Un roman inachevé ?

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Tout créateur digne de ce nom, ou souhaitant l’être, se doit de laisser derrière lui une œuvre inachevée, une symphonie, une esquisse, une étude, des fragments, un roman, quelque chose…

Pour ce qui est de l’écrivain, c’est même beaucoup mieux quand l’œuvre inachevée est découverte une trentaine d’années après la disparition de son auteur, dans un vieux coffre à bois au fin fond de la Creuse ou dans un placard oublié d’une ancienne maîtresse. Une trouvaille de ce type présente de multiples avantages : elle permet aux spécialistes de nouvelles exégèses, aux magazines de nouveaux reportages et aux éditeurs une édition toute neuve, sans compter la réédition des anciennes. Il arrive même qu’elle devienne le révélateur d’une gloire qui n’aura été que posthume, certes, mais une gloire tout de même.

Bref, une œuvre inachevée, c’est une aubaine.

Une aubaine pour beaucoup, certes ! Mais pour l’auteur défunt ?

On peut craindre qu’au mieux, cela ne lui fasse ni chaud ni froid, à l’auteur défunt. Il aurait peut-être aimé pouvoir la terminer, son œuvre inachevée et, terminée ou pas, en recueillir lui-même les justes lauriers.

En tout cas, moi, si j’étais à sa place, c’est comme ça que je prendrais la chose.

C’est donc pour m’éviter des regrets post mortem que j’ai décidé de publier en l’état le roman que j’ai commencé il y aura bientôt trois ans et dont je peine à poursuivre l’écriture. Ce roman, je l’avais conçu à partir d’une rencontre au Café Maison Marie, rue Saint-Jacques, aujourd’hui disparu, rencontre que j’avais relatée dans un article paru dans le JdC du 27 juin 2019 et intitulé « La Maison Marie ».

Son titre provisoire que j’ai trainé pendant trois longues années était d’une simplicité classique, à la Flaubert, à la Maupassant : Un couple. Pas mal, non ?

Mais, pour ne pas tromper le lecteur sur le caractère incomplet de la livraison, il m’a paru nécessaire de le modifier et j’ai opté pour Un couple inachevé.

Alors voilà, dans quelques jours, vous pourrez lire Un couple inachevé découpé en épisodes jusqu’à épuisement, le vôtre ou celui de l’auteur.

Vous qui n’avez pas manqué un seul numéro du Journal des Coutheillas depuis longtemps, vous vous dites sans doute que je vous ai déjà fait le coup, que j’ai déjà publié un roman sans aller jusqu’au bout. Vous avez raison : n’ont paru que les quatorze premiers chapitres du Mécanisme d’Anticythère, mais ce roman-là, j’ai bien l’intention de le terminer un jour et vous ne perdez rien pour attendre.

Mais pour ce qui est d’Un couple inachevé, ce sera la surprise. Vous êtes prévenus.

Une réflexion sur « Un roman inachevé ? »

  1. Sûr et certain que ce sera aussi excitant que « Guerre », de Céline que l’on vient de découvrir ! Mais contrairement à toi, Céline n’a pas eu la chance de pouvoir surveiller la publication !

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