nécessaire de dire qu’expliquer une position contraire à la sienne propre par le snobisme est faire preuve d’imprudence, d’intolérance et même de manque de tact, qui est, comme le dit Charles Dantzig, l’imagination de la sensibilité des autres. Sur ce sujet, Proust, encore lui, renchérit dans les Jeunes filles en disant : « La plus grande des sottises, c’est de trouver ridicules ou blâmables les sentiments qu’on n’éprouve pas. »

    Ceci étant dit, passons aux choses plus sérieuses :
    Il y a, ou plutôt, je vois, moi, trois façons d’aborder l’Art :

    – La première, celle du Béotien comme disent les Grecs, c’est l’indifférence, l’incompréhension, la moquerie ou le mépris selon le degré de rusticité de l’individu.
    – La deuxième, celle de l’amateur badaud, c’est la sensibilité, la perception et la conscience du ressenti devant l’œuvre d’art.
    – La troisième, celle de l’amateur d’Art (j’ai évité le mot esthète par crainte de quelque calembour indigne de cette discussion), ou mieux : amateur éclairé, c’est la recherche d’un plaisir supplémentaire par la recherche et l’analyse des éléments constitutifs de l’œuvre.

    Le cursus le plus courant chez le pékin civilisé, c’est de passer de l’état d’ »amateur badaud » à celui d’ »amateur éclairé ». On peut avoir aussi, mais c’est plus rare, le cas du Béotien gravissant un ou deux des échelons qui le mèneront au sommet.

    Bien sûr, le pékin moyen, que nous appellerons Jean-Pierre, qu’il soit badaud ou éclairé, ne l’est généralement pas dans plusieurs arts. Il se peut même qu’il soit éclairé dans un art et Béotien dans les autres. Tous les cas sont possibles.

    Le pékin moyen que je suis se considère comme béotien non-comprenant en pas mal de matières que je ne citerai pas pour ne vexer aucune Muse, comme amateur badaud en musique, peinture, sculpture, et comme amateur faiblement ou moyennement éclairé en théâtre, littérature et cinéma. Je suis content d’être un peu plus éclairé dans les arts que je viens de citer et j’aurais aimé l’être davantage (mais j’étais occupé ailleurs et il se fait tard). Par contre, quand il m’arrive de percevoir le plaisir sincère d’amateurs éclairés quand ils discutent d’une œuvre d’art, je regrette de ne pas m’y être intéressé davantage.

    Pour l’être, un mélomane éclairé ne doit pas nécessairement connaître les notes de musique, mais quand on possède (et qu’on écoute et réécoute 500 CD) il m’est difficile de concevoir qu’on ne compare jamais une œuvre à une autre, une interprétation à une autre , et qu’on ne trouve pas, même sans les chercher, les références d’une oeuvre à une autre.
    Oserais-je appeler ça la culture ? Comme ça me parait là, tout de suite, un peu pompeux, je dirais plus simplement que c’est l’accumulation de souvenirs d’autres œuvres et l’analyse de leurs différences et de leurs point communs qui procure le plaisir supplémentaire que cherche l’amateur éclairé en plus de celui qu’il ressent lui aussi comme n’importe quel badaud.
    L’émotion ressentie devant un paysage charmant ou grandiose ressemble à celle de l’amateur badaud devant un tableau de Monet ou de Rothko. Il n’y a rien à expliquer dans un coucher de soleil sur l’océan : ça se regarde, c’est tout. Mais au contraire de l’océan, l’Art est fabriqué. Il a été pensé et construit et de ce fait, il est analysable.
    L’émotion ressentie par l’amateur éclairé devant une œuvre d’art est doublée de ce plaisir supplémentaire donné par, allez, disons le mot, la culture.En peinture, en musique, je n’en sais rien, mais en littérature et en cinéma, j’en suis sûr. Point barre !

  9. @ Jim. Je ne suis absolument pas d’accord avec toi. Comprendre la composition musicale ne permet en aucun cas de mieux apprécier une mélodie : elle est belle pour toi ou elle ne l’est pas, point barre. C’est une question de perception comme apprécier une photo. Je ne vois pas pourquoi tu l’apprécierais plus si je t’expliquais pourquoi je l’ai faite ainsi, en mettant un personnage à droite plutôt qu’à gauche, en coupant les jambes, en agrandissant les visages, etc … Cela n’a aucun intérêt et surtout aucun sens. Ce qui compte est simple : elle te plait ou elle ne te plait pas. Moi, je ne connais pas les notes de musique ce qui ne m’empêche pas d’être un mélomane passionné et passif avec une discothèque de plus de 500 CD. M’expliquer le pourquoi du comment du bidule ne change rien à ce que j’ai ressenti en écoutant la dernière sonate de Schubert. J’ai pleuré, donc c’est beau. La musique te touche ou elle ne te touche pas. Le reste est pur snobisme, à mon avis, surtout quand on ne connait même pas les notes. Explique-moi sérieusement ce que cela peut bien t’apporter de savoir que Philippe a écrit Blind Diner parce que je lui avais raconté un dîner auquel j’avais participé avec une écrivaine connue et récompensée ? Cela n’a absolument aucun intérêt. Ce qui compte, c’est ce qu’a réussi à en faire Philippe : cela te plait ou ne te plait pas. L’art n’est pas une chasse gardée réservée aux intellectuels, pour rester dans l’ambiance actuelle ! Non, mais !

