Archives par mot-clé : Cinema

J’ACCUSE – Critique aisée n°185

Critique aisée n°185

J’ACCUSE
Roman Polanski – 2019 -132 min.
Jean Dujardin, Emmanuelle Seigner, Louis Garrel, Mathieu Amalric, Melvil Poupaud, Vincent Perez… et une petite moitié de la Comédie Française (Grégory Gadebois, Hervé Pierre, Didier Sandre, Eric Ruf, Laurent Stocker, Michel Vuillermoz, Denis Podalydes, Laurent Nastrella, Bruno Raffaelli)

 Je vais vous parler du dernier film de Polanski, et c’est tout. Mais vous savez bien qu’avant d’entrer véritablement dans une critique, je ne peux faire autrement que de tourner un peu autour du sujet, juste pour m’échauffer. Alors, patience…

« La justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique. »

L’attribution de ce célèbre aphorisme à Georges Clémenceau semble pleinement justifiée quand on se rappelle Continuer la lecture de J’ACCUSE – Critique aisée n°185

Midway – Critique aisée n°184

Critique aisée n°184

Midway
Roland Emmerich – 2019
Une bande d’acteurs insignifiants

Écoutez, je n’ai pas vraiment envie de vous parler de ce film. Je me contenterai de citer Le Figaro qui en a fait un bon résumé avec ça : « une orgie numérique sans intérêt« .
Voilà, c’est ça, c’est une orgie numérique sans intérêt.

Midway, c’est cette ile au milieu du Pacifique, à peu près à mi-distance de la côte Ouest des Etats Unis et du Japon, où, huit mois après le bombardement de Pearl Harbor, se déroula une gigantesque bataille aéronavale entre les flottes américaine et japonaise. Au cours de cette bataille, une partie Continuer la lecture de Midway – Critique aisée n°184

Le Mans 66 – Critique aisée n°182

Attention, ceci n’est pas le 3ème épisode du récit haletant que vous suivez depuis quelques jours « De La Flèche au Mans » !

Critique aisée n°182

Le Mans 66
James Mangold – 2019 – 152 minutes
Matt Damon, Christian Bale

Et voilà ! Cela fait cinq ans que vous lisez mes Critiques aisées (aujourd’hui, c’est la cent quatre-vingt deuxième ( fichtre ! )). A présent, vous connaissez parfaitement ma pondération, mon sens de la mesure, mon maniement de la litote, mon usage de l’implicite. Eh bien, aujourd’hui, c’est très explicitement, sans euphémisme ni hyperbole, que je vous dis : « Le Mans 66 ? Ça, c’est du cinéma ! ».

Ne vous y trompez pas, Le Mans 66 n’est pas un remake du film Le Mans de 1971 qui n’avait d’autre Continuer la lecture de Le Mans 66 – Critique aisée n°182

Hors normes – Critique aisée n°183

Critique aisée n°183

Hors normes
Olivier Nakache + Eric Toledano – 2019
Vincent Cassel, Reda Kateb
114 minutes

Il y a une trentaine d’années, avec Rain Man, le cinéma américain nous avait présenté l’autisme sous une forme somme toute relativement peu handicapante. Le personnage central — Dustin Hoffman — souffrait en fait de ce que l’on appelle selon les cas « syndrome d’Asperger » ou « autisme savant ». Le film, excellent par ailleurs, était très loin de Continuer la lecture de Hors normes – Critique aisée n°183

La belle époque – Critique aisée n°179

Critique aisée n°179

La belle époque
Nicolas Bedos – 2019
Fanny Ardent, Daniel Auteuil, Doria Tillier, Denis Podalydes, Pierre Arditi,

Je n’aime pas beaucoup Nicolas Bedos. En fait, je veux dire que je n’apprécie pas le personnage : dandy en vogue, branché, sarcastique, méchant quand il est moqué, toujours prêt à lancer une vraie vacherie quelle que soit la victime pourvu que les rieurs soient avec lui, tout le côté systématique et déplaisant de l’esprit Canal +. Je situe Bedos un peu au-dessus de Thierry Ardisson et pas mal au-dessus  de Laurent Baffie, mais quand même, je ne l’aime pas énormément.

