Piqûre de rappel – 7

C’est l’été et vous allez partir pour quelque pays insalubre où, si vous êtes surs de trouver en abondance moustiques, frelons, et méduses, il est à peu près certain que vous ne trouverez pas une seule bonne librairie. C’est donc l’heure d’une petite piqure de rappel. Rassurez-vous,

ce n’est pas la peine de prendre rendez-vous, et ça ne fait pas mal : il suffit d’aller sur Amazon, de taper Philippe Coutheillas dans la case de recherche et d’acheter Blind dinner ou La Mitro, ou les deux. Vous pouvez aussi penser à vos amis et en prendre plusieurs exemplaires. En attendant voici un extrait de l’une de ces deux œuvres indispensables à un été en sécurité.  

BLIND DINNER (Extrait)

(…) « Enfin, reprend Charles en claquant la langue, quand je dis tout le monde, c’est pas tout à fait vrai. Il nous manque encore Anne et Gérald. Allez, honneur aux dames ! Qu’est-ce que vous avez à nous dire, Aaaanne, ma chère Aaaanne ? »

Anne qui s’était vautrée sur sa chaise se redresse à peine et répond calmement :

« Vous savez ce qu’elle vous dit, la chère Anne ? »

C’est ça le problème avec Anne, enfin l’un des problèmes, c’est qu’elle devient facilement vulgaire. Je lui dis souvent. Mais là, il faut dire qu’il l’a bien cherché, le meneur de jeu. Je serais bien intervenu pour défendre mon épouse comme un gentleman se doit de le faire, mais la rapidité de sa réplique m’en a dispensé.

« Allons, allons ! Vous n’avez vraiment rien à nous dire? insiste Charles. Pas même que vous en avez jusque-là de votre imbécile de mari ?

— Hein ? »

Ça, c’est moi qui m’étrangle sur une cacahouète que je venais de piocher dans les restes de l’apéritif. Mais j’arrive à recracher la chose et je m’insurge :

« Non mais dites-donc ! Qu’est-ce qui vous permet de dire ça ? »

Au moment où je prononce ces mots, je réalise que je n’aurais mieux fait de me taire. Mais, c’est trop tard, et bien sûr, et Charles fait semblant de prendre ma protestation pour une question :

« Eh bien, mais… mon sens de l’observation, tout simplement. Premièrement, cher Monsieur, que vous soyez un imbécile, ça fait aucun doute. Suffit de vous regarder et de vous écouter cinq minutes et c’est confirmé. Vous êtes un imbécile prétentieux, un vaniteux primaire et bouché à l’émeri. En un mot, vous êtes un con. Désolé, Géralllld, mais c’est comme ça ! »

Il s’interrompt pour aller chercher un autre verre de bordeaux.

« Gérald ! dit-il avant d’avaler son verre. A-t-on idée de s’appeler Gérald ! Déjà, Gérard, c’est pas terrible, mais alors Gérallld, c’est complètement ridicule. »

C’est alors qu’il est pris d’un rire qui lui remonte de l’abdomen jusqu’à la gorge puis au nez, le fait se plier au-dessus de la table et le contraint à vaporiser son vin rouge aux alentours. Puis, il se calme et pousse un soupir d’aise en s’essuyant les yeux avec un napperon de dentelle qui trainait par là.

« Excusez-moi, mais c’est trop drôle, continue-t-il. Gérallld! Y a quand même des limites, non ? »

Il réfléchit un instant et puis :

« Bon, où est-ce que j’en étais, moi ? »

Kris, dont je croyais qu’elle sommeillait dans un coin, semble se réveiller puis, comme le chouchou du prof qui cherche à se faire valoir, elle précise :

« Vous étiez en train de nous expliquer pourquoi Anne ne supporte plus son imbécile de mari. Mais vous vous êtes arrêté après le premièrement. Nous attendons la suite avec intérêt.

— Ah oui, c’est ça ! Merci, ma grosse ! Eh bien quoi ? Vous n’avez pas deviné ! C’est pourtant évident ! Il suffit de la regarder le regarder… Excusez… c’est pas très clair. Je voulais dire qu’il suffit de regarder Anne en train de regarder son mari : ses airs excédés, ses mimiques à chaque nouvelle ânerie, sans parler des réflexions qu’elle lui fait, des piques qu’elle lui balance… Elle n’en peut plus, la petite, c’est l’évidence même ! Vous n’en pouvez plus, Anne, pas vrai ? Alors faut vous barrer, ma p’tite dame, faut vous barrer ! »

Cette fois, c’en est trop ! Bien sûr, Anne et moi, nous avons nos petites disputes, mais quel est le couple qui n’en a pas après quelques années de vie commune ? Bien sûr que de temps en temps elle m’envoie une vacherie ; mais elle n’en pense pas un mot ; c’est de l’humour, et l’humour dans un couple, c’est une preuve de complicité, d’entente parfaite, c’est bien connu !  Elle va sûrement renvoyer Charles dans ses vingt-deux mètres !

Mais Anne reste sans rien dire, à réfléchir dans son coin. Il va bien falloir que je lui rentre dedans, à ce gros lard. C’est parti !

« Bon, Charles, maintenant, ça suffit comme ça ! Vous allez me faire le plaisir de…

— Gérald ? »

C’est Anne qui vient de m’interrompre.

« Oui, ma chérie ? »

« Ta gueule, Gérald. »

Elle a dit ça d’un ton tellement calme, tellement détaché que j’ai dû mal entendre… ou mal comprendre.

« Qu’est-ce que tu dis, ma chérie ?

—Je dis : « Ta gueule, Gérald », répond-elle encore plus calmement. (…)

Comment ça, ta gueule ? Ben oui, Gérald ! Ta gueule ! Et pour connaitre la suite, il va falloir acheter, Gérald, et

pour acheter

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