Dernière heure : Meghan et Marine, ce qu’elles ont en commun

Dernière heure : Meghan et Marine, ce qu’elles ont en commun

J’ai tenté de trouver un point commun entre Meghan Windsor et Marine Le Pen, mais je n’y suis pas parvenu.
J’aurais bien voulu pourtant. Ça m’aurait permis d’avoir une logique de façade pour parler dans le même article de ces deux « femmes puissantes » comme disent Marie NDiaye et, loin derrière elle, Léa Salamé. Mais non, il n’y en a pas.

Voyons cela de plus près : l’une est l’héritière œdipienne d’un empire dont elle a renversé l’empereur et l’autre est une Cendrillon de feuilletons télévisés devenue duchesse du Sussex par alliance. A part leur aspect mythique, on ne voit pas vraiment ce que ces deux destins ont de comparable.

Comme il est interdit aujourd’hui d’évoquer l’aspect physique des gens, je n’en parlerai pas. Mais avouez que c’est tentant. Disons simplement que ce n’est pas non plus le physique qui les rapproche.

Leur discours ? Mais non, voyons ! Eux aussi sont également très différents.
Madame Windsor est venue se plaindre devant Oprah, la faiseuse de rois américaine, de la maltraitance qu’elle aurait subie de la part de sa belle-famille et du peuple sur lequel elle règne. Le topic du racisme étant ce qu’il est aux USA, le succès était assuré. Les quelques journalistes ou célébrités qui ont eu le courage de rappeler Madame Windsor à un peu de décence et de dignité ont été sévèrement rappelés à l’ordre. Si la Duchesse de Sussex ne dit pas trop de bêtises ces jours prochains, son avenir télévisuel est assuré et  il est à peu près certain que, lors de son prochain passage en France, elle sera invitée aux « Grosses Têtes » sur RTL.

Madame Le Pen, elle, au contraire et depuis des mois, se faisait remarquer le moins possible. Elle y avait tout intérêt : il s’agissait pour elle d’effacer cette double image d’incompétence et de radicalité qui, jusqu’à présent, lui avait fait se cogner la tête contre ce fameux plafond de verre. Mais l’élection approche et il faut bien commencer à parler.
Comme un chat échaudé, elle ne parle pas d’économie ou de société, domaines où elle ne se sent pas encore à l’aise, mais par contre elle parle de politique, et ça, elle connaît. Et voila que pour limer ses dents, adoucir sa carrure, embourgeoiser son discours, elle nous sort cette fameuse « Union nationale ». « Si je suis élue, dit-elle, je formerai un gouvernement d’Union Nationale. Approchez, mes enfants et n’ayez nulle crainte ! Voyez comme je me suis dé-radicalisée, voyez comme je suis consensuelle ! »
Ce vieux truc politique de l’Union nationale qui, comme la Démocratie directe, n’a jamais marché mais qui attire toujours autant de gogos, voilà qu’elle nous le propose au nom du Rassemblement National. Un gouvernement d’Union nationale ! Avec un parti d’extrême-droite (ou d’extrême gauche) ! Impossible ! Contre nature !
Madame Le Pen est bien trop expérimentée pour y croire un seul instant. Mais le leurre sera efficace, attirant dans son urne les petits poissons rouges comme les petits poissons bleus.

Voilà. Je voulais juste prouver qu’on pouvait parler dans le même article de deux femmes puissantes qui n’ont rien d’autre en commun que le fait de m’agacer. C’est fait.

Bientôt publié

Demain, 07:47 Clair de Lune
14 Mar, 07:47 La parole de Yogi Berra
14 Mar, 16:47 Rendez-vous à cinq heures : un Incipit à faire peur
15 Mar, 07:47 Le Cujas (44)
16 Mar, 07:47 Rappelez-vous l’hiver

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *