Mon roman – 1

Mon roman
Je vais écrire un roman. Pour l’instant, je n’ai pas le sujet. Mais tout le reste est prêt. Voyez plutôt :

 1 – Titre et épaisseur de mon roman

Le titre

Le titre de mon roman n’aura pas de rapport avec son sujet. Il devra tout simplement être vendeur, car qu’est-ce qu’on demande d’autre à un titre ?

Prendre le prix du livre comme titre, c’est une bonne idée de départ : 19,99 €, ça sonne bien. Et puis, en cas de dévaluation, ça fait un nouveau roman. Mais Beigbeder a déjà fait le coup avec ses deux bouquins 99 Francs et 14,99 Euros.

J’avais également pensé à « Comme il vous plaira« . Ça n’engage à rien et ça donne envie, mais ça aussi, c’était déjà pris.

En fait, le titre, s’il ne dépend pas du sujet, doit dépendre du genre. Pour une autobiographie, « Moi » serait un bon titre, mais je crains que Sacha Guitry ne l’ait déposé. Pour un roman noir, j’aimerais assez « Les bretelles sanglantes » et pour un drame mondain « La comtesse est dans l’escalier » avec sa suite « La comtesse revient de suite« . Pour un drame social, ce serait « Et vas-y donc, c’est pas ton père ! » et pour un livre pour les enfants, « Les aventures extraordinaires d’Henri Désiré Landru« .

Si ce devait être un roman de détection, ce serait « Qui a tué Louis XIV ? » ou encore « Hercule Poirot contre Richelieu » Une excellente idée pour n’importe quel genre de roman, ce serait de sortir le livre au début de l’été et de lui donner le titre « Le Best-Seller de l’Été ! » Ce serait écrit en gros, en rouge et en biais sur la première de couverture pour créer la confusion. Je crois bien que ça n’a jamais été fait.

L’épaisseur

Mon roman n’aura que 250 pages, 275 au grand maximum. Pourquoi ? Parce qu’une récente étude menée par le KCLMC (Kansas City Literature Marketing Center) a démontré que les romans de 250 à 275 pages se vendent 1,53 fois mieux que ceux qui comportent moins de 250 pages, et 1,78 fois plus que ceux dont le nombre de pages est compris entre 276 et l’infini. Donc, je ne prends pas de risques : mon roman aura 250, 275 pages au maximum. Par contre, je ne m’interdis pas les suites.

 

7 réflexions sur « Mon roman – 1 »

  1. L’imagination ne manque pas ce matin. Tous à vos crayons et feuilles de papier. Une nouvelle pour commencer, pas plus de cinq pages, caractères 12, simple interligne. Le gagnant sera publié dans le supplément littéraire du Dimanche de l’édition régionale corse du JDC.

  2. Dans cet exercice de mercatique, il faut ajouter le papier et la typographie, bref toujours et encore le facteur sensualité.

  3. Tiens, on pourrait ajouter en grand sur la page de garde : « Le tueur du veau à la vinaigrette n’avait pas toute sa tête : il tue le veau au lance-grenade RPG 7 tout rouillé trouvé dans l’armurerie cachée des jaunisseurs (de la Bath). « 

  4. Les plus vendeurs restent quand même les livres de recettes de cuisine. Le sujet est vaste, il suffit de puiser dans les millions de recettes du monde. Pour ce qui est du titre qui accroche : « Qui a tué mon sauté de veau à la vinaigrette ». Et puis il suffit de modifier la quantité de sel pour en faire une suite. Et même, pourquoi ne pas l’assortir d’un « Grand Quizz » à la fin. Ou à moitié. Ou au début. Le gagnant tiré au sort se verra offrir un grand voyage à Carpentras et passera à la télé. C’est vendeur, le quizz et la télé. Il rencontrera même Stéphane Bern et Miss Ronds-Points qui lui offriront la recette de son choix.
    Bon, j’en commande une palette. Histoire de multiplier mes chances.

  5. Attention, les 325 000 francs de Vaillant sont des anciens francs, donc 3 250 nouveaux francs, ce qui ne fait plus que 495€. Alors, avec l’inflation depuis 1955, ça ne fait plus beaucoup ajourd’hui, tout juste de quoi s’acheter peut-être un roman Harlequin d’occasion. Mais quand même, pour bibi un Vaillant vaut mieux qu’un Beigbeder, na!

  6. Je n’y avais pas pensé, mais 49545,93 €, ça fait quand même cher le roman.
    Selon l’échelle de pouvoir d’achat du Figaro pour les francs de 1955, ça ferait quand même une valeur de 7202 €. Ça reste beaucoup.

  7. Pour le titre en francs ou en euros, le romancier Roger Vaillant (il tient une très bonne place dans mon panthéon des grands écrivains) a fait mieux que Beigbeder avec le titre « 325000 francs » paru en 1955.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *