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Un barrage contre l’Atlantique
par Lorenzo
J’ai lu le dernier roman de Frédéric Beigbeder :
Frédéric Beigbeder a réussi à écrire un roman avec une succession de phrases indépendantes, imagées et poétiques, sans rapport chronologique ou logique entre elles. J’admire cette forme nouvelle d’écriture un peu comme celle d’Hemingway. Je ne l’ai pas trouvée fastidieuse contrairement à celle d’Eric Neuhoff dont le style aussi épuré, un sujet, un verbe, un complément, est lassant car trop saccadé.
Le roman de Frédéric B. est pourtant inabouti. A mes yeux la première moitié est remarquable par son style original mais la deuxième moitié, descriptive et anecdotique, est sans intérêt pour le lecteur même si elle en a beaucoup pour lui.
J’insiste sur l’écriture originale de ce livre qui peut ne pas plaire à tout le monde.
Mais c’est la raison pour laquelle je t’en ai parlé.
Et?… n’ayant pas lu le dit roman , on reste sur sa faim… l’article aurait il été caviardé?
Ou est ce un exercice de style imposé ?
J’aime beaucoup Begbeider. J’ai du lire deux, peut-être trois de ses romans. J’ai bien aimé… le style, l’humour, la distance ; j’aime bien l’homme, aussi ; du moins ce qui en transparait dans ses interventions médiatiques, interviews, critiques littéraires et cinématographiques, chroniques diverses. Nous sommes souvent d’accord, tous les deux. Je vais parfois au Flore, espérant l’y rencontrer, mais il n’y est jamais.
Il est pour moi, avec par exemple Edouard Baer, l’archétype de cette sorte de dandy que j’apprécie, parisien, bien élevé, cultivé, plein d’humour, jamais méchant, toujours drôle, exactement l’inverse de Nicolas Bedos ou de Laurent Baffie, mal dans leur peau, toujours prets à mordre.
Une seule chose m’étonne chez Begbeider, c’est qu’il semble apprécier Amélie Nothomb. Comme amie, ça peut se concevoir , elle a l’air assez cinglée pour être sympathique, mais comme écrivain…