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Les photos, les motos, les autos et les vélos- Post it 22

Post it n°22

 Les photos, les motos, les autos et les vélos
Vous allez dire que j’écris toujours la même chose , mais… me voilà, une fois de plus, assis à la terrasse du Rostand. Elle n’est encore que peu occupée. Il est dix heures. L’air est encore frais de l’orage de cette nuit. Je m’assieds entre deux dames âgées mais pas autant que moi et un homme d’âge indéfinissable. Les deux dames caressent le chat de la maison en lui parlant doucement. L’homme indéfinissable doit être grec, car c’est avec cet accent qu’il me demande si la fumée de sa cigarette me dérange. Je lui dis que non, pas du tout. Mais il doit être vraiment grec, pour n’avoir pas compris ma réponse, ou vraiment perspicace, pour avoir compris qu’elle n’était pas sincère : il s’éloigne de deux tables.  Donc, comme souvent dans ces circonstances — beau matin frais, calme terrasse parisienne, café-tartine comme il faut — tout va bien.

Alors, pour que ça continue, j’essaie de ne pas voir les photos qui me font face, désespérément accrochées aux grilles du Luxembourg. J’essaie, parce que chaque photo est une insulte à mes yeux : dégoulinante de couleurs, contrastée à l’excès, spectaculaire en diable.  Si l’une d’entre elles Continuer la lecture de Les photos, les motos, les autos et les vélos- Post it 22

Ah ! Les belles boutiques – 28

Pavillon de la Fontaine
Jardin du Luxembourg

Un très joli petit pavillon, restauré il y a quelques années et photographié ici à la tombée d’un jour de janvier.
Je n’ai jamais essayé d’y déjeuner mais, par beau temps, pour y prendre un verre sous les marronniers, c’est unique.

La série « Ah ! les belles boutiques »
L’objectif : rendre hommage aux commerçants qui réussissent à conserver l’aspect traditionnel de leur façade de magasin, et les encourager à persévérer.
Le contenu : une photo de la devanture d’un magasin, avec si possible l’adresse et, très éventuellement, un commentaire sur la boutique, ou son histoire, ou son contenu, ou sur l’idée que s’en fait le JdC.

ET DEMAIN, TOUT A UNE FIN, MÊME UNE INTERMINABLE HISTOIRE.  

Ah ! Les belles boutiques – 27


Les boutiques du Jardin du Luxembourg

Les kiosques n’ont pas changé depuis Napoléon III, ou tout au moins depuis René Coty.
On y vendait autrefois des cerceaux, des moulins à vent, des ballons, du sirop de coco, des avions en balsa, des épées de bois, des batons de réglisse…
On y trouve maintenant des hula-hoops, des moulins à vent, des ballons, du Fanta, des avions en plastique, des épées lumineuses, des bonbons pétillants…
Si la matière a changé, l’esprit est toujours là.
Merci, le Sénat…

Post scriptum
Bonne nouvelle : le Sénat donne à exploiter deux kiosques de vente. Voir ci-dessous les conditions de candidature :

La série « Ah ! les belles boutiques »
L’objectif : rendre hommage aux commerçants qui réussissent à conserver l’aspect traditionnel de leur façade de magasin, et les encourager à persévérer.
Le contenu : une photo de la devanture d’un magasin, avec si possible l’adresse et, très éventuellement, un commentaire sur la boutique, ou son histoire, ou son contenu, ou sur l’idée que s’en fait le JdC.