Ceci dit, je n’aime pas non plus Jean Michel Ribes et j’ai déjà écrit des choses pas très gentilles sur ce personnage. Ça ne m’empêche pas d’aimer ses spectacles et de le dire.

Bon, maintenant que je me suis décerné à moi-même ce brevet d’impartialité, Continuer la lecture de La belle époque – Critique aisée n°179

Mon chien Stupide – Critique aisée n°178

Critique aisée n°178

Mon chien stupide
Yvan Attal
Yvan Attal, Charlotte Gainsbourg

Vers la fin de « Mon chien Stupide », Cécile (Charlotte Gainsbourg) dit à  son mari Henri (Yvan Attal) : « Est-ce que tu sais quel est ton problème, à toi ?  » ou quelques chose d’approchant. Sans attendre la réponse, elle continue : « Tu es paresseux  » ou quelque chose de ce genre. Quand elle a lâché ce mot, j’ai tout de suite compris qu’il caractérisait à la fois le personnage principal en même temps que le film et que ma critique tournerait autour de la paresse.

Mon chien Stupide est un film paresseux, aussi paresseux que l’énorme chien Stupide et que son maître. Bien que tiré d’un roman américain de John Fante, ce film est pour moi typique de tout ce qu’il y a de mauvais dans le cinéma français : film bâclé, à moitié écrit, facilement, rapidement, réalisé et joué de façon nonchalante par des gens de talent qui pensent que leur présence, quelques mots d’esprit et un ou deux gags répétés à l’envi les dispenseront de travailler le scénario et les dialogues et que ce sera bien suffisant pour faire venir le spectateur. So frenchie !

Le personnage principal, Henri, est un écrivain en perte de vitesse depuis vingt ans qui reproche son incapacité d’écrire à son environnement familial. On a là un cliché de première classe, d’autant plus qu’Attal le joue perpétuellement mal rasé, bouffi, cynique, râleur. Ses quatre enfants, post-adolescents tendance Tanguy désagréable, sont caricaturés au point que c’en est gênant, même pour un vieux râleur comme moi. Charlotte est splendide, comme très souvent, mais les deux ou trois scènes un peu intense qu’elle a à jouer ne suffisent pas à faire oublier la banalité, parfois la vulgarité, du scénario ni le jeu appuyé d’Yvan Attal.
Quant au chien, il est répugnant.

Voilà pour Mon chien Stupide. N’allez pas y perdre votre temps. Je l’ai fait pour vous.

Bientôt sur vos écrans
5 Nov, Tableau 275
6 Nov,  Nighthawks enfin expliqué – 5
7 Nov,  Le canard : 1-La maison d’Eygalières
8 Nov,  Le canard : 2-L’escadre

Le Traître – Critique aisée n°177

Critique aisée n°177

 Le Traître

Marco Bellocchio – 2019 – 2h25min
Pierfrancesco Favino.

« Ne dites pas Mafia ; la Mafia n’existe pas, c’est une invention des journalistes. »
Voilà la déclaration que fait Tommaso Buscetta au juge Falcone la première fois qu’il le rencontre.

Le film commence dans les années soixante avec une longue et belle scène de fête quelque part en Sicile. On pourrait se croire dans les premières minutes du Parrain de F.F.Coppola. Deux familles de la Cosa Nostra sont censées se réconcilier, les Corleone et les Bontate. Mais la guerre ne tarde pas à se déclarer et les Corleone commencent à éliminer un à un les membres de la famille Bontate. Pour se protéger lui et sa propre famille, Buscetta s’exile au Brésil où il ne tarde pas à devenir un roi de la drogue. Tandis qu’il y gagne le surnom de « Patron des deux mondes », la guerre de la mafia fait rage à Palerme, ses amis et même deux des fils d’un premier mariage de Buscetta se font assassiner. Arrêté au Brésil, puis extradé en Italie, incapable de Continuer la lecture de Le Traître – Critique aisée n°177

Alice et le Maire – Critique aisée n°176

Critique aisée n°176

Alice et le Maire
Nicolas Pariser – 2019- 1h43
Fabrice Luchini, Anaïs Demoustier

Qu’est-ce qu’il se passe ?
Première année; L’Homme fidèle ; Le chant du loup ; Une intime conviction ; Roubaix, une lumière ; Deux moi  et maintenant Alice et le Maire ! Que se passe-t-il avec le cinéma français ? En plus, il parait que Ceux qui travaillent, c’est pareil ! Très bon aussi !
En aurait-on fini avec les Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?, avec Les Tuches, avec les Vérité si je mens et toutes leurs séquelles ? Ne va-t-on pas bientôt retomber dans les Happy end, les Fantômes d’Ismaël ou les Frankie ?
Sommes-nous définitivement sortis de l’ère de la comédie vulgaire et du drame bâclé où des acteurs vedettes viennent refaire le numéro qu’on leur a demandé la dernière fois et qu’on leur redemandera la prochaine ?
Serions-nous revenus au Continuer la lecture de Alice et le Maire – Critique aisée n°176

Deux moi – Critique aisée n°174 

Critique aisée n°174    

Deux Moi
Cedric Klapisch – 2019
Ana Girardot, François Civil, François Berléand, Camille Cottin, Simon Abkarian, Eye Haidara

Cédric Klapisch a tourné 13 films. Sur les treize, je n’en ai vu que huit. Désolé, mais il n’y a pas que le cinoche dans la vie. Je crois bien que parmi les huit, il n’y en a pas un seul que je n’ai pas aimé. Souvenez-vous du « Péril Jeune », ce film à tout petit budget qui avait révélé Romain Duris et Vincent Elbaz et qui est devenu, paraît-il, un film culte de la génération née dans les années 60. Deux autres films avaient fait connaître Klapisch du grand public, et c’était bien sûr « Chacun cherche son chat » et « L’Auberge Espagnole ». Rien qu’à avec ces trois films, on pourrait Continuer la lecture de Deux moi – Critique aisée n°174 

Un jour de pluie à New York – Critique aisée n°173

Critique aisée n°173

Un jour de pluie à New York
Woody Allen – 2019 (tourné en 2017)- 1h32min
Timothée Chalamet, Elle Fanning, Selena Gomez, Jude Law…

Pour une fois, je vais tout de suite vous parler du film. Pour ce qui est du sort qu’on lui fait aux USA, on verra plus tard. Peut-être.

J’ai aimé presque tout ce qu’a fait Woody Allen.
J’aime la pluie à condition que ce soit en ville, j’y aime l’automne aussi, j’aime les chansons de Bing Crosby et la musique d’Oscar Peterson, et aussi celle des piano-bar, j’aime les voix-off à la Truffaut, j’aime les dialogues brillants et désabusés, j’aime les plans fixes construits comme des tableaux aux couleurs chaudes, j’aime la nostalgie, j’aime l’absurde, j’aime l’humour, j’aime les taxis jaunes, j’aime une vue sur Central Park, j’aime Manhattan, les jolies filles, les soirées chics et les beaux appartements. Et j’ai trouvé tout ça dans « Un jour de pluie à New-York« . Alors pensez si j’ai aimé !

