Archives par mot-clé : Rediffusion

Bon anniversaire, Jean-Baptiste (3/3)

6 minutes

Et voici la fin de la leçon du Maitre de Philosophie dont le début a été publié hier et avant-hier à l’occasion du 400ème anniversaire de la naissance de Molière.

Acte II – Scène V

Monsieur Jourdain, Maitre de Philosophie, Nicole

Monsieur Jourdain

—C’est vrai que je voudrais tout apprendre pour tout savoir, pour tout réussir, mes affaires comme mes amours. A ce propos, vous savez sans doute que Philaminte dont je vous entretenais tout à l’heure est une jeune femme très belle et très savante.

Le Maître de Philosophie

—Je sais, car j’ai pu le constater par moi-même, que ses attraits physiques sont très grands. Quant à son esprit, il me reste encore à le découvrir. Peut-être lors d’une prochaine Continuer la lecture de Bon anniversaire, Jean-Baptiste (3/3)

Bon anniversaire, Jean-Baptiste (2/3)

temps de lecture : 6 minutes 

Jean-Baptiste Poquelin est né il y a quatre cents ans. Pour célébrer cet anniversaire, le Journal des Coutheillas est fier de publier à nouveau ce plagiat de Molière en trois épisodes, dont vous avez lu hier le premier épisode.
Voici donc la suite de la leçon du Maitre de Philosophie : 

 

Acte II- Scène IV

Monsieur Jourdain, Maitre de Philosophie

 

Le Maître de Philosophie

—Comme il vous plaira. Nous autres, Philosophes…

Monsieur Jourdain

—Que c’est beau ! Comme il parle bien !

Le Maître de Philosophie

Nous autres, Philosophes, nous avons classé les diverses sortes de biais cognitifs en vingt-quatre catégories. Continuer la lecture de Bon anniversaire, Jean-Baptiste (2/3)

Bon anniversaire, Jean-Baptiste (1/3)

temps de lecture : 6 minutes 
Jean-Baptiste Poquelin est né il y a quatre cents ans. Pour célébrer cet anniversaire, le Journal des Coutheillas est fier de publier à nouveau ce plagiat de Molière en trois épisodes, aujourd’hui, demain et après demain. 

*

Le 14 octobre 1670, il y a 352 ans (!), Le Bourgeois gentilhomme était joué pour la première fois au château de  Chambord. Molière ayant été averti par la Montespan que le  Roi Soleil était de très mauvaise humeur ce soir-là, l’auteur décida de raccourcir sa pièce en supprimant trois scènes. La pièce ainsi tronquée ayant eu l’heur de plaire énormément à Sa Majesté, les scènes supprimées ne furent jamais rejouées par la troupe de Molière, instaurant une  tradition que la Comédie Française a respectée jusqu’à ce jour. Cette tradition sera interrompue à la saison prochaine où l’on verra enfin la pièce dans son intégralité. Voici les trois scènes en question :

 

Le bourgeois gentilhomme

Acte II – Scène III

Monsieur Jourdain, Maitre de Philosophie, Nicole

Monsieur Jourdain

— Holà, Monsieur le Philosophe, vous arrivez tout à propos avec votre philosophie.

Le Maître de Philosophie

—Qu’est-ce donc ? Qu’y a-t-il, Monsieur Jourdain ? Continuer la lecture de Bon anniversaire, Jean-Baptiste (1/3)

Pour faire un œuf à la coque

2 minutes

Recette n°18

Pour faire un œuf à la coque :

1—Tout d’abord, acheter une résidence secondaire à la campagne. La choisir avec soin, pas trop chère, mais pas trop loin non plus. La toiture devra être en bon état, mais le nombre de pièces est indifférent. La surface du terrain ne devra pas être inférieure à cinq cents mètres carrés.

2—Si nécessaire, défricher le terrain. Abattre quelques arbres pour avoir du soleil, c’est important, mais en laisser quelques-uns pour avoir de l’ombre, c’est primordial. Au besoin, planter.

3—Labourer, sarcler, emmotter, semer du gazon, rouler, arroser à bon escient mais avec parcimonie.

4—Ajouter quelques fleurs et quelques Continuer la lecture de Pour faire un œuf à la coque

Le mardi, c’est Mythologie (10)

temps de lecture : 5 minutes

Tout se tient
ou
Midas et le bonnet phrygien

Où l’on verra que tout se tient : les Mosches, l’Amérique, les patronymes, l’or, le gros lot, la pensée unique, les noeuds, l’impérialisme, la musique, les chapeaux, la République, les roseaux, la dépression nerveuse. Tout se tient, je vous dis ! 

Midas était roi des Mosches, quelque part en Macédoine. Un jour, une bande de Mosches rencontra Silène, un ami débauché de Dionysos. Ils le firent prisonnier et l’amenèrent à leur roi. La spécialité de Silène, c’était de raconter des histoires, ce qu’il fit pour Midas. Il lui raconta celle d’un continent au-delà de l’Océan, séparé de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie, où les habitants sont grands et forts, où ils vivent longtemps et heureux et bénéficient de lois justes.

— Sans blague ? dit le roi des Mosches.

— Non, je rigole ! répondit Silène.

Midas se mit à rigoler lui aussi et pour remercier Silène, il le rendit à Dionysos, qui en retour proposa à Midas de réaliser deux de ses vœux.

—  Que veux-tu que je fasse pour toi en premier ? Continuer la lecture de Le mardi, c’est Mythologie (10)

Le mardi, c’est Mythologie (8)

Salade grecque

Avertissement
Vous allez lire une horrible histoire. Elle est horrible mais vraie. Absolument garantie véridique. Elle a été rapportée par un historien réputé et digne de foi, Robert Rank Graves (1895-1985)
Pour une fois, les noms des personnages n’ont pas été modifiés. Ces gens-là s’appelaient vraiment comme ça, et c’est surtout ça qui rend l’histoire incroyable. Et pourtant, elle vraiment vraie. Voyez vous-mêmes :

Dans le quartier de la Phocide, c’est Térée le chef. Il est à la tête d’une bande de petits voyous colériques, sanguinaires et sans scrupules. Il est lui-même le plus coriace, colérique, sanguinaire et sans scrupules de toute sa bande. Il est parvenu à ce poste par la violence, la contrainte et la tromperie. Il est, pour le moment et ce, jusqu’à ce qu’un petit gars plus coriace, colérique, sanguinaire et sans scrupule que lui le détrône, le patron incontesté du jeu, de la drogue et de la prostitution dans son quartier. Il est jeune et vigoureux, mais célibataire. Et ça lui pèse. Continuer la lecture de Le mardi, c’est Mythologie (8)

Le mardi, c’est Mythologie (7)

Orphée, une fin laconique

– Ô Muses, raconterai-je ici comment Orphée tenta de ramener au jour sa défunte épouse, comment il parvint à séduire les riverains du Styx pour parvenir jusqu’à sa belle et comment il convainquit Hadès de la laisser partir ? Dirai-je l’hypocrite condition imposée par Hadès et l’impatience coupable d’Orphée qui tuèrent Eurydice une seconde fois ? Chanterai-je l’immensité du chagrin d’Orphée, errant parmi les plaines herbeuses et psalmodiant sa peine aux belles cavales qui les broutent ?

Bon, écoute, le Poète, là, tout de suite, on n’a pas le temps ! Et puis, on la connaît déjà par cœur ton histoire. Tu l’as même publiée ici même, il n’y a pas si longtemps. Alors, maintenant, ça va comme ça ! Continuer la lecture de Le mardi, c’est Mythologie (7)

Le mardi, c’est Mythologie (6)

Orphée entre en scène
ou
Le sac d’Eurydice

Il faut tout d’abord comprendre une chose, c’est qu’Orphée est une star, la plus grande star de son époque. Les nymphes, les satyres, les muses, les demi-dieux, et les dieux eux-mêmes, tout le monde fredonne ses compositions. Sa dernière tournée au Mont Olympe a fait un malheur pendant une éternité. Donc, Orphée est une star, et rien ne résiste aux stars. Ce qui ne les empêche pas d’avoir bien des malheurs.

Très contrarié par la mort  d’Eurydice, son égérie du moment, mordue par le serpent que, par plaisanterie, Hermès avait amené chez eux,  Orphée s’est enfermé dans sa chambre. Il a bu des amphores de nectar au point de tomber dans un coma olympique. A son réveil, il est tout d’abord demeuré d’un calme olympien, au point que c’en était inquiétant. Prostré, il répétait sans cesse: « j’ai perdu mon Eurydic-eu, rien n’égal-eu ma douleu-eur ». Bref, il en faisait tout un opéra. Puis il s’est mis à tout casser dans sa villa, depuis l’arc de bois de rose dont Cupidon lui avait fait cadeau jusqu’à la très jolie maquette de l’Argo, gage de reconnaissance de son ancien capitaine, le commandant Jason. Enfin, il a promis, juré, craché qu’il ne chanterait plus ni ne jouerait de sa lyre à  neuf cordes tant qu’Eurydice Continuer la lecture de Le mardi, c’est Mythologie (6)

Samedi à la campagne

Quand je descendis du train à la gare de Martel-sur-Seine, je me demandais encore pourquoi il m’avait invité.

Je l’avais rencontré au début de la semaine dans le TGV. Il s’était assis sur le siège qui me faisait face. Il avait tout de suite engagé la conversation et pendant la première demi-heure du trajet, nous avions tenu la discussion habituelle, celle que tiennent deux inconnus réunis par le hasard et destinés à se séparer un peu plus tard et pour toujours sur le quai d’une gare. Et puis, il m’avait proposé d’aller prendre un whisky au bar. Et à partir de ce moment, il n’avait plus parlé que de lui, de ses affaires, de sa femme Françoise, de ses enfants, de sa voiture, son chien, ses chasses, sa propriété en Seine-et-Marne. Alors que le train ralentissait pour entrer dans Paris, il m’avait dit:

       — Vous êtes célibataire, vous m’avez avoué tout à l’heure que vous aimiez la campagne et que le week-end vous n’avez rien de particulier à faire. Venez donc chez moi, enfin chez nous, à Martel samedi prochain. Vous verrez, c’est très agréable. Le train du samedi est très pratique, il arrive là-bas à onze heures quinze. Continuer la lecture de Samedi à la campagne

Le mardi, c’est Mythologie (5)

Le pourquoi du comment
ou
Ce crétin d’Épiméthée

La terre était créée, les vallées, les montagnes,
Les océans, les fleuves, les arbres, la campagne.
Mais tout ça était vide et les saisons passaient
Sans qu’il n’arrive rien, jamais, jamais, jamais.

L’éternité semblait ne pas vouloir finir.
Et les dieux immortels s’ennuyaient à mourir. Continuer la lecture de Le mardi, c’est Mythologie (5)