Archives de catégorie : Thème imposé

Retour de Campagne (32) La huitième fonction du langage

En prolongation de la discussion récente sur Roland Barthes, Lorenzo dell’Acqua nous prie d’insérer ce qui suit :

La huitième fonction du langage

Première partie

La prochaine épreuve du Trophée des Septuagénaires ne sera pas sportive mais intellectuelle même si certains ont objecté qu’à l’impossible nul n’est tenu. Elle se déroulera dans l’Amphithéâtre d’Anatomie du Palais de l’Archiginassio à Bologne qui accueillit par le passé de célèbres joutes oratoires. Le thème sera la Sémiologie chère à Roland Barthes, dernière Science, mais non la moindre, entrée au Collège de France.

Une révision préalable nous ayant semblé indispensable, les concurrents sont priés de consulter le petit opuscule de Patrick Rambaud, Le Roland Barthes sans peine. Nous leur conseillons également de lire ou de relire l’ouvrage de référence de R. B. : Le degré 0 de l’écriture avant que l’encre ne gèle dans l’encrier. C’est un émouvant recueil de ses souvenirs d’enfance chez ses grands parents maternels sur les hauts plateaux enneigés du Gers.

         Les sujets des épreuves ont été choisis par d’éminents intellectuels germanopratins et approuvés par un disciple Continuer la lecture de Retour de Campagne (32) La huitième fonction du langage

Retour de Campagne (28) – Bouvard et Pécuchet -SUITE&FIN par Philippe

Retour de Campagne n°28

Bouvard et Pécuchet
SUITE&FIN selon Philippe

Comme il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.

Plus bas le canal Saint-Martin, fermé par les deux écluses étalait en ligne droite son eau couleur d’encre. Il y avait au milieu, un bateau plein de bois, et sur la berge deux rangs de barriques.

Au-delà du canal, entre les maisons que séparent des chantiers le grand ciel pur se découpait en plaques d’outremer, et sous la réverbération du soleil, les façades blanches, les toits d’ardoises, les quais de granit éblouissaient. Une rumeur confuse montait du loin dans l’atmosphère tiède ; et tout semblait engourdi par le désœuvrement du dimanche et la tristesse des jours d’été.

Deux hommes parurent.

Le premier, mince et de haute stature, presque dégingandé, portait une chemise blanche sans col qui blousait sur un étroit pantalon de toile noire. Nu tête, sa redingote de laine gris souris rejetée sur son épaule, à longs pas nonchalants il se dirigeait vers la Place de la Bastille tout en s’éventant de son chapeau melon.

Le deuxième était plutôt petit et tout rond. Il était vêtu d’un pantalon de golf et d’un gilet taillés dans un même tissu écossais. Son veston, assorti, était plié sur son bras gauche tandis que, de sa casquette Continuer la lecture de Retour de Campagne (28) – Bouvard et Pécuchet -SUITE&FIN par Philippe

Retour de Campagne (27)- Bouvard et Pécuchet – SUITE&FIN  selon Lorenzo

Retour de Campagne (27)
Bouvard et Pécuchet – SUITE&FIN  selon Lorenzo

Comme il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.

Plus bas le canal Saint-Martin, fermé par les deux écluses étalait en ligne droite son eau couleur d’encre. Il y avait au milieu, un bateau plein de bois, et sur la berge deux rangs de barriques.

Au-delà du canal, entre les maisons que séparent des chantiers le grand ciel pur se découpait en plaques d’outremer, et sous la réverbération du soleil, les façades blanches, les toits d’ardoises, les quais de granit éblouissaient. Une rumeur confuse montait du loin dans l’atmosphère tiède ; et tout semblait engourdi par le désœuvrement du dimanche et la tristesse des jours d’été.

Deux hommes parurent.

L’un, de taille moyenne, aux cheveux rares plus blancs que blonds, avait des yeux bleus fatigués par les longues soirées passées à recopier les registres de l’entreprise à laquelle il se consacrait corps et âme depuis de longues années. Il semblait Continuer la lecture de Retour de Campagne (27)- Bouvard et Pécuchet – SUITE&FIN  selon Lorenzo

Retour de Campagne (26) – Bouvard et Pécuchet -SUITE&FIN par Bételgeuse

Retour de Campagne (26) 

Bouvard et Pécuchet – SUITE&FIN par Bételgeuse

Comme il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.

