Photos-souvenir – 15

 Par Lorenzo dell’Acqua

Notre infirmière Carole nous apportait chaque mardi matin ces bonbons au goût de fraises artificielles pour que je ne m’énerve pas en salle d’endoscopie. Et pourtant, je ne me souviens pas m’y être jamais énervé une seule fois. Confondait-elle deux défauts, l’irritabilité et l’anxiété ? Peut-être avais-je les deux ? Mon anxiété a pourri ma vie et pas seulement professionnelle. Elle a eu cependant un mérite inestimable : elle m’a permis de ne jamais éprouver le moindre regret quand je pris ma retraite.

 

Tous nos amis heureux propriétaires d’une piscine s’en sont mordu les doigts, certains allant même jusqu’à revendre leur résidence à cause des dépenses et des contraintes qu’elle entraînait : entretien, fuites, nettoyages, protections, température, réparations etc …
Pour moi qui n’en ai jamais possédée (de piscine), ce film est un hymne à la beauté époustouflante de Romy Schneider.

 

Au cours d’un match de rugby, il se passe à tout moment quelque chose d’imprévisible alors qu’au football seuls les buts réussis ou arrêtés par les gardiens présentent un intérêt. Aujourd’hui, grâce à la vidéo, je vous conseille de ne regarder en replay que ces séquences-là ; cela fait gagner un temps fou. Le match de rugby, lui, est intéressant du début à la fin.

 

Comme Les Chouans de Balzac, il est des livres que j’admire et que je n’ai pourtant jamais lus. Désert de Le Clézio en fait partie comme Le Prince de Machiavel. A dire vrai, j’en ai lu chaque fois les dix premières pages qui m’ont tellement enthousiasmé que j’ai préféré ne pas lire la suite pour ne pas risquer d’être déçu

 

Très tard le soir, il y avait dans les années quatre-vingt-dix une émission sur la troisième chaîne qui présentait des spectacles confidentiels de café-théâtre et de cabaret. Elle me fit découvrir Jean Dujardin, alias Loulou, en sportif niais avec sa planche à voile et son tee-shirt jaune. J’avais été halluciné par le talent de ce comédien inconnu à l’époque. La suite m’a donné raison et j’ai été très heureux de ses succès mérités comme son Oscar à Hollywood.

 

Le Sauvignon est un cépage blanc qui, selon sa vinification, peut aller de l’acidité du Muscadet à la sensualité du Meursault. C’est aussi le café où nous allons souvent déjeuner, Max et moi. Bien que bruyant et inconfortable, il a comme principal mérite sa situation d’où l’on peut voir passer de jolies bourgeoises faisant leurs emplettes rue de Sèvres.

 

Très fier de ma première exposition de photos sur Paris en Brume et encouragé par mes galeristes, les sœurs Ethel, j’étais allé déposer des tirages en noir et blanc à la BNF, rue de Richelieu, qui ne les refuse d’ailleurs jamais. C’était une tradition à cette époque lointaine. Pourquoi ? Pour qui ? Je me le demande encore aujourd’hui. Est-ce que quelqu’un les a regardées ne serait-ce qu’une seule fois ? Je n’en suis pas sûr. Vanitas, vanitatum !

Lorenzo dell’Acqua

 

Une réflexion sur « Photos-souvenir – 15 »

  1. LE SAUVIGNON
    Quels bons souvenirs des années soixante quand nous appelions ce bistrot avant sondécor neo formica , chez Vergne . Le patron avait toujours un pansement sur le crane (escalier de sa cave ou rouleau à pâtisserie).Le père Poilane venait souvent tenter sans succès de calmer sa soif perpétuelle en vantant sa poudre secrète. Sa petite fille Appollonia vient-elle boire des coups chez la petite fille d’Henri , le virtuose du tire bouchon à deux lames préservant ses bouchons , et de l’opinel élaborant ses tartines et les transformant en canapés!

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