Vous vous souvenez de cet article du 22 janvier dernier « Marcel Proust et le nègre joyeux ». Vous vous rappelez alors certainement tout le schpountz mené par la Mairie de Paris à cause de cette enseigne Au nègre joyeux, autrefois rue Mouffetard et récemment encore au Musée Carnavalet. Si vous ne vous en souvenez pas, cliquez sur le titre du TAVUSSA ci-dessous :
Eh bien, en voici une autre, d’enseigne scandaleuse ! Elle trône impunément au 12 de la rue des Petits Carreaux. Elle a été fabriquée en 1897, faite de carreaux de céramique, et destinée à orner la façade d’un marchand de café.
Bien plus choquante que celle de la rue Mouffetard, dans laquelle l’homme noir était habillé comme un bourgeois et servi par une domestique blanche, celle-ci ne laisse aucune ambiguïté sur la nature des rapports entre les deux hommes : le noir en petite culotte est au service du blanc en bel habit de lin. Et, détail ignoble, un bandeau sous le dessin obscène précise « AUCUNE SUCCURSALE » ! Encore heureux ! Et cela fait 125 ans que c’est comme ça. Heureusement, cela ne saurait durer encore bien longtemps. Déjà, de courageux justiciers saccagent régulièrement l’enseigne par des jets d’encre vengeurs. De plus, quatorze micro-trottoirs sélectionnés par l’Obs ont montré que la population locale était choquée en permanence de ce rappel colonial (on pourrait même dire colonialiste) et on annonce prochainement une pétition lancée par un groupe parlementaire. « Planteur, t’es foutu ! La NUPES est dans la rue ! » Les heures de cette enseigne inscrite aux monuments historiques depuis 36 ans sont donc comptées.
Dépêchez-vous d’aller l’admirer.
Et la fille en mini-jupe, au-dessous, au service de qui est-elle ? Elle se trouve dominée et par le maître blanc, et par le serviteur noir ! Voilà encore un signe scandaleux qui devrait susciter les ires de Sandrine Rousseau !