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Un après-midi de chien (2/2)

Couleur Café n°34  (suite)

Si vous n’avez pas lu la première partie de cet après-midi de chien, vous feriez mieux de cliquer la-dessus :

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Le Balzar
49 rue des Écoles – Paris 5

Un après-midi de chien (2/2)

— (…)
— Oui, tiens, je veux bien un thé, dit le pullover rouge.
— Oui mais quel thé ? Faut être un peu plus directive que ça, ma grande, si tu veux être servie dans la vie ! Un Darjeeling, un thé au jasmin, un thé noir, un thé vert… ? Alors ?
— Vert. C’est ça, un thé vert !
— Mais tu sais bien que tu n’aimes pas ça, le thé vert ! Tu m’as dit que ça te donnait la colique !
— Oh, écoute, Maman, ce n’est pas la peine de…
— Quoi, écoute Maman ? C’est naturel, la colique. N’est-ce pas, Gérard, que c’est naturel, la colique ? Déjà toute petite, le moindre épice, le moindre grain de poivre, ça lui donnait des coliques épouvantables. J’étais obligée de lui faire des plats à part, bien fades… Ah ! Ce n’était pas toujours facile, vous savez. Enfin… Garçon ! Un Martini et un thé vert… Dites, garçon, ce n’était pas plus grand ici, avant ? Il y a vingt ans, c’était plus grand, non ? Ah bon ! Ça a toujours été comme ça. Vous êtes sûr ? Demandez-donc au patron, Je vous prie.

Le garçon s’éloigne. Un silence. Je rattrape un peu de texte. Continuer la lecture de Un après-midi de chien (2/2)

Un après-midi de chien (1/2)

Couleur café n°34

Le Balzar
49 rue des Écoles – Paris 5

Un après-midi de chien (1/2)

Le Balzar… Ça fait longtemps que je n’y suis pas venu. En fait, je n’ai jamais été vraiment client du Balzar. Autrefois, on l’appelait « le petit Lipp ». Nous, nous préférions le grand. Mais le Balzar a quand même son charme, avec sa taille modeste, son sobre décor Art déco et sa carte de brasserie bourgeoise.

Ces derniers temps, en fin de journée, il m’est arrivé de m’y installer une petite heure pour essayer de progresser un peu dans ce roman qui se refuse depuis des mois à dépasser le chapitre 5.

À l’autre bout de la salle presque déserte, derrière le comptoir, le patron s’occupe à des tâches de patron. L’unique serveur achève de dresser les tables pour le dîner. Il n’en a laissé que quelques-unes à la disposition des clients de l’après-midi. Il est cinq heures.
— Un demi, s’il vous plait… et le mot de passe du Wi-Fi, merci. Continuer la lecture de Un après-midi de chien (1/2)