Les élections européennes s’annoncent triomphales pour le Rassemblement National et catastrophiques pour les autres partis.
Le taux d’abstention, lui aussi, s’annonce catastrophique (ou triomphal selon l’endroit où l’on se place). On s’attend à environ 50% de participation.
C’est notre chance, la seule que nous ayons de ne pas ouvrir grandes les portes à l’extrême droite ! Ce taux des abstentions prévues donne de l’air ; il laisse assez de place pour espérer pouvoir modifier les prévisions qui sortent des sondages.
Il faut aller voter. Pour qui vous voudrez, mais il faut aller voter. Comme je pense que ni le RN ni LFI ne me lisent jamais, mon injonction ne sera pas entendue par leurs électeurs et, c’est certain, elle fera basculer dans l’autre sens les résultats prévus.
Ah, ben tant mieux ! Parce qu’à un moment, je l’avoue, j’ai eu peur.
Cet après-midi, il m’a paru très difficile, pour ne pas dire impossible, d’expliquer le sens de ma démarche artistique à un gendarme venu m’interroger. Je ne me m’étais pourtant pas du tout offusqué qu’il consacre une bonne heure à un retraité potentiellement pédophile alors que, pendant le même temps, une centaine de cyclistes grillaient allègrement le feu rouge. Il m’a traité de condescendant. S’il semble plus important aux autorités de débusquer d’improbables pédophiles septuagénaires inoffensifs que les milliers de délinquants qui pourrissent notre quotidien, alors il n’est pas impossible que je finisse par voter Le Pen.
Bien sûr qu’il faut voter, et même « bien voter » comme le disaient autrefois les paternalistes avec un sourire d’encouragement dont on ne pouvait dire s’il était menaçant ou sincère. Moi aussi j’encourage à bien voter en précisant « voter contre » les extrémistes bonimenteurs qui aspirent au pouvoir personnel dictatorial, il y en a, ils sont même sacrément efficaces grâce aux armes nouvelles que sont les réseaux sociaux réducteurs, donc j’encourage à « voter pour » les partis républicains sincères qui ont l’expérience de la gouvernance démocratique et si on hésite entre la gauche et la droite en votant en même temps pour les deux qu’on appelait par exemple le centre autrefois. Votez, saperlipopette!