Piqûre de rappel – 5

C’est l’été et vous allez partir pour quelque pays insalubre où, si vous êtes surs de trouver en abondance moustiques, frelons, et méduses, il est à peu près certain que vous ne trouverez pas une seule bonne librairie. C’est donc l’heure d’une petite piqure de rappel. Rassurez-vous, il ce n’est pas la peine de prendre rendez-vous, et ça ne fait pas mal : il suffit d’aller sur Amazon, de taper Philippe Coutheillas dans la case de recherche et d’acheter Blind dinner ou La Mitro, ou les deux. Vous pouvez aussi penser à vos amis et en prendre plusieurs exemplaires. En attendant voici un extrait de l’une de ces deux œuvres indispensables à un été en sécurité.  

BLIND DINNER (Extrait)

(…)

— Gérald, m’interrompt Anne, si tu laissais répondre le docteur ? Il me semble que c’est à lui que Renée avait posé la question. Docteur… ? dit-elle en se tournant vers André pour lui passer la parole.

—En fait, je ne suis pas vraiment concerné : je n’exerce la médecine ni en ville ni à l’hôpital. Je travaille au Centre de Recherche des Laboratoires Schmurtz à Jouy en Josas.

— Mais c’est très intéressant ça, dit Marcelle. Vous savez surement que ma commune abrite l’entrepôt Schmurtz pour la moitié nord de la France. J’adore leur taxe professionnelle ! Ah ! Ah ! Mais dites-moi, plus sérieusement, vous travaillez sur les virus ?

— Plus ou moins, oui.

— Comment ça, plus ou moins ?

— Je n’ai pas le droit de parler de mes recherches.

— Mais votre plus ou moins, ça veut dire que vous travaillez sur les virus, non ?

— Plus ou moins. Vous savez, à Jouy, tout le monde travaille sur les virus, plus ou moins.

— Surtout depuis quelques semaines ?

— Surtout. »

Je le trouve un peu trop laconique pour être honnête, le toubib. Il va falloir qu’il nous en dise plus. Je vais le cuisiner un peu. On va voir ce qu’on va voir.

« Allons, Docteur, nous sommes entre nous ! Vous pouvez parler, nous saurons garder le silence. N’est-ce pas, mes amis, que nous saurons garder le silence ? »

Et la table approuve, à l’exception d’Anne et de la Chinoise, bien sûr, puisque l’initiative vient de moi.

« Désolé, mais j’ai signé un engagement de confidentialité draconien. Je ne peux vraiment pas… »

Mais Longchamp l’interrompt méchamment :

« Bon, ça va comme ça, Docteur ! Tout le monde sait que les labos du Big Pharma travaillent dans l’ombre et qu’ils disposent déjà des médicaments ou des vaccins pour soigner ce nouveau truc. On peut même se demander s’ils ne l’ont pas créé. Mais, bien sûr, ils attendent le meilleur moment pour révéler leur découverte, et le meilleur moment c’est… devinez ? Non, vraiment, vous ne voyez pas ? Eh bien, c’est quand ce sera la panique totale et qu’on sera prêt à payer n’importe quoi pour l’avoir ! Tout le monde sait ça !

— Tout le monde ? demande calmement le médecin. Qui ça, tout le monde ?

— Eh bien, mais tous ceux qui savent s’informer, les gens que je rencontre, ceux avec qui je parle, tout le monde, quoi ! Enfin, c’est évident. C’est même démontré. Tout ça c’est prévu, calculé, organisé. J’ai lu un article très intéressant là-dessus, hier sur internet. C’était signé d’un chercheur anonyme de chez H.H.H., il donnait les preuves et tout et tout… Ne soyez donc pas si naïf, docteur ! »

André pose ses couverts et d’un ton accablé, il soupire :

« Signé d’un chercheur anonyme ! Arrêtez-donc de dire des âneries. Vous ne connaissez rien au sujet et vous ne faites que répéter les théories complotistes que vous trouvez sur les sites d’extrême droite.

— Non, Monsieur ; je suis de gauche, moi monsieur, de gauche ! Je suis abonné à Libération et à Mediapart.

— Ah, excusez-moi : je voulais dire « que vous trouvez sur les sites d’extrême droite et d’extrême gauche ». C’est triste !

— Mais non, docteur, ce qui est triste, c’est votre aveuglement. A moins que ce ne soit de la complicité…

— Vous êtes un crétin, Monsieur Longchamp ! De la complicité ! Mais c’est honteux de dire des choses comme ça. De la complicité ! Et grassement payée, sans doute ?

— Ce n’est pas moi qui le dis…, rétorque l’acteur, content de lui.

— Savez-vous combien je gagne par an après huit années d’études et six ans de carrière ? Non ? Eh bien, en un an, Monsieur, moins que vous en deux jours pour tourner une publicité merdique pour des vérandas à la con. Excusez ma grossièreté, Renée, mais ce genre de théorie me rend dingue! »

Renée fait une petite moue pour signifier qu’elle comprend l’exaspération du médecin, mais Longchamp continue sur sa lancée :

«Vous êtes peut-être mal payé officiellement, mais qui me dit que Schmurtz n’est pas en train de vous constituer un gentil petit capital aux iles Caïmans ou dans un autre paradis fiscal que ce genre de boite affectionne ?  Parce qu’il parait que c’est courant ! »

Le médecin est devenu tout pâle. Il prend une grande respiration, pose ses couverts et sa serviette sur la table, et tout en repoussant sa chaise pour se lever, il s’adresse à Renée (…)

Ça va surement chauffer !

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