  10. @Lorenzo. N’étant plus considéré depuis ce matin comme persona non grata par le cerbère Captcha, je peux enfin expédier le commentaire – trois fois refusé- que je souhaitais émettre concernant le RV à L’Auberge Espagnole du 9/4/23 et les commentaires qui s’en ont suivis dont le tien: « Va pour la peinture, à la rigueur, pour la musique je ne vois pas quelle analyse des composantes de l’œuvre pourrait nous aider à comprendre et apprécier le chef d’œuvre ». Eh bien je ne suis pas d’accord avec ça car la musique, surtout la musique orchestrale et l’opéra, est justement faite de nombreuses composantes à connaître et à comprendre pour estimer la magnificence d’une symphonie par exemple de Beethoven ou de Brahms. Les composantes sont de deux ordres indissociables: la composition de l’œuvre d’abord, celle de son interprétation ensuite. Quand dans le très beau film Amadeus, l’ineffable Salieri, le rival jaloux de Mozart, analyse l’introduction des instruments un par un en ouverture du fameux Requiem, il nous explique en fait le génie de Mozart à user de tous les artifices musicaux (le rôle attribué à chaque instrument) pour créer cette harmonie merveilleuse créatrice à son tour des émotions ressenties à l’écoute de ce chef d’œuvre. C’est, à la rigueur, comme pour analyser une peinture et la palette des couleurs utilisée par le peintre à l’origine du chef d’œuvre. Mais la composition musicale matérialisée dès son origine sur la partition ne s’arrête pas là, elle doit pouvoir être reproduite pour toujours et c’est alors qu’intervient encore l’analyse. La même symphonie géniale de Beethoven, avec la même partition d’origine, ne sera pas interprétée pareillement par le très germanique Furtwängler, ou par son élève von Karajan, ou par le new-yorkais Léonard Bernstein, ou par n’importe quel grand chef de par le monde qui apporte sa compréhension de l’œuvre et son style dans l’interprétation. Il en est de même pour tous les grands orchestres, chacun a une personnalité et un style qui lui sont propres et dont fera usage le chef de passage à sa tête. Il y a tous les dimanche matin sur France Musique une émission de Christian Merlin, « Au cœur de l’orchestre », qui explique brillamment toutes les complexités de la musique, ce qui relève du compositeur et ce qui relève de l’interprétation. Je ne me suis jamais ennuyé à l’écouter. Le sujet est inépuisable.

  11. Si l’image du conflit de canards ne vaut que par le calembour qui l’amène, par contre, celle des combats de coqs est, sinon valorisante, du moins parfaitement adaptée.
    On imagine en effet très bien ces deux animaux stupides et agressifs, dressés sur leurs ergots et leur vanité.

  12. Moi, je suis allergique aux conflits de canards et aussi aux combats de coqs …

  13. L’image de la bouteille à la mer implique l’idée de message.
    Paul Morand disait : « Mes romans ne comportent pas de message. Il y a des télégraphistes pour ça !».
    Mais les temps ont changé depuis Morand : il n’y a plus de télégraphistes.

  14. Le captcha c’est comme le Covid. La malédiction vous tombe dessus un beau matin, puis elle fiche le camp comme une voleuse et c’est tant mieux.

  15. Mon honnêteté intellectuelle m’oblige à reconnaître que la dernière phrase de l’harangue de R-J (cette dernière phrase seulement) est digne de considération: « Toute œuvre littéraire est une bouteille à la mer ». Mais est-elle bien de R-J ou est-ce une citation? En tout cas, l’idée d’une bouteille à la mer avec son message, petit ou grand, expédie par un naufragé sur une île déserte, ou depuis un bateau en perdition, ou simplement par un enfant en quête d’une aventure romantique (j’avoue en avoir lancé une quand j’étais gamin, restée sans réponse… snif!), est une idée – disons une méthaphore- qui fait rêver à une suite heureuse. C’est la seule que je souhaite à l’œuvre de PhC.

  16. C’est chouette la note « temps de lecture : 5 minutes papillon ».

  17. Les grands esprit se rencontrent, en effet il vaut mieux créé que crier et faire des éclats qui s’envolent. J’ai déjà écrit dans un commentaire du JDC, que sensibiliser, observer et créé était le préalable à la connaissance. On voit les manèges amenant une réthorique absolue parfaite intouchable qu’on ne peut relier à rien d’autre, uniquement par des atribues qui nous sont propres et dû à de l’ignorance. L’ignorance n’est cependant pas un défaut, elle est même un moteur de la curiosité, elle le devient cependant lorsqu’elle flagelle ses soit disant ayant droit que ce soit par intermédiaire ou directement pour faire valoir. Je parlais de témérté en ce sens mais pas en tant que censeur dans mon commentaire du 4 avril dans « justice est faite » he bien c’est fait.

  18. Le ban est fermé! Soit! Restes à jamais dans les représentations valorisantes (là c’est bien de l’ironie) que tu t’es construites de moi avec l’aide des personnes qui nous entouraient (de la beauté des camaraderies d’enfance!) et je te remercie d’avoir ensuite tout fait pour voir en quoi il était possible qu’il y ait peut être une lueur au fond du tunnel! (en lisant ma thèse comme je lis ce que tu ponds même si ce n’est pas non plus tout à fait ma tasse de thé!). Retrouves ton calme… il y a là matière à Roman!

    Un Insignifiant très lointain dans le temps comme dans l’espace!

  19. Merci camarade. La Mitro, qui est un recueil de nouvelles, c’est pour dans quelques jours, probablement la semaine prochaine. Le roman, ce sera pour un. peu plus tard, un mois peut-être.

  20. En réponse aux invectives de René Jean, que je ne connais pas, je dirais que tout ce qui est excessif est insignifiant, voire, en l’occurrence, parfaitement ridicule.
    A quand la publication de ton prochain roman?
    Amitiés,
    Raymond

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