Dernière heure  : Tous pourris ! 

Ukraine  J  24

Dernière heure  : Tous pourris ! 

 

Tous pourris ! Ils ne pensent qu’à leur carrière ! Tous incapables ! Vendus, nuls, corrompus…

Voilà ce qu’on entend dire des hommes politiques et plus particulièrement de ceux qui sont parvenus au pouvoir, les dirigeants. Nuls, faibles, vendus, incapables…Et ne croyez pas que ce discours soit propre à la France. Il est de tous les pays démocratiques, partout où les populistes ont droit de cité, en Europe (y compris le Royaume Uni !) et aux USA. Pour le Canada, l’Australie et quelques autres, je ne sais pas vraiment, mais cela me parait vraisemblable.

Eh bien moi, je trouve que tous ces gens, les dirigeants surtout, ne se sont, jusqu’ici, pas trop mal débrouillés dans cette crise, sans conteste la plus importante depuis l’invasion de la Pologne par Adolf Hitler. En quelques jours, ces gens-là ont réussi à imposer d’énormes sanctions sur la Russie et V. Poutine. Après une quinzaine de jours à peine, ils envoient en Ukraine, séparément ou en bloc, des centaines de millions, peut être des milliards de dollars et d’euros, des armes, des munitions, de l’aide…
Bien sûr, pour le moment, ça ne fait pas plier le Kremlin ; bien sûr, il faudra des semaines, des mois pour que ces sanctions trouvent leur plein effet ; bien sûr, il n’y a pas d’unanimité mondiale pour condamner la Russie. Mais regardez seulement qui aux Nations Unies a voté contre la condamnation : la Russie, la Biélorussie, la Corée du Nord, et la Syrie, pays qui tous se sont mis d’eux-mêmes au ban de la société des nations. Qui s’est abstenu ? L’Inde, la Chine, le Pakistan, l’Iran, l’Irak, le Viêt Nam, une vingtaine de pays africains… tous exemplaires d’une conception plus que restreinte de la démocratie.
Oui, jusqu’ici, la plupart des dirigeants de ce monde que l’on peut encore appeler libre se sont plutôt bien comportés.

Mais qu’en est-il des peuples de ce même monde libre ? 

Mis à part les pays frontaliers de l’Ukraine, Pologne, Slovaquie, Hongrie et Roumanie, qui accueillent leurs voisins par millions, que font-ils, les autres, tout émus qu’ils sont du sort qui est fait aux Ukrainiens. Pour les autres pays, je n’en sais rien, mais les Français ?
Est-ce que l’on voit nuit et jour des milliers de protestataires indignés assis par terre Place de la République ? A-t-on vu d’impressionnants cortèges tourner en silence autour de l’Ambassade de Russie ? Verra-t-on bientôt des milliers de bouquets de fleurs et de chandelles allumées devant l’ambassade d’Ukraine ? Les pétitions signées par nos intellectuels, artistes, journalistes et autres influenceurs sont-elles toujours en cours d’impression ? Où peut-on trouver des billets pour le grand concert bénévole que Florent Pagny donnera au Stade de France au bénéfice des réfugiés ?  Quand La Croix Rouge, la Fondation de France, le Secours Catholique et le Secours Populaire publieront-ils le montant des sommes reçues pour l’Ukraine, sûrement trop faibles aujourd’hui pour être dévoilées ?
Combien d’écoles, de théâtres, d’hôpitaux, d’immeubles devront être bombardés avant que l’on ne voie le quart de la moitié du début du commencement de ce genre d’action ? 

Pour le moment, pour BFM et consorts, les Français souffrent du prix de l’essence, craignent les retombées d’un sable radioactif, s’inquiètent de leur pouvoir d’achat, protestent contre le déroulement de la campagne électorale et manifestent contre l’emprisonnement de l’assassin d’un Préfet. 

