» (…) Une fois que tout est prêt, généralement sous forme de cases dans un tableur Excel, je n’ai plus qu’à laisser tourner la mécanique de l’habitude pour que l’action avance. »
Personnellement, je considère Simenon comme un excellent, sinon un grand écrivain et je ne voudrais pas que vous preniez cet exemple, qui d’ailleurs ne prend pour cible que ses romans policiers, pour un dénigrement de toute son œuvre, car chez lui, ce n’est pas vraiment l’intrigue qui compte, mais l’ambiance et le style, tout le reste n’étant que prétexte.
À la même question, Raymond Chandler, le plus grand, le plus élégant, le plus nonchalant des auteurs de série noire, aurait répondu : « Prenez le quartier de Westwood à L.A., plantez-y un détective privé un peu alcoolique, un peu fauché, souvent à la limite de la légalité mais intransigeant sur ses règles de morale personnelles, fidèle en amitié au-delà du raisonnable. Donnez-lui pour client un tycoon du cinéma amoureux d’une étoile du strip, ou pour cliente une jeune héritière ayant fait une grosse bêtise. Quand vous aurez tout ça, imaginez n’importe quel début d’intrigue, prenez un whisky on the rocks et laissez faire votre vieille Remington, celle dont la touche P s’est fait la belle depuis un lustre, car ‘’l’histoire on s’en fout, c’est le style qui compte.’’ »
Si j’étais Patrick Modiano, ma réponse serait « Si vous Continuer la lecture de Carnet d’écriture (2) : pas de méthode ?