Dernière heure : l’Amérique est mal partie

Dernière heure : L’Amérique est mal partie. Encore ?

J’ai dû écrire ça un jour. Je ne sais plus quand, mais c’était sans doute à propos de l’élection de Donald Trump.
Bon, mais c’est de l’histoire ancienne, Trump a été battu et on pourrait croire que, si l’Amérique était mal partie, maintenant, elle est revenue. Ou qu’elle va revenir. Ou qu’elle ne va pas tarder à revenir.

America is back !

Revenue, l’Amérique ?

Pas sûr.

J’ai vu hier un reportage sur MSNBC, l’une des grandes chaines main stream de la télévision américaine. Ce reportage s’intitulait « Inside the All Black Militia Group » et portait en fait sur la NFAC (Not Fucking Around Coalition)
Sans trahir les fondateurs de cette association, on doit pouvoir traduire NFCA par La coalition qui ne rigole pas !

Les années Donald nous avaient habitués à ces milices « All White », ces groupes de Red Necks, suprémacistes blancs, bedonnants et barbus. Bien sûr, elles existaient avant, ces milices, mais la présidence de Trump les a renforcées et enhardies considérablement. On les voyait en extase dans les meetings Républicains, en rempart contre les manifestations Démocrates et en furie dans les défilés Black Lives Matter. On les a souvent vus parader en tenues approximativement militaires, mais équipés de véritables armes de guerre, comme une bonne partie de l’Amérique d’ailleurs.

Eh bien, au vu du reportage de MSNBC, si sur le plan de l’armement, les NFCA n’ont rien à envier aux milices All White, ils sont cent fois meilleurs sur le plan de la tenue vestimentaire et de la discipline. Ils sont aussi en général moins gros. Le reportage a montré des exercices de tir en groupe que des Marines ne renieraient pas.

Ces gens-là sont impressionnants.

Mais qui sont-ils, que veulent-ils ?

Ce sont des gens de couleur (ai-je le droit ici de dire noir ?) qui considèrent que l’État ne les protège pas contre les agressions des blancs et qui ont décidé de prendre en main leur protection, et aussi, on le verra, leur destin.

Ils se déclarent pacifiques, mais adeptes de la loi du Talion et ils recherchent ouvertement la confrontation avec les milices blanches. Ces nouveaux Blacks Panthers déclarent aussi qu’ils veulent qu’on leur donne des terres pour y créer leur propre nation.

Les défilés des suprémacistes blancs sont déplaisants à voir. Ceux des NFAC sont terrifiants.

Avec le climat radicalisé qui règne à présent aux USA, avec cette culture des armes et de la défense des idéologiess par la force, quand le hasard, la malchance ou le machiavélisme provoqueront la prochaine rencontre entre les suprémacistes blancs et les NFAC, il vaudra mieux ne pas être là.

 

6 réflexions sur « Dernière heure : l’Amérique est mal partie »

  1. @ Edgard. Heu… non! Toutes les idées qui polluent le débat républicain ne viennent pas toutes des USA. S’il y a un thème actuel qui se trouve universel depuis quelques années, à tout le moins dans le monde occidental où peut s’exprimer la libre pensée, c’est bien l’anti universalisme et l’éreintement du mâle blanc qui l’incarne. Ni Beethoven ni Churchill ne trouve grâce chez ses propagateur.

  2. Très bonne chronique de Luc Ferry dans Le Figaro de ce matin (sérieux concurrent du JDC), sur le même sujet de la « Pensée 68 » (thème de son livre paru dans les années 80), l’abandon de la pensée universaliste pour le différencialisme et le communautarisme, aussi bien en France qu’aux E.U.

  3. @ Philippe : Oui tu as raison. Mais tu sais bien que le cadre du JDC n’est sans doute pas le plus propice à un débat approfondi sur ces questions et que j’ai une tendance à simplifier, voire à caricaturer, et même à provoquer. Mais je pense néanmoins qu’une certaine gauche américaine a trouvé dans les idées de mes « idoles » une sorte de socle théorique aux inepties qui traversent l’Atlantique et viennent « déconstruire » notre modèle républicain, laïque etc… Bref, toute les idées anticoloniales, communautaristes, racialistes etc. qui polluent le débat républicain viennent bien des USA.

  4. Et moi je répéterais ce que j’écris couramment dans le JDC: « l’Amérique (les USA) est un édifice fragile », depuis toujours, dès son origine au tout début du 17ème siècle (en Virginie par exemple avec les planteurs avides et l’esclavage noir) et le restera pour toujours. Cette fragilité est donc dans ses gènes et se cache masquée dans le principe même de sa démocratie tant admirée et sa constitution inadaptée au monde d’aujourd’hui. Les ennemis de l’Amérique et du principe démocratique, russes et chinois en tête, mais pas qu’eux, se frottent les mains. Bonne chance Joe!

  5. Dire que « les américains » ont adopté les idées de Sartre, de Foucault et de certaines autres de tes idoles me semble une généralisation que l’on ne pourrait appliquer même à Bernie Sanders et Elizabeth Warren, les deux sénateurs les plus en vue de l’aile gauche du parti Démocrate.
    Il faut se rappeler quand même que 74 millions d’ »Américains » ont voté il y a moins de six mois pour Donald Trump.

    Dire qu’ils nous renvoient aujourd’hui les idées ineptes qu’ils auraient adoptées de chez nous me parait également inexact. Il faut se rappeler qu’aux USA, 1968 a eu lieu en 1964.

    Si par « les américains » tu entends « la gauche américaine » ou plutôt l’extrême gauche américaine, ces gens-là n’ont pas eu besoin, ou si peu, de l’Europe pour développer leur pensée unique, une « correctitude » militante ridicule et exaspérante, formée dans la culpabilité d’un apartheid passé et d’un racisme toujours présent, et dérivant sur une « woke culture » ou « cancel culture », à l’affut du moindre écart de langage de la ligne décrétée comme seule politiquement correcte. L’Europe avait inventé l’Inquisition, la Droite américaine avait inventé le Maccarthysme disparu en quelques années , sa nouvelle gauche l’a réinventé sous la forme que nous connaissons et que l’extrême gauche française adopte avec empressement.

    Dans mon petit billet d’humeur sur les NFAC, je voulais parler de ce danger, à mon avis très réel, qui menace les USA avec la création de ces milices armées, que l’État semble constitutionnellement dans l’impossibilité d’interdire ou même de contrôler à cause du 2ème amendement.

  6. America is back !

    Je n’ai jamais été fasciné par les USA en tant que nation, encore moins pas les américains … Surtout quand ils ont adopté les idées ineptes de nos intellectuels décadents et imbéciles qu’étaient Foucault, Barthes, Derrida et Sartre et d’autres encore. Idées qui nous reviennent en pleine figure dans notre chère vieille France à la dérive.

    Bon sourage.

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