3 réflexions sur « Dernière heure  : Tous pourris !  »

  1. « moi aussi, depuis mon bunker souterrain, j’ose courageusement soutenir tes positions scandalisées »
    Je ne pense pas qu’il y ait aucun courage à dénoncer l’apathie des foules dans la plupart des pays d’Europe (la véritable angoisse se situe au niveau du prix de l’essence) et d’Amérique (le véritable sujet du week end, c’est le Spring Break des étudiants).
    Bien sûr, s’il s’agissait de dénoncer nommément dans le JdC V. Poutine, sa folie, ses crimes et ses mensonges, j’aurais beaucoup moins de courage et m’en abstiendrais probablement.
    Pour ce qui est des Gilets Jaunes, je ne dirais pas qu’ils sont pourris. Pour eux, j’ai un autre qualificatif. Mais ça reste mon secret (peur des représailles).
    Penser qu’il vaudrait mieux négocier avec le psychopathe paranoïaque du Kremlin est un produit naturel du simple bon sens. Il n’y a que les y a qu’à, les faut qu’on, les faucons et les vrais qui pensent qu’il faudrait lui montrer de quel bois on se chauffe, au cinglé d’au delà du nouveau rideau de fer.
    Ceux qui mettent en avant le mot que Churchill avait lancé aux négociateurs de Munich « Vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre ; vous avez choisi le déshonneur ; vous aurez la guerre » sont des faux sages. Parce que ça les arrange dans leur discours viril, ils oublient que Putler dispose de la « Doomsday machine », selon l’expression du film Docteur Folamour.
    Alors négocier, oui, tout le temps, quelles que soient les rebuffades, les mensonges, les menaces, les coups de Jarnac infligés.
    Mais cet esprit de négociation n’exclut pas une certaine solidarité presentielle et/ou financière.

    « il y a des collectes permanentes , dans les associations…. »
    Et c’est tant mieux, bien sûr. Mais ceci découle de l’initiative individuelle ou presque. C’est le fruit de l’émotion, de la charité, de la bonne volonté des individus. C’est utile sur le plan pratique, mais sans effet sur le plan politique, médiatique puisque c’est la même chose.
    Je ne pense pas un instant qu’une grande manifestation devant l’ambassade d’URSS (ceci n’est pas un lapsus) ferait réfléchir Putler un seul instant, mais outre le fait que, davantage qu’un drapeau jaune et bleu déployé au Stade de France avant un match de rugby, une telle démonstration apporterait un peu de baume au cœur des Ukrainiens et, multipliée et entretenue dans le temps, pourrait influer sur quelques pays à la neutralité hésitante, informer un peu plus les Russes de ce qu’on fait en leur nom en Ukraine.
    Les centaines de milliers de manifestants qui s’étaient réunis à Paris après l’attentat du Bataclan n’avaient pas fait trembler les terroristes, mais avaient secoué le monde.
    Or, dans le programme des manifestations annoncées, je n’ai pas vu grand chose d’autre qu’un rassemblement de Gilets Jaunes et d’Antipass et une grande marche melenchonienne pour la 6eme République. Au cœur du sujet.

  2. Oui, il y a du vrai, mais tu es un peu sévère. Là où je suis, collectivité de 350 000 habitants dont quelques émeutiers préoccupés par autre chose, il y a des collectes permanentes , dans les associations, dans les mairies, dans les bureaux de poste, et le flux des dons ne tarit pas, trié, organisé, empaqueté et expédié par des dizaines de bénévoles. La solidarité peut être discrète mais efficace. Évidemment, elle n’intéresse pas les journaux nationaux, mais la presse locale ne fait pas que s’en faire écho, elle organise et coordonne.

  3. Eh bien, moi aussi, depuis mon bunker souterrain, j’ose courageusement soutenir tes positions scandalisées. Les hommes politiques, il en faut et, à ma connaissance, leurs virulents détracteurs n’ont jamais levé le petit doigt pour s’occuper de la société et des autres ; absolument jamais et moi le premier. Donc, je respecte ceux qui ont fait ce choix assez généreux même si il y a autant de pourris chez les hommes politiques que chez les ingénieurs des Ponts et Chaussées, chez les médecins et chez les gilets jaunes. Pour ce qui est de la guerre qui m’apparait comme un remake nauséabond de 1939, je comprends la frilosité de nos concitoyens qui pensent que, si ce malade est capable de déclencher l’arme atomique qui aboutirait à la destruction de notre terre, ne vaudrait-il pas mieux essayer de négocier ?
    Cela étant dit, je suis absolument désespéré de l’homme.

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