Plus bas le canal Saint-Martin, fermé par les deux écluses étalait en ligne droite son eau couleur d’encre. Il y avait au milieu, un bateau plein de bois, et sur la berge deux rangs de barriques.

Au-delà du canal, entre les maisons que séparent des chantiers le grand ciel pur se découpait en plaques d’outremer, et sous la réverbération du soleil, les façades blanches, les toits d’ardoises, les quais de granit éblouissaient. Une rumeur confuse montait du loin dans l’atmosphère tiède ; et tout semblait engourdi par le désœuvrement du dimanche et la tristesse des jours d’été.

Deux hommes parurent.

Ils marchaient côte à côte, silencieusement, lentement.

Le premier, plutôt court et trapu, portait un manteau taillé dans un épais tissu à chevrons gris et noirs. Il avançait penché en avant, les mains croisées dans le dos de son pardessus à martingale. La courte pipe qu’il tenait de côté entre ses dents lui imposait un rictus qui lui donnait une expression dubitative. La fumée qui sortait par à-coups de Continuer la lecture de Retour de Campagne (26) – Bouvard et Pécuchet -SUITE&FIN par Bételgeuse

Retour de Campagne (25) -Bouvard et Pécuchet – SUITE&FIN  selon Paddy

Retour de Campagne (25)
Bouvard et Pécuchet – SUITE&FIN  selon Paddy

Comme il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.
Plus bas le canal Saint-Martin, fermé par les deux écluses étalait en ligne droite son eau couleur d’encre. Il y avait au milieu, un bateau plein de bois, et sur la berge deux rangs de barriques.
Au-delà du canal, entre les maisons que séparent des chantiers le grand ciel pur se découpait en plaques d’outremer, et sous la réverbération du soleil, les façades blanches, les toits d’ardoises, les quais de granit éblouissaient. Une rumeur confuse montait du loin dans l’atmosphère tiède; et tout semblait engourdi par le désœuvrement du dimanche et la tristesse des jours d’été.
Deux hommes parurent.

Un quidam flânant par-là sur le boulevard Bourdon eut remarqué que l’’un était un bel homme rasé de près, grand et mince, de type méditerranéen, distingué dans sa tenue, sur la tête un chapeau borsalino gris clair, un costume gris à fines rayures blanches sur une chemise noire et une cravate blanche. L’autre, bien moins distingué, plus petit, une barbe hirsute de 3 à 4 jours au moins, portait une casquette gavroche de couleur indéterminée, un blouson en cuir noir et un pantalon genre jean, rien de vraiment remarquable. Les deux hommes ne se parlaient pas. Ils entrèrent Continuer la lecture de Retour de Campagne (25) -Bouvard et Pécuchet – SUITE&FIN  selon Paddy

Retour de Campagne (24)-Jouez au  SUITE&FIN  avec Gustave

Retour de Campagne n°24

Jouez au  SUITE&FIN  avec Gustave

Voici les premières lignes d’un chef d’œuvre que Flaubert a mis des années à écrire et qu’il n’a pas pu terminer avant de mourir. Comme titre, on dit qu’il avait envisagé « Encyclopédie de la bêtise humaine » mais, plus modestement, ce fut «Bouvard et Pécuchet».
Si vous ne l’avez pas encore lu, permettez-moi de vous y engager, mais pas avant d’avoir fait votre devoir d’aujourd’hui : prolonger les lignes du grand Gustave.
Si vous avez déjà lu Bouvard et Pécuchet, oubliez-les un instant et faites votre devoir comme devant. 
Et maintenant, voici le début du texte. À vous d’en trouver la fin.

Comme il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.

Plus bas le canal Saint-Martin, fermé par les deux écluses étalait en ligne droite son eau couleur d’encre. Il y avait au milieu, un bateau plein de bois, et sur la berge deux rangs de barriques. Continuer la lecture de Retour de Campagne (24)-Jouez au  SUITE&FIN  avec Gustave