Il y a cent ans, le caporal Coutheillas… (3)

MarcelinJournal de Marcelin Coutheillas du 3 au 7 octobre 1914
Après quelques jours de tranquillité à Amiens, Marcel écrit:

Et puis le 3 octobre arrive et c’est la dure misère qui commence.

Après une marche de 42 kilomètres, il rencontre les premiers blessés.

4 octobre               Ce matin, j’ai vu les blessés et parlé avec eux. A 9 heures nous partons pour Ayette, mais, entre-temps l’ennemi a occupé le village. Nous nous arrêtons à Hannescamp, à 5 ou 6 kilomètres de notre point de départ. On déjeune et on prend position sur les crêtes. Aussitôt, c’est le baptême du feu. Maximin et trois autres de mes camarades sont grièvement blessés. Je reste en avant-poste sur la route jusqu’à la nuit, puis nous nous replions vers l’Est sur Pommier où nous arrivons à 10 heures du soir. Je ne crois pas m’être rendu compte des dangers courus depuis le début de l’après-midi. Je suis resté seul avec un homme en sentinelle sans éprouver la moindre frayeur, mais plutôt l’excitation du chasseur à l’affut dans l’attente du gibier. Au fond de moi, je suis plutôt content d’être là. Est-ce que cela va durer ?

Les soldats sont trempés et gelés, le canon tonne, mais ils ne sont pas au feu. Marcel écrit :

Nous assistons à un duel d’artillerie superbe. On peut voir la chute de tous nos obus.

A suivre
Prochaine édition le 7 octobre

Une réflexion sur « Il y a cent ans, le caporal Coutheillas… (3) »

  1. Les premiers jours au front d’une jeune recrue se ressemblent étonnement, quelque soit la guerre concernée je présume. A la découverte des sources du blues et de certains hauts lieux de la Guerre de Sécession américaine (hier Vicksburg), j’ai acheté un petit livre, un classique de la littérature américaine: The Red Badge of Honor de Stephen Crane dont j’ai entrepris la lecture hier soir. Même anticipation des combats à venir, sous différentes formes, et mêmes interrogations. Une grande différence, however, entre Marcel et Stephen. Ce dernier n’a pas vécu la guerre comme Marcel. Jeune journaliste, il a écrit son livre à partir de témoignages (ceux des Marcel américains de l’époque) et l’a publié en 1895 (il avait alors 21 ans).

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