Sans légende – 6

Cette photographie sans légende est destinée à vous faire réfléchir. Avec un peu d’imagination, vous devriez pouvoir à partir de l’image et de ce qu’elle peut évoquer pour vous quant à son instant, son avant ou son après, créer une brève histoire, une bulle de dialogue, ou simplement une légende. Regardez-là encore une fois, fermez les yeux et laissez-vous aller à la création… Qui sait ? Vous pourriez être publié dans la page du Rendez-vous à cinq heures…

Réponse de Jim :

Pour ceux qui n’arriverait pas à lire la légende imprimée sur la photo : « Un jour ordinaire de Juillet 2015 au Cap Ferret. Règne l’insouciance des grandes vacances, les attentats de Charlie Hebdo en Janvier et celui de Sousse en Juin sur une plage de Tunisie sont oubliés, après cette belle journée sur l’océan on dansera ce soir avec David Gette sur l’air de Hey Mama. La vie est belle. »

Réponse de Bruno :

Le problème avec le banc d’arguin, c’est tout ce bric à brac à transporter !

Réponse de Rodrigo Tortilla

de gauche à droite :
-C’est encore loin, la plage  ?
-Tais-toi et marche !
-Pas si vite !

-Si j’avais su, j’aurais pris mon vélo ! 

Réponse de Paddy :

Les Aventuriers du Cap Ferret
Date: 28.07.2015
Heure: 08.34
Coordonnées GPS: 44°37’35.814 »N – 1°15’5.609 »W
Température: 27°C
Température prévue à 15.00: 34°C à l’ombre du parasol (encore faut-il en avoir un)
Pleine mer: 15.17
Attention aux bahines, y en a.

Nouvelle réponse de Jim

On the trail a joyful pack led by William 

 

12 réflexions sur « Sans légende – 6 »

  1. Une bonne photo est une photo non pas suggestive, comme je l’ai dit maladroitement, mais éloquente, qualificatif qui me semble plus approprié,

  2. Je prends la défense de Robert Doisneau qui le mérite bien. Son baiser de l’Hôtel de Ville n’a jamais été une manipulation ! Il honorait une commande sur le thème des amoureux à Paris. Il a toujours reconnu avoir engagé des « figurants » rémunérés pour réaliser ses photos. La légende et donc très éloignée de la vérité ! Quant à la question de savoir si le photographe a le droit ou non de faire autre chose que des photos instantanées, la réponse est évidemment oui.

  3. L’esthétisme serait-il le seul intérêt de la photographie? Voilà une excellente question à laquelle je souhaite moi aussi ajouter mon grain de sel avec une réponse: Oui et non!
    Évidemment oui quand le photographe a capté avec son œil d’abord une scène esthétique à reproduire avec son appareil, et/ou quand il va sublimer l’esthétisme de la scène par des manipulation personnelle du cliché au moment de son tirage. La photographie en noir et blanc dès son invention était basée sur l’esthétisme. Il est arrivé parfois que le photographe triche par un simulacre pour rendre esthétique un cliché soit disant instantané. On sait que ce fut le cas de Robert Doisneau pour pour son fameux « Baiser de l’Hotel de Ville » et qu’il y a controverse pour le cliché de Robert Capa « Mort d’un Milicien ».
    Qu’en est-il d’un cliché instantané justement? Pour raconter une histoire? Bien sûr! Pour mémoriser un événement, un instant? Bien sûr! Sera-t-il esthétique? Pas nécessairement et souvent non!
    Pour moi, le plus discutable des slogans célèbres, un « cliché » verbal, restera toujours celui inventé par Paris Match: « Le choc des photos, le poids des mots ». Là, la photo est censée faire réagir pour comprendre les mots qui suivent. Pas d’accord! une photo, surtout si c’est un instantané, doit laisser réagir pour être interprétée, rationnellement ou émotionnellement, par celui qui la découvre. Elle ne doit pas servir à une manipulation.

  4. En plus de ses éventuelles qualités esthétiques, la photographie a une autre qualité qui est de servir de relais de mémoire. Au risque de me répéter, il est désormais bien établi scientifiquement que la mémoire événementielle ne peut pas exister avant l’âge de 4 à 5 ans. Il est pourtant des exceptions comme celles évoquées par Bruno, il me semble, dans les commentaires de ce journal. Sans entrer dans une discussion sans fin, une explication à ses souvenirs d’avant l’âge de 5 ans repose sur l’existence de relais de mémoire au premier rang desquels il y a les anecdotes racontées par les parents et les photographies. Ces derniers nous ont transmis des faits bien réels mais dont nous n’avons pas un souvenir « de première main ». Personnellement, je disais que j’avais « zan deux » lors de l’anniversaire de mes deux ans. En réalité, je ne m’en souviens pas mais ma tante qui adorait les mots d’enfants me l’a répété des dizaines de fois à tel point qu’il s’est inscrit dans ma mémoire. Le côté intéressant de cette anecdote est qu’elle est parfaitement datée. A ceux qui répondront que dans des exemples précis qui les concernent il n’y a pas eu de relais de mémoire, je répondrais, en utilisant les arguments pervers de certains, que c’est parce qu’ils ne s’en souviennent pas.

  5. J’avais donné ma propre perception de la photo qui ne prétend pas être la seule valable. Il est évident que chacun a la sienne comme pour la peinture et que chacun apprécie et retient à des degrés divers sa beauté, sa technique, son message ou bien ce qu’elle lui évoque à lui. Quand je vois une photo, seule m’intéresse sa qualité esthétique. Ce doit être une déformation « professionnelle » !!!

