Rendez-vous à cinq heures : avec Jim, Philippe, Paddy et Guy

La page de 16h47 est ouverte…*

Les dix maudits mots,
jeu littéraire

On se rappelle que les dix maudits mots à placer en moins de 201 mots étaient les suivants :  PUR — LIEN — DELTA —MINOU — JARDIN — ACCIDENT — POCHE — CONDUCTEUR — FINI — FINANCIER

 

Un Canadien à Paris
par Jim

Commandant de bord sur Delta Airlines, Felix Gagnon, canadien québécois, est fier de ses nombreuses heures de vol sans un seul accident et il adore les vols transatlantiques sur Paris. Avant d’atterrir, il anticipe tous les plaisirs purs et simples à venir. Dès son installation à l’hôtel habituel, il ira à la boulangerie de l’autre côté de la rue pour acheter un petit sac de financiers, une spécialité qu’il adore, puis il passera chez le libraire pour acheter un livre de poche de son auteur français préféré, Alexandre Jardin, enfin il s’installera à la terrasse du café au coin pour déguster ses financiers avec un café crème tout en lisant quelques pages de son nouveau livre. Ensuite, il hélera un taxi et demandera au conducteur de le conduire à la Butte-aux-Cailles chez son amie de coeur de longue date, une hôtesse de l’air sur Air France qu’il appelle Minou, un surnom affectueux sans aucun lien avec son chat qu’il considère être un emmerdeur fini.

163 mots

Et paf le chat !
par Philippe

Un jour, ayant besoin d’air pur, je décidai d’aller faire un tour du côté du delta du Mékong. Je demandai à ma femme de préparer ma voiture avec grand soin, car j’avais noué un lien très fort avec elle (ma voiture). En effet, c’était une Poche 911 Targa modèle 1968, aujourd’hui introuvable (ma voiture). Je l’avais dégotée (ma femme) en des temps plus favorables quand j’étais Directeur Financier d’une épicerie tchécoslovaque à Hô Chi Minh-Ville. C’est à cette même époque que je l’avais achetée (ma voiture).

Lorsqu’elle fût enfin prête (ma voiture), je la démarrai et commençai à rouler à travers notre jardin à petite allure. On a beau être, comme moi, un conducteur hors pair, on n’est jamais à l’abri d’un accident. Et ce jour-là, je roulai sur Minou, notre chat Siamois. Je freinai brutalement. Heureusement ma voiture était indemne, mais ma femme était choquée et le chat était terminé, défunt, fini, foutu !

— Mais comment se fait-il que vous ne l’ayez pas vu, ce chat Siamois ? me demanda ma femme avec acrimonie.

— Ne savez-vous pas, ma chère, qu’un Siamois au Viêt-Nam, on n’a jamais vu ça. Eh bien, moi non plus ! lui rétorquai-je avec superbe.

199 mots 

 

See you later alligator
par Paddy

Le delta du Mipipissi est un jardin marécageux malsain à tous égards. L’air y est loin d’être pur tant il est chargé d’anhydride sulfureux. La route qui le traverse porte le nom d’Alligator Highway en lien avec ces sinistres reptiles qui sont tapis dans les poches d’eau qui la bordent. Il est recommandé aux conducteurs qui l’empruntent d’être prudents car un accident peut y être fatal. C’est pourtant ce qui arriva à Monsieur Minou, directeur financier de la Société Mipipissienne des Travaux Finis alors qu’il se rendait par un beau matin à son bureau. Il conduisait vite, trop vite, sa Buick décapotable, tapotait son volant au rythme d’un rock endiablé de Bill Haley et chantait en même temps à tue-tête « See you later alligator/ After while crocodile/ Can’t you see you’re in my way now/ ..» quand il s’arrêta net de chanter en cherchant à éviter un alligator allongé sur la route, mais la Buick dérapa, partit sur le bas-côté de la route et fit une terrible embardée qui la précipita dans l’une de ces poches à crocodiles. On retrouva le lendemain la Buick et le corps déchiqueté de Monsieur Minou.

201 mots

Marcel
par Guy

Marcel, conducteur débutant d’engins TP, accompagné de Malouk, cadre financier de son Entreprise, sortait du jardin de la Mairie où il bossait, aux manettes de son engin, quand un minou croisa sa route.
Coup de frein brutal, virage insensé, minou sauvé, mais statue emblématique de la ville brisée en deux.
Pur hasard ? Non, plutôt un accident évitable. Responsable, il a été condamné à payer de sa poche la nouvelle statue, en stuc heureusement.
Adieu donc le voyage organisé cet été en Méditerranée vers le mythique delta du Nil et sa mystérieuse Alexandrie, pour lequel il économisait depuis deux ans, car Marcel est un passionné de l’Antiquité flamboyante où il voit un lien avec sa vie tristounette de tous les jours.
Partie remise, l’an prochain.
Souhaitons qu’il y trouve une explication à son malheur passé mais c’est fini, il a tourné la page.

144 mots

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *