Aventure en Afrique (32)

temps de lecture : 1 minute trente 

Eclipse de soleil

Au matin du 30 juin 1973, tout le pays était en attente d’un phénomène exceptionnel : l’éclipse totale du soleil.

Elle a été la plus longue du XXe siècle avec ses sept minutes. La prochaine, aussi longue, ne sera qu’au XXIIe siècle.

Ce jour-là je me trouvais dans la cour des Célibatoriums avec des plaques de verre fumés, en attente. Pendant ce temps-là Chantal était à la pharmacie. Peu à peu ciel s’est assombri. Une jeune fille touarègue passa ; je lui fis voir le début de l’éclipse : la lune qui mange le soleil. Puis une élégante jeune femme Djerma, heureuse d’avoir vu disparaître le soleil.

J’avais apporté une lentille particulière, qui  nous servait en  géodésie à faire des soleils, pour s’orienter, définir sa position (le GPS n’existait pas encore) et qui multiplie les images par quatre. Arrivait peu à peu la nuit noire, les chiens hurlent à la mort.  Atmosphère très curieuse, tout s’est arrêté, aucun bruit, personne n’osait bouger pour ne pas troubler le silence.

Tout le monde a probablement eu la même pensée : et s’il ne revenait pas ! Cela dura 7 longues minutes. Peu à peu le soleil est réapparu lentement. Les coqs se sont mis à chanter ! Il devait être environ 11 heures du matin.

Cette éclipse est restée célèbre comme étant “l’éclipse du Concorde“. Le prototype 001 avait été spécialement modifié, par la construction de quatre hublots  supplémentaires dans le trois de l’appareil. Il suivit l’éclipse au-dessus  du Sahara pendant 74 minutes à la vitesse de Mach 2,06, à 16 000 m d’altitude. Aux commandes le célèbre pilote d’essai André Turcat. Abord de l’avion huit astrophysiciens de nationalités différentes et leur matériel.

Le  campement d’Iferouāne dans l’Air avait  également hébergé des scientifiques et spectateurs privilégiés.

La poste du Niger a émis un timbre spécial pour rappeler ce phénomène exceptionnel.

A SUIVRE 

Une réflexion sur « Aventure en Afrique (32) »

  1. Quand on écrit, c’est pour être lu. Et, pour être bref, tant qu’on n’a pas écrit, on n’imagine pas quel plaisir on ressent à constater par quelque commentaire, qu’il soit approbateur, contestataire ou hors sujet, que quelqu’un quelque part a prêté quelques minutes d’attention à ce que vous avez écrit du mieux que vous avez pu, avec l’espoir que ce quelqu’un, un jour, s’en souvienne. On n’imagine pas non plus, tant qu’on a pas écrit soi même, quelle déception génère l’apathie ou l’indifférence des autres.
    Parce que l’écriture, et plus particulièrement le récit, c’est un signe du passé vers le futur. C’est l’un des rares moyens qui soit à notre disposition pour nous survivre, un tout petit morceau d’éternité païenne.

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