Franz Bauer, Bertram Fitzwarren et moi

Le diner s’était prolongé fort tard dans la nuit. D’abondantes volutes de fumées bleues et grises flottaient sous les poutres du plafond de l’auberge en enveloppant la roue de charrette qui, avec ses pauvres ampoules électriques, faisait office de lustre au-dessus de nos têtes. Depuis quelques instants, sans doute sous l’effet des mets et des vins que nous avions absorbés en quantité, nous étions tombés dans un silence méditatif qui contrastait avec la gaité et la vivacité des conversations que nous avions échangées jusque-là.
Franz Bauer, Bertram Fitzwarren et moi nous étions rencontrés pour la première fois quelques heures auparavant dans les bureaux de la Compagnie Maritime des Indes Orientales dont le Princesse des Mers devait appareiller dans la nuit pour Sidney via Singapour et Macassar.
Pour des raisons et des destinations différentes, chacun d’entre nous avait retenu une cabine sur le Princesse des Mers et nous avions lié connaissance en accomplissant les formalités d’embarquement. Compte tenu de la marée, le cargo ne pourrait quitter le port avant trois ou quatre heures du matin, et comme il n’était pas encore huit heures, nous avions largement le temps de faire plus ample connaissance. C’est ce que nous fîmes en dinant à l’Auberge des Hollandais.

Nous avons parlé de tout, de nos métiers, de nos aventures, de nos projets, de nos femmes, souvent, de nos enfants, parfois, des religions, de la vie et de la mort. Mais ce qui nous permit le mieux de nous connaitre les uns les autres, c’est lorsque Fitzwarren, à moins que ce n’ait été Bauer, proposa que chacun raconte une première fois.
« Une première fois ? avais-je demandé.
— Oui, avait dit Bauer à moins que ce n’ait été Fitzwarren, une première fois : la première fois que vous avez vu la mer, la première fois que vous avez embrassé une fille, que vous vous êtes battu, que vous avez fait l’amour… la première fois, une première fois… »
Et c’est Bauer, ça j’en suis certain, qui, le premier, avait raconté une première fois.  Voici ce qu’il nous avait confié :

C’est ainsi que commence ‘’Les trois premières fois’’, première des 14 nouvelles que comporte mon nouveau recueil de nouvelles qui s’intitule tout naturellement ‘’Les trois premières fois et autres nouvelles optimistes’’.
Il sera disponible sur Amazon.fr en livre broché et en format Kindle à partir du 20 mars.

Si vous n’avez pas aimé mes ‘’Histoire de Noël et autres contes cruels’’ car vous les avez trouvés un peu trop sombres, si ‘’Blind diner’’ vous a paru un peu trop parisien, si ‘’La Mitro et autres drôles d’histoire’’ vous ont un peu trop rappelé Pagnol, si ‘’Histoire de Dashiell Stiller’’ vous a semblé un peu long, si vous n’avez pas apprécié le sort réservé à Anne Hidalgo par ‘’Les disparus de la rue de Rennes’’ et enfin si les récits de voyage de ‘’Bonjour, Philippines ! et autres rencontres’’ ne vous ont pas transporté, vous aimerez forcément ‘’Les trois premières fois et autres nouvelle optimistes’’, car on y trouve de bien belles et gentilles histoires, ni parisiennes ni méridionales, racontées brièvement en 200 pages, et dans lesquelles, je le jure, la Maire de Paris n’intervient en aucune manière.

N’oubliez pas : à partir de mercredi prochain,  20 mars.
De toute façon, si vous oubliez, je ne manquerai pas de vous le rappeler.

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