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¿ TAVUSSA ? (61) Piketty en flagrant délit

C’est curieux, depuis la venue au monde médiatique de l’enfant prodige de l’Économie, j’ai tendance à assimiler Thomas Piketty à Arnaud Montebourg.

Piketty me rappelle Montebourg, qu’est-ce que vous voulez ? Même prestance, même arrogance, même suffisance. Ces deux-là se ressemblent tellement qu’une même femme les a choisis pour compagnon, l’un après l’autre — et si vous ne savez pas qui, ce n’est pas moi qui vais vous le dire. Ces qualités leur ont valu à tous les deux l’accès à tous les plateaux, toujours à la recherche de beaux parleurs présentant bien. Mais maintenant que Montebourg s’est mis aux abonnés absents pour aller fabriquer du miel, il n’y en a plus que pour l’autre, Piketty.

Il faut dire que celui-là a fait très fort en matière de publications et d’occupation de chaires d’enseignement.

Pour l’instant, ce qui l’occupe, c’est la démolition du projet de réforme des retraites, et pour cela, il n’a pas hésité à se scandaliser publiquement du fait que les salaires de plus de 10.000 € cotiseront à 2,8% alors que les salaires de moins de 10.000 € cotiseront eux à 28%, soit proportionnellement dix fois plus. La révélation de cette disposition de la réforme par Piketty a bien entendu aussitôt enflammé les réseaux sociaux, dans le sens qu’on devine.

Je ne pense pas que Piketty ait voulu cacher que seule la partie du salaire supérieure à 10.000 € ne cotisera qu’à 2,8%. C’eut été gros quand même (quoique je sois persuadé que beaucoup l’auront compris ainsi). Mais ce qu’il a omis à deux reprises et juste pour mettre un peu de son huile sur le feu, c’est de dire qu’en termes de retraite, cette cotisation à 2,8% ne donnera aucun droit. Ce prélèvement de 2,8% ne sera donc pas une cotisation mais un impôt, une taxe sur les hauts salaires.

L’idée de ce billet n’est pas de critiquer l’essence de cet impôt supplémentaire, qui d’ailleurs ne me concernera pas, mais de souligner la roublardise d’un intellectuel très en vue, donc très écouté, qui ne recule pas devant le mensonge (car l’omission volontaire n’est pas autre chose) pour faire avancer sa cause ou nuire à celle de l’adversaire.

Mais l’essentiel, c’est d’avoir Facebook avec soi, pas vrai ?