(…) À la question « Les IA vont-elles un jour pouvoir expliquer comment elles prennent leurs décisions ? », les technologues répondent que cela n’arrivera jamais, que les modèles se révéleront fiables, dignes de confiance et qu’il faudra s’en contenter.
Comme le Dieu de Kirkegaard, l’IA ne peut être pensée en termes purement rationnels. Le seul moyen d’entrer en relation avec elle est de faire un acte de foi. Sa grande promesse est de prévoir, même si on ne comprend pas. Les technologues ne voient pas où est le problème. Puisqu’ils ne s’intéressent ni à l’histoire ni à la philosophie, ils ne se rendent pas compte que leur proposition équivaut à un retour à l’époque d’avant les Lumières, à un monde magique, incompréhensible, régi par l’IA que l’on priera comme les dieux de l’Antiquité.
Giuliano da Empoli – L’heure des prédateurs – 2025
Vous devriez vraiment le lire, ce livre…
D’accord, il y a les autocrates, ailleurs, mais nous on a les technocrates, ici. Les uns et les autres ne feront pas le même usage de l’IA. La différence est qu’ici on subira et on pourra toujours râler, mais ailleurs les autres ne seront pas concernés, et s’ils le sont ils subirons et se tairont.
Si vous n’avez pas compris, IA K vous dire qu’IA rien à comprendre. C’est du charabIA. Merci!
Sans compter les autocrates, les dictateurs, les tyrans, les tycoons qui sauront (qui savent déjà) comment les utiliser (qui les utilisent déjà) en vue de leurs objectifs propres aux fâcheuses conséquences.
Ce qui m’inquiète avec le règne à venir de l’IA, indépendamment des propos rassurants promulgués par les technologues, c’est l’usage qui en sera fait par les technocrates sans le comprendre ni ses conséquences.