Paris en guerre

A l’heure du dîner les restaurants étaient pleins ; et si, passant dans la rue, je voyais un pauvre permissionnaire, échappé pour six jours au risque permanent de la mort, et prêt à repartir pour les tranchées, arrêter un instant ses yeux devant les vitrines illuminées, je souffrais comme à l’hôtel de Balbec quand des pêcheurs nous regardaient dîner, mais je souffrais davantage parce que je savais que la misère du soldat est plus grande que celle du pauvre, les réunissant toutes, et plus touchante encore parce qu’elle est plus résignée, plus noble, et que c’est d’un hochement de tête philosophe, sans haine, que, prêt à repartir pour la guerre, il disait en voyant se bousculer les embusqués retenant leurs tables : « On ne dirait pas que c’est la guerre ici. »

Marcel Proust – Le temps retrouvé

Une réflexion sur « Paris en guerre »

  1. Quelle idée que la guerre, elle arrive bêtement par la fausse conviction de ne pouvoir solutionné le problème d’une autre façon, par l’initiateur et le déclencheur, qui sont interdépendantes la procuration qu’un héritier malveillant s’approprie, revendiquant une solution inébranlable. On voit donc qu’en fait on a trois intervenant qui s’objective dans une subjectivité étrangement justifié, soit L’initiateur ou le fait historique, le déclencheur ou les évènements quotidiens, et l’héritier ou le dirigent.
    Un surinvestissement d’un dirigent ne prenant qu’une part des besoins d’une société n’aura pas de motivation à résoudre un problème qui de fait reste entier même si il élimine celui qui est la cause d’une façon quelconque, parce que ce qui s’oppose est intériorisé par le dirigent. On ne peu dire que c’est objectif et défendable du fait que l’on est juge et partie. Churchill disait que la démocratie est le pire des système mais c’est le meilleur, et c’est justement en cela qu’il en sort le meilleur, mais bêtement on ne s’habitue pas à vivre avec les contraintes, pourtant on y trouve une source de créativité en trouvant en quoi la contrainte consiste. Avoir un pouvoir c’est de dépasser l’histoire et les heurts qui a pu y être inscrit puisqu’elle n’est pas là pour prescrire ce que nous devons faire puisque la vérité de ses plus tristes fait nous amène à dire plus jamais. Pour cela elle ne doit pas tomber dans l’oublie et je pense que pour une société cela correspond à l’alzheimer chez un individu. C’est un sujet qui porte sur des conséquences lourdes, faut se rappeler que la vie est une maladie mortelle transmise sexuellement. On ne vit que dans la contrainte.

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