D’abord, tout se passe dans un milieu où tout le monde est très riche. Déjà, ça fait un souci de moins pour la durée du film. Ensuite, la musique vous met tout de suite dans l’ambiance : fin des années cinquante, début des soixante, quand nous étions encore jeunes, quand tout était encore doux, gentil, tolérant, le rêve américain — le rêve américain. En fait, ça se passe probablement à notre époque formidable, mais comme rien n’est vraiment daté, ça nous permet de nous croire cinquante ans plus tôt. A vrai dire, peu importe, car à l’entrée du film, on se débarrasse des problèmes sociaux, la pauvreté, les immigrés, la politique de Trump, l’intolérance, le puritanisme, la pudibonderie comme on s’est débarrassé des problèmes d’argent un peu plus tôt. J’en entends qui diront que le film manque singulièrement de conscience sociale. Je confirme. Mais qu’est-ce que je m’en fiche. C’est un conte de fée, ou plutôt une pièce de Marivaux, et moi, j’aime ça.

Gastby (Timothée Chalamet) et Ashleigh (Elle Fanning)  — attention, c’est Ashleigh et pas Ashley, elle y tient —tous deux étudiants à Yardley, une université chic et chère upstate — littéralement « en haut de l’état », c’est à dire dans la partie nord de l’état de NewYork — sont ensemble. Gatsby vient d’une famille riche de New York, et Ashleigh, d’une famille tout aussi riche de Tucson- Arizona. Lui est plutôt intellectuel, pianiste et joueur de poker. Elle est totalement charmante, naïve et enthousiaste, un peu plouc aussi, forcément, l’Arizona. Est-ce qu’ils s’aiment ? On dirait, mais là n’est pas le problème. En tout cas, ils sont simplement bien ensemble. Pour le compte du journal de Yardley, elle a obtenu une interview d’une heure avec un célèbre réalisateur de cinéma qu’elle doit rencontrer à New York. En l’accompagnant dans son voyage, il voit l’occasion de passer un week-end en amoureux tout en lui faisant visiter la ville qu’il aime. Chanceux au jeu, il lui promet le meilleur hôtel , les meilleurs restaurants, bars, lieux branchés, bref un week-end de rêve. C’en sera bien un pour elle comme pour lui, mais pas comme ils l’imaginaient. Je ne vous en dirai pas plus, c’est inutile. Vous vous laisserez conduire dans la ville, dans les rencontres et dans les sentiments que Gatsby et Ashleigh vont vivre chacun de leur côté.

Les comédiens sont excellents.
Tout d’abord, il y a Timothée Chalamet, déjà vu dans Call me by your name. Hésitant au début, il ne m’a tout d’abord pas paru très convainquant, jouant un peu faux comme Woody Allen aurait  pu le faire lui-même. Mais au fur et à mesure du film, il s’améliore jusqu’à la presque perfection — à croire que le film a été tourné chronologiquement. J’ai été très ému, cela m’arrive de plus en plus, par une scène dans laquelle Gastby se met au piano et chante une petite chanson triste.
Ensuite Elle Fanning, Ashleigh. Elle est tout ce que doit être une jolie fille de province, gaie, enthousiaste, volontaire, timide ; elle explose totalement dans des scènes d’ivresse. C’est un plaisir de la voir vivre.
Et puis, il y a Selena Gomez. Sœur cadette d’une ancienne petite amie de Gatsby, elle est merveilleusement new-yorkaise, provocante et sarcastique.
Jude Law, étonnant dans un rôle de scénariste, totalement déboussolé quand son metteur en scène entre dans une colossale crise de doute sur son art au moment même où il s’aperçoit de l’infidélité de sa femme.
Quelques scènes notables parmi d’autres : les premières minutes de l’interview du célèbre réalisateur par Ashleigh, la rencontre de Gatsby et d’une escort-girl, le monologue de la mère de Gatsby.

C’est vif, c’est drôle, c’est ironique, c’est mélancolique, et c’est beau. Pour une fois la bande annonce ne ment pas. Elle dit : «  New York est sophistiquée, New York est captivante, New York est séduisante, New York est romantique, particulièrement quand il pleut. » 

Attention : la photo n’est pas extraite du film. C’est moi qui l’ai faite !

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De Santiago du Chili :
C’est la pharmacie Lopez qui sera de garde dimanche prochain.

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