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Extrait du chapitre 1 : Marcel Marteau
Marcel Marteau est ébéniste rue Monsieur le Prince. Sur la photo de Stiller, il est debout, au zinc, à demi caché par la vitrine repliée, à coté d’Antoinette Gazagnes, la patronne du Cujas. C’est lui que Dashiell rencontre en premier. Il lui raconte ses souvenirs du temps où il fréquentait le café du Boulevard Saint Michel.
(…)
Et vers les dix heures, j’avais toujours une petite faim, vous comprenez. Alors, j’allais au Cujas. Je prenais un petit verre d’aligoté et un œuf dur, quelquefois deux. Je discutais avec la patronne, Antoinette. C’était ouvert tous les jours, le Cujas. Alors j’y allais tous les jours, même le dimanche. Faut dire que le dimanche, je travaillais tout pareil. Trente ans comme ça : dix heures, un petit aligoté, un œuf dur, tous les matins. Sauf pendant la Grande Guerre, bien sûr. Je pouvais pas y aller, forcément. J’ai fait quatre ans dans l’aviation. Je réparais les avions. Tout était en bois à l’époque, vous savez, en bois et en toile, sauf le moteur, c’est sûr, alors les ébénistes, c’était recherché. Quatre ans dans l’aviation, pas volé une seule fois. Quatre ans de guerre, pas une seule égratignure. Ah si ! Je me suiscoupé une phalange du pouce avec une dégauchisseuse. J’ai eu de la chance. C’est pas comme Eugène, ébéniste lui aussi, un copain. Il a pas eu de veine, Eugène. Il voulait absolument monter dans un avion. Alors, un jour, il y a un capitaine qui l’a emmené avec lui. Ils se sont fait descendre du côté de Compiègne. Morts tous les deux… Enfin… Bon, mais le Cujas, j’y vais plus. Depuis Quarante. J’ai eu des mots avec Antoinette. Ça me regarde.
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