morceau choisi
L’éditeur de Simenon, après avoir lu les tapuscrits des premiers Maigret, lui avait écrit :
1° Vos romans policiers ne sont pas de vrais romans policiers. Ils ne sont pas scientifiques. Ils ne jouent pas la règle du jeu.
2° Il n’y a pas d’amour, tout au moins d’amour comme on le conçoit dans le roman policier.
3° Il n’y a pas de personnages franchement sympathiques ou de personnages franchement antipathiques. Vos romans ne finissent ni bien ni mal. C’est désastreux.
Ce ne sont pas des romans policiers. Ce n’est pas scientifique. Il n’y a pas de jeune premier ni d’héroïne. Pas de personnage sympathique et cela finit mal puisqu’on ne se marie jamais. Vous n’aurez pas mille lecteurs.

déclencher au moment le moins opportun. On peut craindre que le souvenir de ce grand homme d’état ne disparaisse définitivement avec la dernière vespasienne du Boulevard Arago.
La première chose à faire en janvier est de ne jamais employer le subjonctif à la suite de « après que ». La deuxième est de continuer. Il n’y a aucune raison sérieuse de retourner à une aberration.
A l’heure du dîner les restaurants étaient pleins ; et si, passant dans la rue, je voyais un pauvre permissionnaire, échappé pour six jours au risque permanent de la mort, et prêt à repartir pour les tranchées, arrêter un instant ses yeux devant les vitrines illuminées, je souffrais comme à l’hôtel de Balbec quand des pêcheurs nous regardaient dîner, mais je souffrais davantage parce que je savais que la misère du soldat est plus grande que celle du pauvre, les réunissant toutes, et plus touchante encore parce qu’elle est plus résignée, plus noble, et que c’est d’un hochement de tête philosophe, sans haine, que, prêt à repartir pour la guerre, il disait en voyant se bousculer les embusqués retenant leurs tables : « On ne dirait pas que c’est la guerre ici. »
Quand vous leur posez la question, comme pour la plupart des classiques, la plupart des gens ne lisent pas la Recherche, ils la relisent. Ne vous y trompez pas : c’est souvent un mensonge. Au mieux, c’est un projet, une vague