Beaucoup de gens me disent « Tiens ! Toi qui écris, tu devrais lire ceci, ou cela, cet inédit de Virginie, ces brouillons de Louis Ferdinand, ce témoignage de François, le dernier testament de Michel… » Parmi ces « beaucoup de gens », quelques-uns ne se contentent pas de recommander, ils offrent : « Tiens ! Je t’ai apporté le dernier Machin. Toi qui aimes Truque, tu aimeras sûrement… »
Et moi, je leur dis « Je ne lis pas, je ne lis plus ou presque pas. Je n’ai pas le temps, voyez-vous : j’écris… » A la plupart, cette excuse suffit : « Ah, oui ! disent-ils. Je comprends, vous écrivez… C’est très prenant, bien sûr. »
Mais c’est faux. Enfin, je veux dire que c’est vrai que je ne lis pas, mais que c’est faux que c’est parce que j’écris. Vous suivez ? En réalité, si je n’écris pas, c’est parce que je regarde des Séries TV. Vous n’avez pas remarqué, ces derniers temps, mes critiques ? The Great, Une autre version de moi-même, Working Girls, Happy Valley, The English, Django… Et je ne vous parle pas de celles que j’ai vues mais pas critiquées : Breaking bad, Better call Saul, This is going to hurt, Hippocrate… ni de celles que j’ai revues intégralement : The Big bang theory, Friends…
Et vous allez voir celles qui viennent dans la rubrique « En un mot comme en cent » : Castings, The head, OVNIs. Tiens justement : Castings…
CASTING(S)
Série de Pierre Niney – 3 saisons de 15 épisodes – MyCanal
Le thème, c’est un directeur de casting qui reçoit dans son bureau des comédiens qui tentent de décrocher le rôle proposé. Chaque épisode dure environ 3 minutes. Bien que la série ait été tournée il y a une dizaine d’années, on y voit très régulièrement des comédiens devenus célèbres depuis, dont Pierre Niney et François Civil, mais on peut y reconnaitre au passage quelques comédiens invités, connus déjà à cette époque comme Gérard Darmon, Marion Cotillard, Denis Podalydes, Laurent Lafitte, Jean-Paul Rouve…
Le traitement est rapide; forcément quand on a que 3 minutes, il ne faut pas trainer, souvent loufoque et presque toujours drôle.
En un mot (ou presque) comme en cent : j’ai marché
Et oui on s’en aperçoit que tu regardes beaucoup de séries… que tu ne lises plus ou moins, ça on peut comprendre : difficile d’éviter de relire les classiques: polars, romans , essais, rien de bien marquant par les temps qui courent….
Mais elle est là l’aporie: quand tout pousse à l’addiction sérielle, dont même notre génération est affligée, ( moi je suis protégée par une vieille antenne râteau), comment peux tu espérer accrocher un nouveau lectorat dans l’immensité AMAZONIENNE ?
Ceci étant tant BLIND Diner que la Mitro, sont écrits comme des séries , nerveuses et addictives…
C’est ce que je vais expliquer au grand Moloch américain…