Minuit à Banda Aceh

(…)
Un peu plus tard dans la nuit, je suis réveillé par un mouvement du lit. Le mouvement est horizontal, régulier, d’une amplitude d’une vingtaine de centimètres, et d’une fréquence de l’ordre de la demi-seconde. Dans la clarté lunaire qui vient de la fenêtre, j’aperçois Jean-François qui me tourne le dos, assis au bord du lit, les mains bien à plat sur le matelas. Il semble provoquer le mouvement.

Sur un ton agacé, je lui demande pourquoi il secoue le lit. Il répond, très sobrement :  » Ce n’est pas moi. Il y a un tremblement de terre ».

Me revient alors en vrac à l’esprit tout ce que l’on apprend sur la conduite à tenir en cas de séisme : se mettre sous une table ; bon, il n’y a pas de table dans la chambre ; se placer sous un linteau de porte ; bon, les cloisons n’en comportent pas ; ne pas prendre l’ascenseur ; bon, il est à l’arrêt de toutes façons ; descendre les étages et sortir à l’air libre ou rester au sixième où on a moins de béton au-dessus de la tête ?

Pendant que je me pose toutes ces questions et bien d’autres, aujourd’hui oubliées et probablement inavouables, le mouvement du lit a cessé. Il n’a pas duré plus de vingt secondes, une éternité. Est-ce que ça ne va pas recommencer ? Synthèse de toutes mes interrogations, et sous le coup de l’émotion, je me pose tout haut la question : « Qu’est-ce qu’il faut faire ? ». (…)

Vous venez de lire un extrait de « Réplique« , récit qui fait partie du recueil intitulé « Bonjour, Philippines !« , disponible sue Amazon.fr. Il suffit de cliquer sur l’image ci-dessous :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *