AVENTURE EN AFRIQUE (11)

temps de lecture : 4 minutes 
Louis-Henri MOUREN

Un personnage.

Mouren comme tout le monde l’appelait, a été le pharmacien patron de Chantal, véritable sosie de John Wayne. Lorsque nous l’avons connu il n’était plus derrière le comptoir de ses pharmacies de Toulon ou de Niamey. Contiguë à la pharmacie sur la place du Grand Marché à Niamey, il y avait l’agence de voyages la Croix du Sud, puis le magasin de photos et d’optique tenu par Maurice Ascani photographe qui a acquis depuis une certaine renommée. Au-dessus de la pharmacie, Mouren possédait un appartement qu’il occupait lorsqu’il était à Niamey. Il l’a gentiment prêté à Maurice Beun, père de Chantal, lorsqu’il est venu nous voir.

J’ai trouvé sur Internet un long article du géographe Emmanuel Grégoire intitulé «Tourisme culturel, engagement politique et actions dans la région Agades (Niger) ». Un passage évoque Mouren : « En 1962, la reconnaissance de la région était suffisamment avancée pour que Louis Henri Mouren fonde « Aïr Trans Image Niger ». Cette agence de voyages marque le début de l’exploitation touristique du Sahara nigérien, exploitation facilitée par l’arrivée des Land Rover, véhicules robustes et bien adaptés au transport local. Aïr Trans Image Niger, rapidement devenu la Croix du Sud, installa un campement à Iferouāne (voir plus loin balade dans l’Aïr), localité située au cœur de l’Aïr. L’agence s’appuyait sur du personnel touareg a accueilli ses premiers touristes en 1971. C’était des gens passionnés du Sahara et de sa culture auquel Louis Henri Mouren et son équipe faisaient découvrir les plus beaux sites en privilégiant les aspects archéologiques, historiques et culturels (visite de campements touaregs) tout en s’efforçant d’en préserver  l’authenticité ».

Un passage du livre « Photographes d’Afrique de l’Ouest » d’Erika Nimis, évoque Mouren : « Louis- Henri Mouren (1925 1987) est natif d’Aubagne. Tenté par l’aventure coloniale, il débarque au Dahomey au début des années 1950 et ouvre une pharmacie à Abomey. Vers 1954, il part s’installer à Niamey. Sa première pharmacie se trouve à l’emplacement actuel du grand marché. En 1955, il ouvre la pharmacie centrale, laquelle jouxte un magasin d’optique dont il est également propriétaire. Comme beaucoup de pharmaciens en France à l’époque il a un rayon d’optique et de photos. Dans un premier temps, il pratique la photographie en amateur. Plus tard il édite des cartes postales en noir et blanc sur le Niger, notamment une série sur les bâtiments administratifs de Niamey. Figure volubile, passionné de faune (c’est un grand chasseur) et de la photographie, il est chargé par le président Diori Hamani (dont il est l’ami) de voir les potentialités touristiques du Niger. En 1968, il monte la première agence de voyage saharien, « Aïr Trans Images Niger », devenue par la suite « La Croix du Sud ». D’après Maurice Ascani, il est le « pionnier de l’ouverture de tous les sites touristiques du Niger ». Sa production photographique, dont il ne subsiste aucune trace à ma connaissance, aurait ralenti au début des années 1970 ».

Nous avons rencontré Mouren trois à quatre fois. La première fois c’était à Cassis. À Niamey cela se passait tard le soir, en boîte de nuit, devant une bouteille de champagne. Chantal évoquait alors avec lui les problèmes rencontrés à l’officine. Nous savions qu’il était là car les notes de frais arrivaient à la pharmacie pour être réglées. Il venait entre autres pour réceptionner les médicaments commandés via la pharmacie de Toulon et qui avaient traversés sur ses véhicules l’Algérie et le Sahara, et, pour récupérer l’argent liquide du coffre de son magasin. Mouren était un personnage attachant. Il a participé à plusieurs reprises aux épreuves africaines du rallye Paris-Dakar en tant que pilote. En 1979 l’équipage Henri Mouren (pilote) et Henri Braquet (copilote) se classe 27ème sur une Lada Niva portant le numéro 133.

Mouren, figure du Niger, disparait brutalement en 1987, à l’âge de 62 ans, tué au volant de la voiture de presse transportant des journalistes qui effectuait le parcours de liaison vers Tidjika en Mauritanie.

Dans nos recherches, via Internet sur Henri Mouren, nous avons retrouvé Maurice Ascanii photographe, croisé il y a 48 ans lorsqu’il tenait le magasin de Mouren à côté de la pharmacie.

Nous avons correspondu par mail en 2021 pour lui commander son dernier ouvrage « Merveilleux Niger », dans lequel il y a de splendides photos.

A SUIVRE

 

2 réflexions sur « AVENTURE EN AFRIQUE (11) »

  1. Bonjour
    Je viens de voir les remarques de berendsen..peut il me dire si nizou est toujours en vie ..ma mère et notre famille l avons bien connue..et peut on la contacter?
    Merci

  2. j’ai travaillé à Toulon puis à Niamey avec Mouren , comme pharmacien !
    il m’a menti et exploité pendant des années ; il vivait de son aura passée et a fait quelques séjours à l’ombre à Niamey !
    il me devait de l’argent qu’il ne m’a jamais remboursé .
    ceux qu ne le connaissaient que de nom pouvaient voir en lui un personnage haut en couleur mais c’était Janus ! demandez à Nizou ce qu’elle en pense , elle qui a fini en fauteuil roulant .

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