Dernière heure : Fluctuat nec mergitur

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Fluctuat nec mergitur
C’est la devise de Paris que je vous sers ici, hors de son contexte, mais pas hors de propos quand on se rappelle ce qu’elle signifie : « Je flotte mais ne sombre pas »

Je le disais il y quelques jours, le 8 juin, juste avant le premier tour des élections législatives : « Attention, il n’y a pas de campagne… Marine Le Pen reste silencieuse et Jean-Luc Mélenchon ne dit presque rien. Alors, on ne parle plus des vraies choses qui fâchent… Faites gaffe, les gars ! Faites bien gaffe !»

Et, aujourd’hui, en direct de la demie-finale ENSEMBLE – NUPES sur le court central :   égalité, 40 partout, service NUPES  ! 

Égalité, et toujours pas de campagne. Sauf celle de J-L.M. qui, avec son talent habituel, persiste à réclamer le poste de Premier Ministre auquel il jure avoir droit, demande un déferlement du peuple vers les urnes, conteste les chiffres du premier tour — scandales et grammaire mis à part, il faut bien dire que, dans sa démarche politique, il ressemble quand même un peu à Donald Trump — tandis que la presse résonne du moindre de ses propos. 

Mais, la presse, elle ne parle pas de son programme, totalement irréaliste, ce que savent parfaitement ses alliés du PC et de ce qui fut le PS ainsi que de Mélenchon lui-même. Elle ne parle pas de ses compromissions avec des dictateurs en exercice ni de ses alliances avec des mouvements clairement antisémites et/ou pro-islamistes, toutes choses clairement rédhibitoires quand elles viennent de l’extrême droite mais curieusement tolérables si elle viennent de la gauche, extrême ou pas.

Au contraire, la presse, enfin une certaine presse — soyons précis : Libération — parle d’une dynamique de la gauche, d’une gauche retrouvée alors que les journalistes qui écrivent cela savent très bien qu’il n’y pas d’autre dynamique que dans leurs propres mots, que le total des voix de gauche est en diminution, et que cette gauche prétendument retrouvée éclatera à la première occasion. 

Et pendant ce temps-là, Mme Borne prononce un discours à peu près aussi incarné que celui de Valérie Pécresse au Zénith, M. Macron s’envole pour la Roumanie, ENSEMBLE patauge dans les consignes de désistement entre RN et NUPES, provoquant les sarcasmes des chro-ironiqueurs matinaux de France Inter. (Soit dit en passant, cette position, pour alambiquée quelle soit, n’a rien d’illogique : sachant que le NUPES éclatera sous peu, donner ses voix à un candidat NUPES pour faire barrage au RN est souhaitable, du moment que le dit candidat ne vient pas de LFI.)

Il faut donc bien avouer que, vu d’ici, il y a du flottement dans la stratégie présidentielle. Ce n’est certes pas rassurant et certainement pas une raison pour donner le pouvoir à LFI. Fluctuat nec mergitur !

NOTA BENE : Si quelqu’un vient me dire en face que « fluctuat » veut  dire en réalité « être battu par les flots »,  je lui répondrais que le dictionnaire Gaffiot lui donne raison pour le premier sens, mais qu’en troisième il donne la traduction suivante : « flotter, être irrésolu ». 
Pour les besoins de ma cause, c’est ce sens là que j’ai choisi
.

Et maintenant, sans aucun rapport avec ce qui précède  : « Joe Biden envisage de se représenter en 2024 ; il faut que quelqu’un lui parle. » (Extrait de la lettre d’information de ce jour de Marc Fiorentino.)

2 réflexions sur « Dernière heure : Fluctuat nec mergitur »

  1. Il manque l’interprétation de la devise par Alphonse Allais qui traduisait « mergitur nec fluctuat » par « il fait sombre mais il ne flotte pas »

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