PRÉFACE (9) : REINE D’UN SOIR

REINE D’UN SOIR(1)

Quand j’étais petit, j’écoutais beaucoup Radio Luxembourg. C’était l’époque des feuilletons radiophoniques, la Famille Duraton (avec Jean Carmet dans le rôle de Gaston Duvet), de Sur le Banc (Jeanne Souza et Raymond Souplex, futur inspecteur Bourrel), des jeux en public comme Quitte ou Double (avec Zappy Max), des émissions culturelles comme Les Incollables (l’ancêtre à barbichette des Grosses Têtes). J’écoutais tout cela religieusement , essayant de comprendre les plaisanteries qui n’étaient pas toujours de mon âge, vibrant aux questions pièges de Zappy Max, admirant la culture des Incollés. Mais ce que longtemps j’ai préféré, ce qui a souvent étreint mon cœur d’enfant, c’était Reine d’un Jour. Cette émission avait lieu une fois par semaine, le soir à partir de 8 heures. Présentée par le dégoulinant de gentillesse et de compassion Jean Nohain, cette émission-jeu consistait à choisir dans un échantillon de pauvresses celle qui était la plus malheureuse, la plus malchanceuse, la plus maltraitée, la plus malaimée et à la couvrir de cadeaux, souvent inadaptés. Je compatissais avec Jean Nohain, j’étais ému avec le public, et je votais avec mon cœur pour la reine des pommes. Et puis, malheureusement, j’ai grandi. Radio Luxembourg est devenu RTL, Franck Ténot et Daniel Filipachi sont nés avec Europe n°1, les jeux populaires ont disparu, du moins de mon champ visuel. Mais j’ai gardé au cœur ces Reines d’un jour qui m’avaient tant ému tout seul le soir dans ma chambre. Bien des années plus tard, en fait l’année dernière, j’ai voulu retrouver cette ambiance de compassion et de générosité et j’ai commencé à écrire Reine d’un soir. Mais ma plume a rapidement dérapé.

 

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Cette nouvelle fait partie du  recueil intitulé « La Mitro ». Cette préface est destinée à vous donner envie de la lire, d’acheter le livre, éventuellement de le lire en entier, et surtout, surtout, que vous l’ayez lu ou non, d’émettre un avis, un commentaire, une appréciation, deux lignes, trois mots sur le bouquin. 

Rappel(1) : Isaac Asimov (1920-1992) fait partie de mes écrivains préférés et, en matière de science fiction, il est mon écrivain préféré. Ceux qui ont lu les histoires de robots d’Asimov ou n’importe quel volume de sa saga Fondation comprendront pourquoi.
Dans les rééditions de ses innombrables nouvelles, Asimov aimait ajouter à chacune d’entre elles une brève introduction. En quelques lignes, il expliquait pourquoi il avait écrit celle-ci, ce qui avait inspiré celle-là, combien de fois elle avait été refusée par son éditeur et souvent combien de dollars elle lui avait été payée.
Eh bien, moi, pour faire comme Asimov et pour faciliter le travail de ceux qui prépareront dans quelques années une anthologie de mes œuvres, et pour amener le lecteur courant à une meilleure compréhension de chaque nouvelle du recueil « La Mitro »,  je fais la même chose, et j’appelle ça Préfaces.

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À poursuivre suivre…

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