 

La campagne – Post it n°20

Aujourd’hui, quelques jours après la Toussaint, le Jardin du Luxembourg est à son meilleur. Le soleil est radieux, l’air est purifié par un petit vent irrégulier et les nuages laissent une large place au ciel bleu. Il y a une dizaine de minutes, je me suis assis face au Sud. Les pieds bien posés sur la petite rampe métallique qui court au ras du sol le long de la pelouse en demi-lune, à peine renversé dans mon fauteuil de métal, les avant-bras appuyés sur les accoudoirs, j’ai ouvert le livre que l’on vient de m’offrir : « Les leçons du Vertige ». De temps en temps, je lève les yeux du bouquin et je vois le parterre de fleurs, l’herbe tondue, et plus loin les arbres et, au-dessus de leurs cimes vertes et jaunes, les nuages qui passent sans se presser du haut de la tour Montparnasse au dôme de l’Observatoire. Pas d’autre bruit que celui des conversations tranquilles des promeneurs qui passent derrière moi, des pieds des enfants qui raclent le sol et des ailes des pigeons qui m’effleurent. Le soleil me chauffe amicalement le visage.

Un couple s’est approché. Il s’est dirigé vers les deux fauteuils qui sont demeurés libres à ma droite. L’homme a la cinquantaine. Il est habillé d’un pantalon de flanelle grise, d’une veste de velours noir et d’un large Borsalino marron. Une longue écharpe rouge entoure son cou une fois et pend jusqu’à ses genoux. La femme qui l’accompagne est jeune, vingt ans peut-être, tout habillée de noir. L’homme au chapeau a choisi le fauteuil le plus proche, l’a déplacé un peu, puis s’est assis.

En quelques ondulations du corps, il s’est installé confortablement. Il a croisé une jambe sur l’autre et il a regardé autour de lui. Il a vu les fleurs, l’herbe, la cime des arbres, les nuages qui couraient entre la tour Montparnasse et l’Observatoire. Il a fermé les yeux, il a respiré profondément et il a dit:

—Ah ! Ce que j’aime la campagne…

Post it n°18 – Marée montante

Une ligne parfaitement droite sépare la grande pelouse rectangulaire en deux parties, à cette heure parfaitement égales : à l’ouest, l’ombre fraiche des grands marronniers, à l’est, la chaleur du soleil d’un printemps qui tourne à l’été. Sur l’herbe dense, les jeunes gens, étudiants ou lycéens, se sont répartis également entre l’ombre et la lumière, par couples ou par groupes. Ils sont allongés, sur le dos, sur le ventre, sur le côté, ou bien assis, lisant, parlant, s’embrassant ou bien dormant. Tout est calme, tout est tranquille. On se croirait sur une plage d’où les adultes auraient été chassés. Soudain, deux gardiens sont entrés sur la pelouse par le nord. Ils viennent de retourner la pancarte qui l’autorisait. Les deux hommes remontent lentement vers le sud, les bras légèrement écartés, débonnaires. Tout en marchant, ils psalmodient doucement : « s’il vous plait, veuillez passer sur l’autre pelouse, celle-ci est fermée ». Lentement, paresseusement, mais sans protester, les jeunes gens se lèvent, ramassent leurs affaires, puis remontent la pelouse devant les gardiens, comme feraient des estivants chassés vers le haut de la plage par la marée montante.

 

… ET DEMAIN, UNE PHOTO DE L’ÉTÉ

Post it n°6 -Au jardin du Luxembourg

temps de lecture : 1 minute

Au Jardin du Luxembourg

Il est dix heures trente. La voiture à bras couverte de petits voiliers multicolores arrive au bord du bassin. L’homme aux brancards installe les cales de la charrette près de la guitoune du gardien, exactement là où il les installe depuis 18 ans et où son père les a installées avant lui pendant 34 ans.Bateaux Luxembourg Les enfants qui attendaient cette arrivée depuis longtemps approchent en jouant des coudes. Contre quelques francs et en le pinçant par le haut du mat, l’homme au tablier leur remet un lourd bateau de bois qu’ils reçoivent dans le berceau de leurs bras. Le bassin se peuple de voiles numérotées qui filent vers le jet d’eau central en dérangeant les canards.
Les mères croyaient être tranquilles pour une heure.
Elles ont seulement changé d’inquiétude:
Pourvu que Paul ne tombe pas dans le bassin !