Rendez-vous à cinq heures avec un lapin

temps de lecture : 1 minute

la page de 16h47 est ouverte…

Rendez-vous manqué 

NdE : Cet article a été écrit et programmé ce matin de bonne heure, avant que ne soient reçus le dernier commentaire de Lorenzo. Celui-ci n’éclaircissant pas totalement les zones obscures évoquées auparavant, je laisse paraitre l’article en l’état, d’autant plus que Claude n’a pas encore réagi, et que j’a la flemme de le modifier.  

Bon, c’est raté. 

Hier lundi, j’avais ouvert la page de 16h47, autrement dit notre « Rendez-vous à cinq heures« , avec la proposition d’un débat barthesien sur les titres de romans, le sexe des anges et les chevaux coupés en quatre.  Mais je dois avouer aujourd’hui que cette ouverture n’était qu’un stratagème destiné à engager certains intervenants à développer ou à éclaircir, selon le cas, les commentaires qu’ils avaient émis sur deux récents articles : « On ne peut pas lire que du Barbara Cartland » et « Facebook sans filtre« . Si Jim a répondu ce matin sur le sujet du titre, ce commentateur régulier n’était pas visé par le stratagème, car les avis que celui-ci formule sont toujours clairs et tranchés. Par contre ceux-là ne se sont pas laissés entrainer sur la pente savonneuse de l’explicitation.

Claude a gardé le silence, nous laissant méditer par nous-mêmes, sans guide, sur la gravité newtonienne, qui serait cause de l’effondrement universel, et sur l’expansion de l’univers, semblable au nettoyage par le vide.

Lorenzo dell’Acqua, de son coté, s’est contenté d’émettre quelques remarques dans le style lapidaire dont il est coutumier, nous laissant ainsi, lui aussi, dans l’obscurité et l’incertitude. 

Dommage, dommage… Peut-être une autre fois ?…

4 réflexions sur « Rendez-vous à cinq heures avec un lapin »

  1. @ Lorenzo
    Ah, ben en voilà un commentaire qu’il est élaboré ! (Et presque complet ; presque, parce que je ne sais toujours pas ce que Proust avait envisagé.)
    Mon avis a moi :
    Si je n’utilise jamais le mot bite, et très peu le mot salope, le mot connard fait partie de mon vocabulaire de tous les jours, que je l’utilise pour qualifier le conducteur de la moto qui vient de réveiller tout le monde avec son échappement trafiqué ( le motoconnard) ou à mon propre égard quand je réalise que je viens de faire une connerie. Je trouve que l’on rencontre des mots bien plus ordinaires que connard, tellement ordinaires que je n’ose même pas les imprimer.
    Et maintenant, passons à Virginie D.
    Cher connard ?
    je n’ai aucune intention de donner mon avis sur le titre du dernier Despentes avant de l’avoir lu, ce que je ne ferai probablement pas. Mais, si j’ai bien compris, il s’agit d’un roman épistolaire dans lequel la première correspondance, en fait je crois un e-mail, commence par cet apostrophe : « Cher Connard », ce qui laisse augurer de l’état des relations entre les deux correspondants et du ton du livre à venir.
    Si c’est bien le cas, si c’est bien le début de l’incipit, je ne vois aucun inconvénient à ce que Despentes ait choisi ce titre. Tout dépend bien sûr du contenu du roman, dont beaucoup et, comme on dit, non des moindres , s’accordent à dire qu’il est de qualité.
    Il est peu probable que, si le ton des relations entre la narratrice et son amant (?) avait été autre, l’auteur n’aurait probablement pas choisi comme titre : « Cher Gérard » ( et après réflexion, pourquoi pas ?)
    Ta réflexion sur les autres titres que Proust ou Renoir aurait pu donner à leur chef d’œuvre n’est pas pertinente car à aucun moment, dans aucune de ces deux œuvres, ni ce terme ni même ce ton ne sont utilisés.
    Et puis, ce n’est pas moi qui ai donné à une de mes histoires africaines le titre « Les Chinois sont des cons » qui vais jeter la première pierre. D’ailleurs le seul retour négatif que m’avait valu ce titre fût celui de Facebook, qui m’a censuré, ce dont je me flatte encore aujourd’hui et de plus en plus.

  2. Connard! Contrairement à l’usage qui en est fait aujourd’hui, ce gros mot (comme on disait autrefois) ne vient pas de celui de con. Cette interprétation est récente car connard est une déformation d’un mot beaucoup plus ancien: cornard, qui veut dire crétin, ou abruti, salopard, etc.
    Pourquoi je sais ça, voici l’histoire:
    Chaque jour le matin et en début d’après-midi passe devant chez moi en Bretagne une vieille dame, Mme L, bretonne pour sucre, ancienne professeur de lettres au collège et donneuse de leçons en toutes occasions. Un jour je sors de chez moi et constate que la vitre avant gauche de ma voiture qui était immatriculée 75 à l’époque était brisée alors que Mme L passait par là.
    – Moi: quels connards ces bretons!
    – L: vous devriez avoir honte de traiter les bretons de cons.
    – j’ai pas dit cons, j’ai dit connards, c’est pas pareils, je persiste et signe.
    – L: vous êtes un odieux personnage, vous ne connaissez pas les bretons.
    – oh que si, d’ailleurs voilà ce qu’en disait Victor Hugo des bretons (je cite à peu près): la Bretagne quelle perle, les bretons quels pourceaux. Vous le professeur de lettres vous devriez savoir ça.
    L a continué son chemin en grommelant. Moi je suis immédiatement allé vérifier mes propos, ils étaient justes, avant d’aller porter plainte et faire changer l’immatriculation de ma voiture pour avoir une plaque 56.

  3. Le pire, Laurent, c’est que Virginie Despentes était membre du jury Goncourt. C’est d’ailleurs pourquoi Cher Connard ne peut pas concourir au Goncourt cette année mais seulement au Prix Médicis. Cher Connard est maintenant en tête des ventes chez les libraires, opération médiatique réussie dont on peut penser que le titre n’est pas innocent.

  4. Si ce titre ne m’avait pas choqué, je n’aurais évidemment pas demandé l’avis des autres lecteurs. Je voulais savoir si je déconnais grave. Le mot connard (d’une vulgarité absolue comme bite ou salope selon moi) dans le titre d’une œuvre qui se veut littéraire et candidate au Goncourt (merci de m’épargner ce jeu de mots trivial au passage) est à mon sens déplacé et surtout arriviste. Il prétend faire avec son temps, même si son temps est calamiteux et rétrograde. Chacun fait ce qu’il veut, d’accord, mais cela n’oblige pas les autres à être d’accord. Et moi, je ne le suis pas. Comme le souligne pertinemment et avec un certain laxisme notre bienaimé Fifi, le titre ne préjuge ne rien de la qualité du roman, c’est vrai. Mais l’auteur qui a eu une idée aussi provocatrice et laide ne peut pas, dans ma culture étriquée de lecteur de Télérama, être une belle personne. Imagineriez-vous Proust intitulant un de ses romans : « Du côté de chez le connard » ou bien Jean Renoir, un choix qui n’est pas anodin dans le contexte polémique actuel, intitulant son chef d’œuvre : « Week-end tragique chez monsieur le Connard ». Or moi, au soir de ma vie, pardonnez-moi, mais je ne m’intéresse plus qu’aux belles personnes.
    NB : j’espère que notre bienaimé trouvera mon commentaire moins lampadaire que d’habitude.

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