PRÉFACES (15)

C’ÉTAIT UN JOUR QU’ÉTAIT PAS FAIT COMME LES AUTRES(1)

Un soir, avec des amis, nous parlions des tics de langage, de ces formules toutes faites, de ces syntagmes figés dont les gens, tous, émaillent presque involontairement leurs discours. Certains ne peuvent prononcer une phrase sans la commencer par « Du coup… » ou par « C’est pour ça… ». Il y a aussi le très classique « Tu vois » ou sa déclinaison plurielle « Vous voyez » avec l’insupportable « Vous voyez ce que je veux dire…», les agaçants « Écoute » et « Écoutez », le menteur « Je te raconte pas… » Il y a le faussement modeste « Je ne sais pas, moi, mais… » et le faux cul « Je ne suis pas (raciste, croyant, très intelligent…),mais… ». Pour cette préface, on en passera, et des meilleures. Mais je ne peux passer sur celle-ci, la meilleure à mon sens : l’un d’entre nous jura qu’il connaissait quelqu’un qui commençait toujours le récit de la drôle d’aventure qui venait de lui arriver, et il lui en arrivait chaque jour, en disant « Eh ben ! on peut dire que c’était un jour qu’était pas fait comme les autres ! »

J’ai trouvé que cette phrase pouvait constituer un bon incipit. Le style parlé conduisait de manière évidente à choisir un héros quelque peu ordinaire, sinon totalement voyou, et de lui faire raconter un jour qui pour personne ne sera jamais un jour tout à fait comme les autres

*

Cette nouvelle fait partie du  recueil intitulé « La Mitro ». Cette préface est destinée à vous donner envie de la lire, d’acheter le livre, éventuellement de le lire en entier, et surtout, surtout, que vous l’ayez lu ou non, d’émettre un avis, un commentaire, une appréciation, deux lignes, trois mots sur le bouquin. 

Rappel(1) : Isaac Asimov (1920-1992) fait partie de mes écrivains préférés et, en matière de science fiction, il est mon écrivain préféré. Ceux qui ont lu les histoires de robots d’Asimov ou n’importe quel volume de sa saga Fondation comprendront pourquoi.
Dans les rééditions de ses innombrables nouvelles, Asimov aimait ajouter à chacune d’entre elles une brève introduction. En quelques lignes, il expliquait pourquoi il avait écrit celle-ci, ce qui avait inspiré celle-là, combien de fois elle avait été refusée par son éditeur et souvent combien de dollars elle lui avait été payée.
Eh bien, moi, pour faire comme Asimov et pour faciliter le travail de ceux qui prépareront dans quelques années une anthologie de mes œuvres, et pour amener le lecteur courant à une meilleure compréhension de chaque nouvelle du recueil « La Mitro »,  je fais la même chose, et j’appelle ça Préfaces.

Cliquez vers  —> LA MITRO 

À apprendre par coeur, en attendant la suite…

2 réflexions sur « PRÉFACES (15) »

  1. Il y a des tics de langage auxquels je réplique parfois avec un certain plaisir sadique. L’un est « corrigez moi si je me trompe », l’autre est citée au-dessus « vous voyez ce que je veux dire », très courant avec les américains et leur « see what I mean » alors qu’on ne voit pas du tout ce qu’ils veulent dire et surtout si eux-même le savent, see what I mean…

  2. il y en a une que seuls les docteurs connaissent. Ma secrétaire avait l’habitude de donner ainsi son avis sur mes patients : « Je ne suis pas médecin, mais … ».
    Terrible.

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