Rendez-vous à cinq heures : Eric Hazan

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L’Invention de Paris et Le Tumulte de Paris
d’Eric Hazan

Eric Hazan a publié plusieurs ouvrages sur Paris, une ville qu’il aime et dont il connaît tous les recoins. Il écrit bien et ses livres fourmillent d’informations passionnantes sur Paris. Dans Le Tumulte de Paris, il veut nous faire apprécier autant le Paris d’hier que celui d’aujourd’hui, voire de demain, dont l’architecture et la population ont changé. C’est un vœu respectable. Il n’y a rien de critiquable dans sa démarche sauf qu’il omet de prévenir le lecteur que son propos est politique. A mélanger les genres, on perd toute crédibilité. Qu’il soit à la gauche de la gauche ne me choque pas. Il a le droit et je respecte les opinions de chacun même si je suis convaincu qu’ils se trompent. Mélange de naïveté et de dogmatisme, son idéologie prête à sourire ; elle a d’ailleurs été abandonnée par tous les intellectuels honnêtes et les militants sérieux depuis les années soixante dix (il y a cinquante ans). Comment un monsieur aussi cultivé et intelligent peut-il encore encenser Sartre qui a soutenu Mao, le commanditaire de l’extermination d’une partie de la population chinoise, un génocide aussi inacceptable que celui des juifs par les nazis ? Ses projets pour Paris sont dominés par une idée formidable, la suppression du Boulevard Périphérique. Malheureusement elle relève de l’utopie suicidaire. La ville de Paris de madame Hidalgo est déjà en faillite et réclame l’aide de l’Etat. Augmenter l’isolement de la capitale pour l’offrir aux vélibs et aux piétons ne risque pas de remplir ses caisses. Comme Alphonse Allais, j’aimerais moi aussi que Paris soit à la campagne. Mais la différence entre Alphonse Allais et Eric Hazan, c’est qu’Alphonse Allais ne se prenait pas au sérieux. Dernière curiosité dans les ouvrages d’Hazan : on a bien compris qu’il souhaitait nous faire aimer le Paris d’aujourd’hui. Ses descriptions de Belleville, de Ménilmontant, du boulevard Périphérique sont objectives. Tout ce qu’il raconte est exact mais va contre son objectif sans qu’il ne semble s’en rendre compte. Son livre est comme un lapsus qui dirait : ce que je vous demande d’aimer est devenu affreux.

Lorenzo dell’Acqua

2 réflexions sur « Rendez-vous à cinq heures : Eric Hazan »

  1. Après une petite recherche c’est plutôt :

    « Les huit péchés capitaux de notre civilisation ».

  2. C’est une réification du monde qui le rend énorme, je pense qu’il y a un dépassement de la nature qui nous la rend étrange qui produit cet effet, que Conrad Lorenz énonçais dans « Les huit péchés capitaux de notre monde moderne » en disant que le fait que les personne qui ne sont en contact qu’avec les oeuvres humaines éprouvent une certaine lassitude. Mais bon je ne cite pas, je le dis dans mes mots.

    Je pense que cet aspect réactif des humains devant la nature qui nous dépasse plutôt que l’inverse nous affirme notre intégrité, alors que lorsque nous évoluons avec des technologies grisante, nous ne digressions plus sur nos observations que dans un assertion de la raison demeurant sans mystère.

    Il y a je pense énormément de questions qui concerne la grégaire cohabitation des villes et le rapport politique à l’humain. Il en va de l’évolution humaine, mais évoluer dans un rapport uniquement pragmatique, renvoie à des débordements de pouvoir inconscient. Que j’attribut au fait de banaliser la nature. Même si elle est tout à fait indifférente à l’humain elle nous dépasse.

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