  6. « la question intéressante est de savoir s’il s’agit d’une « bonne » photo, c’est-à-dire une photo « suggestive ». »

    « le seul intérêt d’une photographie est sa qualité esthétique. »

    Encore une fois, il n’était pour moi question que de demander aux lecteurs qui voudraient bien participer au jeu proposé de créer à partir d’elle une sorte de situation par exemple par une légende en bas de la photo, un phylactère émanant d’un personnage, un dialogue entre plusieurs d’entre eux, une histoire émanant de l’instant photographié… Il ne s’agissait nullement de solliciter une analyse de la photo proposée comme on en trouve dans un cartel d’exposition ou un jugement de sa qualité esthétique.
    Raconter une histoire à partir d’une photographie, c’est un peu comme poursuivre un fragment de texte écrit par quelqu’un d’autre. Rappelons-nous du jeu des cadavres exquis ou de celui de l’incipit. Je suis certain que, du temps du confinement, l’exercice de la photo aurait passionné la foule des lecteurs.
    Pour ma part, c’est l’observation d’une photographie qui m’a fait écrire les 400 pages de HDS.

  7. Le commentaire de Philippe est inexact dans la mesure où Lorenzo est un homme rigoureux, sérieux et peu enclin à la galéjade qui, en plus de la photographie, considère avec un grand sérieux d’autres sujets comme la maladie, la mort, le suicide, la guerre, la faillite, le divorce, la chute des cheveux, l’automne, la coupe du monde de rugby, la démence présénile, j’en passe et des meilleurs. Vouloir réduire Lorenzo au rôle du clown pourrait d’ailleurs lui valoir des poursuites justifiées. Quant à son commentaire sur le cliché soumis à la réflexion des lecteurs, il préfère ne pas le formuler car, selon lui, le seul intérêt d’une photographie est sa qualité esthétique.

  8. En demandant à mes lecteurs de réagir sur cette photo prise sur la dune du Cap Ferret par un beau jour d’été (plutôt 2003 que 2015, Jim !), si j’espérais quelques commentaires du genre des premiers reçus, je ne m’attendais pas à celui de Lorenzo.
    C’est un fait étonnant que celui qui plaisante, calembourde et contrepète à propos des sujets les plus délicats, reprend un sérieux doctoral imperturbable dès qu’il s’agit de photographie.
    Depuis les Romains, et à tout le moins depuis R.J.R., on sait que le sens d’une photographie (ou d’un texte, ou d’un film, ou d’un tableau ou d’une musique, ou d’un message intellectuel quelconque ) est donné par celui qui le reçoit bien plus que par celui qui l’émet. C’est pourquoi il peut être interessant, instructif, amusant de faire exprimer aux gens ce qu’ils ressentent devant tel ou tel message; et c’est pourquoi j’avais proposé ce jeu innocent.
    Allais-je demander à mes lecteurs si ma photo était bonne ? Qu’ils trouvent la photo bonne ou pas, quelle importance ? On est pas sur Twitter où l’on distribue les petits coeurs, quand même ! Quel eut-été l’intérêt ou même quelle eut été la valeur de leur réponse ? (Ce n’est pas comme si je leur demandais comme un service de dire sur Amazon que mon roman est bon, car dans ce cas, on connaît ou on devrait connaitre la raison de ma demande.)
    La force de la photo (l’une de ses forces en tout cas, une autre étant le témoignage) étant la suggestion comme le dit justement Lorenzo, c’est bien ce qu’elle leur suggérait que je leur demandais d’exprimer, si possible sur le mode badin.
    Moi, ce que cette photo m’évoque, ce sont des suites de petits bonheurs inoubliables de plage, de vagues, d’enfants, de cerfs-volants, d’amis, de chiens, de somnolences à l’ombre de paréos improvisés en tente bédouine, de feux de camp, de merguez au sable et de retour au frais à la nuit tombée.
    Je le dis comme ça. D’autres l’ont dit différemment. Saurons nous ce qu’elle évoque pour Lorenzo ?

  9. Je n’ai jamais compris l’intérêt de faire interpréter une photographie. C’est comme si on nous montrait la Joconde en nous demandant ce que cette peinture nous suggère : rien, si ce n’est ce que tout le monde sait. Pour la photo, il en est de même : interpréter une photo ne pourra jamais raconter le « rêve » de son auteur puisque en réalité cela consistera à raconter le nôtre. Or, la force de la photo est la suggestion ce qui n’est pas incompatible avec ta démarche sauf que, à mon avis, la question intéressante est de savoir s’il s’agit d’une « bonne » photo, c’est-à-dire une photo « suggestive ».

  10. Nouvelle proposition de titre, en anglais cette fois:
    « On the trail a joyful pack led by William »

  11. Les Aventuriers du Cap Ferret
    Date: 28.07.2015
    Heure: 08.34
    Coordonnées GPS: 44°37’35.814 »N – 1°15’5.609 »W
    Température: 27°C
    Température prévue à 15.00: 34°C à l’ombre du parasol (encore faut-il en avoir un)
    Pleine mer: 15.17
    Attention aux bahines, y en a.

  12. Le problème avec le banc d’arguin, c’est tout ce bric à brac à transporter !

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