(La première publication de cette critique a eu lieu le 3 juillet 2014. C’était le bon temps.)
Il faut bien le dire, le grand William avait une drôle de façon de s’exprimer. Pour rendre ses œuvres plus accessibles aux élèves des lycées, c’est-à-dire, selon Pierre Desproges, ceux qui savent lire dès l’âge du permis de conduire, l’Education Nationale a décidé de faire remplacer une douzaine d’expressions élisabéthaines particulièrement obscures par les traductions suivantes :
1–Marcher contre le vent de la raison : S’apprêter à faire une connerie. (Antoine et Cléopâtre)
2–Il se rit des plaies celui qui n’a jamais reçu de blessure : Tu feras moins le malin quand ça t’arrivera à toi ! (Roméo et Juliette)
3–Si c’était fait lorsque c’est fait, il faudrait le faire tout de suite : Ah! Si ça pouvait être fini avant que ça commence ! (Macbeth)
4-L’horloge me reproche le temps perdu : Mon Dieu, je suis en retard ! (La Nuit des Rois)
5–Voici l’hiver de notre mécontentement : Ah! Ben, ça va beaucoup mieux ! (Richard III)
6-Un monstre n’est jamais achevé : le pire des salopards peut toujours empirer. (Le roi Lear)
7-L’enfer est vide et tous les diables sont ici : les gens sont méchants (La Tempête)
8–Le souffle froid des mots glace les flammes de l’action : Tais-toi et cogne. (Macbeth)
9-Les cordages avec lesquels ma vie faisait voile ne sont plus qu’un fil, un cheveu : je vais craquer bientôt. (Le roi Jean)
10-Le ciel sait par quels sentiers obliques j’ai conquis cette couronne : je suis ici par la volonté du peuple (Le Roi Jean)
11-Être ou ne pas être, telle est la question : j’y va-t-y, j’y va-t-y pas ? (Hamlet)
12–La vie est un conte, plein de bruit et de fureur, racontée par un idiot et qui ne signifie rien : J’ai rien compris à c’qui s’est passé, mais j’en ai pris plein la gueule ! (Macbeth)
https://www.leblogdescoutheillas.com/?p=13308
What about the so called Socratic paradox: I know that I know nothing!
Et cette fois, j’arrête là.
Magnifiquement tourné par Kenneth Branagh (Emma Thompson, Kenneth Branagh, Denzel Washington, Keanu Reeves, Michael Keaton (exceptionnel))
Encore une de Shakespeare, le titre d’une comédie cette fois: Much ado about nothing.
I’ve got plenty of nothing
And nothing’s plenty for me.
You speak an infinite deal of nothing.
I shake hands with smart Desproges
From the county of wisdom
Noble regular of speak easies
And talented translator
When common sense is needed
Today meteorologist Ariel
Foresees and warns
A tempest is coming
Furious and wild
Hell will be emptied
All devils poured into the streets
Desproges will translate c’est la merde!
Excellent! Très bon choix et belles mises à jour ironiques! La 12 (VO) me plaît beaucoup et pourrait servir de sous titre au livre sur lequel je travaille pour faire l’éloge de l’incommunicabilité! Par contre, je garderai la version originale, les traducteurs ou traductrices « win or loose something in translation… »
Par certaines traductions on croirait du Montaigne!